samedi 5 octobre 2013

461° Shut down et ferme la.




Je suis sidéré par le « shutdown » américain. En France, on se targue (ou on se plaint, suivant le cas) d'avoir la droite la plus bête du monde, mais cette bêtise ne tient qu'à la connerie personnelle et portative de quelques édiles en mal de carrière ou sujets à des problèmes existentiels.

Aux États Unis, c'est tout un peuple qui, pour rester fidèle à sa féodalité fondatrice, pousse tout le pays dans le gouffre afin d'être bien sûr qu'il ne va pas progresser. Le rêve américain, comme son nom l'indique, est un rêve, mais surtout une légende fondatrice derrière laquelle on fait courir tout un peuple crédule.

« Un jour peut-être, tu seras riche ». Nous, on a le loto pour ça, eux, ils ont le rêve américain. Ce ne serait rien si cette maxime était réellement appliquée. Mais quand on sait ce que coûtent les études supérieures aux États Unis, par exemple, et à quel point, si on n'est pas fils de famille, il faut s'endetter jusqu'à l'os pour se les offrir, on comprend les malencontreux détournements dont le principe est l'objet.

Alors, prêter des sous pour que le rejeton devienne un bon pondeur de brevets, un riche médecin grassement imposable ou un cadre administratif bien dévoué à l'Oncle Sam, c'est dans la logique gloutonne du système.

Mais consacrer trois balles (parce que, proportionnellement au budget américain, c'est bien de trois balles qu'il s'agit!), consacrer trois balles, donc, au bonheur des gens, leur assurer un minimum de soins médicaux, non...


Detroit, Michigan

Plutôt faire couler le pays, saborder le navire que de faire la charité aux pauvres. Il y a des bonnes œuvres pour ça, qui permettent aux notables de paraître à des dîners de charité bien mondains et de prodiguer des oboles bien tapageuses pour soulager leur conscience. Mais qu'un état puisse se soucier du bien-être de ses citoyens, c'est hors de la comprenette d'un républicain. Aujourd'hui, il n'a plus de dents, il pleut dans sa maison et le diabète le ronge inexorablement, mais demain il sera riche, le rêve américain lui a promis, Oncle Sam ne peut pas se tromper. Notre bon Américain pourra se soigner et laisser crever les autres sur le tas.

Car le « shutdown », c'est bien pire que ce qu'on pourrait imaginer. Les « Parcs nationaux » sont fermés... Mais aux USA, tout est parc national, à commencer par la fontaine et les pelouses autour du Capitole et le Mall qui s'étend en face vers le George Washington Monument et jusqu'au Lincoln Memorial. C'est tout le Washington touristique qui est fermé.



Voudriez-vous faire un tour en Californie ? Qu'y a-t-il à voir en dehors des centre-villes dénués de monuments ? La Vallée de la Mort, Yosemite Park, le Sequoia National Park, le Boregho National Park. Aller juste à côté voir Las Vegas ? Sans voir le Lake Mead national Park et le Grand Canyon National Park tous proches ? Que des National Parks ! Faire tant de kilomètres pour rien ?

Même à San Francisco, pour aller photographier le Golden Gate Bridge, il faut pénétrer sur un petit bout de rivage protégé qui est un National Park...



Visitez mon autre blog, réalisé à la suite d'un long périple dans le pays: 


pour vous persuader de l'omniprésence des National Parks américains, hors desquels point de tourisme...

C'est dire que les hôtels se sont vidés, que les voitures de location restent sur le parking, et que le tourisme américain, qui est largement le fait des Américains eux-mêmes, est en panne. 680 000 fonctionnaires sont en vacances forcées, mais ils ne peuvent pas en profiter pour visiter leur propre pays. Sans compter les millions de touristes qui ont traversé les océans à grands frais, et dont les vacances sont saccagées.



Dernière nouvelle du jour:  les malades du sida sont expulsés sans ménagement et sans suivi à San Francisco...

 Deux semaines de shut-down coûtent aux Etats Unis un an d'Obama care.
Mais bon, la bêtise n'est pas que chez les autres. Nos châteaux sont ouverts, mais nous avons notre dose d'esprits fermés.

Tiens, justement, ça balance dur du côté de chez Frigide. Après le pourtant aimable rappel à l'ordre de sonbeau-frère Karl Zéro, ses anciens copains sont outrés. Elle a réussi à outrager des cathos très à droite du père, et les voilà qui se démarquent dans deux blogs d'où je retiens essentiellement que « le pire qu'on pourrait dire, c'est ce que, par charité, on n'a pas dit ». 




Mais ce qui est dit est bien dit. C'est instructif, édifiant. Je vous laisse au plaisir de la dégustation.





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