PLAN DE LUTTE
CONTRE LA PAUVRETÉ ...
Après avoir tant
fait pour la développer…
Déjà, le slogan
est étrange :
« donner plus à ceux qui ont moins ».
Mais à part
quelques oligarques, on a tous moins avec Macron ! !
Dans son discours de
lundi au musée de l’homme, Macron s’est longuement défendu de
ne pas faire la charité.
Défendu avec tant
d’insistance que tout le monde a compris que lui-même était gêné
de l’impression qui se dégageait du machin, et aurait voulu qu’on
regarde ailleurs. Un peu comme un homosexuel mal assumé devient un
virulent homophobe. « C’est pas moi, c’est l’autre »…
Pourtant, ces
aumônes distribuées aux plus pauvres ne devraient pas être l’objet
d’un « plan pauvreté ».
Au titre de la
devise de la République, et notamment de la fraternité, cette
sollicitude pour les plus malheureux ne devrait être que l’action
ordinaire de la solidarité nationale.
En faire un plan
d’exception, c’est précisément faire l’aveu qu’elle n’entre
plus dans les préoccupations quotidiennes.
« Jamais aucun gouvernement n’a fait autant contre la pauvreté... »
a dit le gourou.
Peut être, mais
jamais aucun gouvernement non plus n’avait extorqué 4,5 milliards aux
retraités en les frappant d’une CSG scélérate, jamais aucun
gouvernement n’avait réduit les APL, jamais aucun gouvernement
n’avait supprimé les emplois aidés, jamais aucun gouvernement
n’avait supprimé tant de postes dans la fonction publique, jamais
aucun gouvernement n’avait pressé à ce point les services
hospitaliers, etc.
Et jamais aucun gouvernement n’avait renoncé aux 25 milliards que représentait l’impôt sur la fortune.
Alors, si on compare
ces soi-disant 8 milliards que représenterait ce « plan
pauvreté » à toutes les coupures qu’il a opérées un peu
partout, on comprend que tout ce battage médiatique n’est que de
la communication et que le bilan global défavorise fortement les
classes moyennes.
Là, on confond
allègrement pauvret et misère. La misère, c’est l’état de
dénuement de quelques uns, auquel la République se doit de remédier
comme l’exercice quotidien et ordinaire de son devoir d’état, au
lieu d’en faire une opération tapageuse de communication.
La pauvreté, c’est
la difficulté grandissante des fins de mois de ceux, les plus
nombreux, qui n’ont pas encore tout perdu, mais qui voient leur
maigre ordinaire se réduire comme une peau de chagrin au rythme des
frasques et fantasmes financiers des macronistes.
La pauvreté, ce
n’est pas les gens qui dorment dans la rue, c’est pour des
millions d’autres qui n’en sont pas encore là, l’angoisse de
se sentir sur la pente glissante qui les y conduit inexorablement.
La pauvreté, c’est
le renoncement quotidien de milliers de salariés et de retraités
modestes aux petits plaisirs qui éclairaient de temps à autre la
menue fragilité de leur vie, et dont l’austérité gouvernementale
les prive impitoyablement.
La pauvreté, c’est
la réduction continue du pouvoir d’achat qui tyrannise les deux
tiers du pays, avec un sentiment d’injustice et d’inéquité
d’autant plus grand qu’ils voient les nantis améliorer leur
situation encore plus vite que la leur ne se détériore.
La pauvreté, c’est
le déni du droit au logement sain et décent et à la nourriture saine et équilibrée. Ce n’est pas tant
mettre à l’abri ceux qui couchent sous les ponts que d’assurer
le maintien dans les lieux de nombreuses familles qui doivent chaque
mois choisir entre payer le loyer et se priver de nourriture.
Et
là-dessus, sur la construction de logements sociaux, sur la lutte
contre l’augmentation des loyers, pas une ligne dans le « plan
pauvreté » de monsieur Macron.
La pauvreté, c’est
aussi la sauvegarde du service public, en sachant fort bien que sa
privatisation ajoute, au prix incompressible du service, les
dividendes qu’il faudra verser aux vautours actionnaires qui
s’empareront du bien commun pour en extraire la substance.
On pourrait
continuer des heures à énumérer les spoliations dont nous sommes
l’objet.
La conclusion est
que, chiffres en main, la « plan pauvreté » de monsieur
Macron rapporte à l'état plus qu'il ne lui coûte.
C'est un voile qui nous masque que le pouvoir récupère sur
notre dos bien plus d’argent que les 8 milliards qu’il prétend y
consacrer.
La « richesse »
d’un pays n’est pas celle de ses entreprises et de ses banquiers.
C’est celle de ses citoyens, dans chacun de leurs foyers. A cet
égard, par exemple, les USA ne sont pas un pays modèle : à
quelques encablures des plantations de tours qui matérialisent les
grandes villes, il y a des dizaines de kilomètres de banlieues où
tout le monde n’a pas de maison, sans compter les quelques quinze
millions d’Américains qui vivent dans des mobile homes…
Skid row, Los Angeles.
Mais il y a
encore plus grave.
RECUPERATION DES
VALEURS HUMANISTES
.. discrédit et
profanation des grandes idées...
Le pouvoir de
monsieur Macron applique à la lettre les principes de la
« novlangue » imaginée à l’origine par Staline et
Goebbels, et théorisée par Orwell dans le Meilleur des Mondes en
1949.
Ainsi, après la
sécurité sociale, les congés payés, le vote des femmes et
différents autres acquis sociaux qui sont l’honneur du peuple
français, l’idée du revenu universel arrive aujourd’hui en tête
des pas à franchir pour devenir une société de progrès.
Ces idée du revenu
universel est odieuse au monde de la finance et du patronat. Pour eux, il faut
presser le peuple, presser, presser, opprimer. Tout ce qu’on peut
leur prendre devient nôtre et après nous le déluge.
Le revenu universel
étant apparu pour la première fois dans une campagne présidentielle
en 2017, le laquais de la finance qui officie à l’Élysée se
devait de faire quelque chose pour ralentir ce bourgeon d’humanisme
qui commence à s’ouvrir.
Le flétrir. Salir
son image de valeur humaniste et philanthropique en l’associant en
l’associant à « l’activité », ce nouveau nom du
travail qui voudrait, par effet corollaire, faire passer pour des
fainéants tous ceux qui ne se décarcassent pas comme de bons
esclaves.
Ainsi, le REVENU
UNIVERSEL DEVIENT :
« REVENU UNIVERSEL D’ACTIVITÉ ».
Voilà cette valeur
vierge et pure souillée de la bave de la sangsue économique, fondue
dans le système salarial dont elle constitue pourtant l’antithèse.
Car la finance a la
vue courte. Son grand problème est d’établir un bilan tous les 31
décembre, et d’être incapable de planification à long terme.
On paie bien quelques
chercheurs et des think tanks pour planifier le monde de demain, mais
à condition que ces vues futuristes entrent bien dans les carcans
d’aujourd’hui. C'est à dire pour damer le pion à la concurrence, mais certainement pas pour améliorer le sort de la société humaine...
Pas question
d’imaginer un monde, pourtant inévitable, où machines et robots
auront complètement remplacé les travailleurs. Où la « valeur
travail » si chère à l’ancien monde et à Macron n’existera
plus.
Le problème ne sera
plus de produire, mais de vendre. Car si le travail est soluble dans
la robotisation, l’économie, elle, ne l’est pas.
On n’aura plus
besoin de petits travailleurs, mais de petits acheteurs. Pour que
l’économie ne s’écroule pas, il faudra bien en arriver à payer
les gens, non plus pour fabriquer les produits, mais pour les
consommer.
Le REVENU UNIVERSEL
est donc, à cette échéance, INÉLUCTABLE…
Mais c’est trop
demander à nos petits suppôts de la finance de comprendre cela dès
aujourd’hui.
Les tableurs, les
graphiques et autres calculs statistiques bien matériels, ça
n’incite pas à la philosophie.
Pourtant, ils
essaient. Ils veulent nous faire croire que la symbolique va
durablement imprimer des courants de pensée dans l’esprit d’un
peuple dont ils persistent pourtant à ignorer le cerveau et à ne regarder que les bras.
Ainsi, ils ont
changé le logo, le blason de l’Élysée….
Les lauriers et les
feuilles de chênes s’y déploient dorénavant avec plus d’ampleur,
(écologie oblige?), mais surtout, surtout, une croix de Lorraine
fait une apparition incongrue dans un symbole républicain à priori
vierge de courant politique.
Alors que c’est
justement le général de Gaulle qui, après la guerre, a permis de
mettre en pratique quelques grandes avancées du programme du
Conseil National de la Résistance, qui comportait notamment la
nationalisation des banques et de quelques grandes industries,
l’institution du droit du travail que nous connaissons et la
création de la Sécurité Sociale.
avant - après
Et puis, toujours
sur le blason : modification de deux têtes de lion, aux deux
pointes de la hallebarde, qui étaient très stylisées sur
l’ancienne version, et apparaissent hirsutes, agressives et pleines
de grandes dents sur la nouvelle…
Je ne parle pas de la boutique qui s'est ouverte, façon parc d'attraction, pour vendre des "goodies" et autres produits dérivés à l'image de l'Elysée et de ses occupants.
On ne connaît pas le prix au kilo de la poudre de perlimpinpin, mais on imagine que seules les promesses ne seront pas chères...
http://twog.fr/lelysee-ouvre-une-boutique-en-ligne-de-produits-derives/
Je ne parle pas de la boutique qui s'est ouverte, façon parc d'attraction, pour vendre des "goodies" et autres produits dérivés à l'image de l'Elysée et de ses occupants.
On ne connaît pas le prix au kilo de la poudre de perlimpinpin, mais on imagine que seules les promesses ne seront pas chères...
http://twog.fr/lelysee-ouvre-une-boutique-en-ligne-de-produits-derives/
Ont-ils seulement imaginé les nombreux détournements dont ces gadgets ne manqueront pas d'être l'objet ?
On attend
l’interprétation des exégètes...
Et c’est Macron,
qui s’emploie avec frénésie à détruire ces acquis sociaux,
quitte à les détricoter fil par fil, qui vient maintenant récupérer
au profit de sa majesté financière le symbole d’un gaullisme
social et populaire ?
Nous vivons une
époque formidable…
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