lundi 2 septembre 2013

459° France 2, source de culture et parangon de langue française.








Comme j'ai un appétit solide, je regarde souvent le journal de France 2 pendant mes repas. Aujourd'hui, c'était le 13 heures, présenté par Elise Lucet.

Premier sujet : la rentrée des profs. L’image montre une enseignante novice de C.E.2 et C.M.1, Claudine, accueillie par le directeur d'une école de Saint Priest, , qui lui explique comment mettre les élèves en rang.

« On met un rang ici et un là, de façon à ce qu'on voye (vouaille) bien de partout les élèves. »

Ensuite nous découvrons, Vincent, 11 ans, sans doute issu d'un des ces sanctuaires de la langue française. Vincent entre en 6°, et il est inquiet de ne pas retrouver au collège tous ses copains d'école. Alors il leur écrit sur son ordinateur, et nous lisons par-dessus son épaule :
« Salut. Dans quelle collège tu es ? »



Ensuite, et après d'autres actualités, le journal nous offre en cinq épisodes de quatre ou cinq minutes chacun, une visite du Taj Mahal. Déjà, on est impatient d'y entrer, de voir, d'explorer...
Eh bien non. Pendant les cinq minutes de cette première partie, le Taj Mahal ne servira que de fond d'image pour montrer des touristes qui font les clowns, se photographient en prenant des poses simiesques devant le monument, et des guides dont on nous montre le visage en gros plan pendant qu'on espère voir les merveilles qu'ils décrivent...

Fin de la semaine:
Mes craintes se confirment: 
le mardi, on nous montre le fleuve Yamuna qui passe devant, et on nous explique longuement que la baisse de niveau du fleuve compromet les fondations de l'édifice, que l'on ne voit toujours qu'en image de fond. 
Le mercredi, nous visitons la ville d'Akra, située en face, ses autres monuments, son marché et ses ruelles médiévales. L'histoire du prince bâtisseur et de son épouse, dont la Taj Mahal est le mausolée, est montée sur une scène de théâtre voisine. On fait connaissance avec l'acteur principal et on voit en boucle la scène de la mort de la brave princesse.
Le jeudi, coup de caméra sur la vie des guides, des jardiniers, et sur le quartier des artisans dont certains travaillent de père en fils à la restauration du monument. Le Taj n'est toujours qu'un fond d'image.
Le vendredi, dernière émission. On se dit: cette fois-ci, on va le visiter... Non! Juste quelques chantiers très partiels de restauration, une entrevue avec l'architecte, un nouveau sketch de la pièce de théâtres, quelques touristes qui font les clowns et un vendeur de photo-souvenirs qui court des jardins à son imprimante et revient en courant vendre ses photos. Passionnant. Du monument, on ne voit que brièvement deux cénotaphes supposés être ceux du prince et de sa princesse, mais le commentateur nous explique qu'il y a des vrais tombeaux, cachés au public, et des faux, auxquels ils ont accès. On ne sait pas trop lesquels on a brièvement entrevu. Petit zoom sur la mosquée qui est à l'intérieur du monument, et fin du dernier épisode. Les coupoles, salles et merveilles que le monument contient forcément (il semble immense), resteront cachées de nos regards...





L'année commence sur les chapeaux de roues. Pour se perfectionner en français, je propose que les activités de nos nouveaux temps choisis soient consacrées au rap et niktamer (une superbe nouvelle langue) en lieu et place des fables de la Fontaine et de notre théâtre classique, et que l'initiation à la photographie devienne un concours de grimaces au lieu de s’appesantir longuement sur les mystères du cadrage, de la composition de l'image et de la saturation des couleurs.

Soyons moderne, à l'image de feu notre ministre de l'enseignement supérieur, qui disait :


A France 2, en tout cas, on est déjà à jour... 

Allez ne démolissions pas tout, et donnons un coup de chapeau aux remarquables émissions de Jean François Ziegel, « La boîte à Musique », très efficaces initiations à la musique qui, pour mieux rencontrer le public qu'elles méritent, sont diffusées le dimanche soir à 23 heures...

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