jeudi 30 décembre 2010

365° Meilleurs Voeux ! ! ... On va en avoir besoin.



Il y a quelques années, de savants financiers nous avaient expliqué que La Poste et France Télécom ne pourraient plus, désormais, vivre en ménage et qu'il allait falloir les séparer. Ce qui fut fait. Leurs activités étaient incompatibles...

Et qu'apprenons-nous aujourd'hui ? Que La poste, en s'associant (pour ne pas dire avec la complicité de), en s'associant donc avec Simplicime-Debitel, qui est un satellite de SFR, va se lancer dans la téléphonie mobile...


Ainsi paradoxalement, votre malheureux serviteur, qui après avoir engraissé SFR pendant quinze ans de son abonnement, s'était enfin laissé tenter par les sirènes des MVNO en quittant la maison mère pour Simplicime, découvre d'une part qu'il reste dans le giron SFR, et que d'autre part, le forfait très avantageux qu'il vient d'adopter (moitié prix de SFR à service égal) va être prochainement récupéré par La Poste qui se réserve sans doute le droit de le renégocier.


Car si je trouvais, moi, avantageux, de souscrire à un forfait sans engagement dans l'attente de l'arrivée de Free sur le marché du mobile, mon fournisseur Simplicime n'est pas engagé non plus, et la restructuration d'une entreprise est une raison qui doit pouvoir justifier la révision d'un abonnement par tacite reconduction. Certes, je ne paierai plus jamais le prix exorbitant des services d'un « grand fournisseur », mais ma vie téléphonique risque de ne pas être un long fleuve tranquille dans les deux ans à venir.


Fort heureusement, la nouvelle Freebox V6, à laquelle je viens de souscrire, et dont le prix a déjà augmenté de la taxe Sarkozy-Baroin avant même que je l'ai reçue, *** me permettra d'appeler les mobiles gratuitement, ce qui réduit assez largement la durée nécessaire de l'abonnement mobile. Le petit retraité que je suis est plus souvent chez lui qu'un travailleur-pour-gagner-plus et compte bien amortir largement cette option.

*** En fait, c'est plus subtil que ça. Lire ici.

Dans le genre, souvenons-nous qu'on nous avait aussi expliqué très savamment qu'EDF et GDF devaient nécessairement divorcer, je ne sais quelle instance européenne ne supportant pas l'électricité dans le gaz. On peut constater aujourd'hui que maintenant que les intéressés ont touché leurs prébendes, EDF vend aussi du gaz, et GDF de l'électricité.

Les grands peuvent faire dire tout ce qu'ils veulent à l'écomomie. Il n'y a que les pauvres cloches comme nous qui ne pouvons pas expliquer ce que nous voulons à notre banquier.


Tiens, qu'est-ce que j'apprends ? Le site que l'UMP voulait dédier aux jeunes a touché un iceberg et est en train de couler dans l'indifférence générale ? La vaseline n'a pas fait son effet? Quelqu'un a découvert la supercherie?

Enfin, dans l'indifférence générale... Peut-être pas celles de Xavier Bertrand et Jean François Copé, ancien et nouveau patrons du parti, qui doivent étouffer les quelques 500 000€ qu'a coûté cette désastreuse opération.

Il y avait Skyrock dans le coup. Vous savez, le célèbre et puissant hébergeur des blogs qui n'ont rien à dire. Je ne suis pas surpris. Mon premier blog était hébergé sur ce site, j'y disais la même chose que sur celui-ci, et un matin en me réveillant, je l'ai trouvé supprimé et remplacé par l'image ci-dessus. J'y avais remarqué que dans le profil de l'utilisateur, on pouvait écrire « Sarkozy » (et même « Le Pen ») dans la colonne des « j'aime », mais impossible d'écrire « Sarkozy » dans la colonne des « j'aime pas ». On avait beau le taper et le retaper, ça n'apparaissait jamais à la publication. Un filtre pas si facétieux que ça le bloquait au passage. Cinq ans avant Hadopi...


En attendant, je vous présente mes meilleurs vœux pour la nouvelle année. Il y en a un autre, là, qui veut profiter de mon blog pour vous présenter les siens : je vous le passe.

vendredi 24 décembre 2010

364° Papa Noël, apporte moi un ... Antinoüs ?



Allez, c'est Noël. Il y a plusieurs jours qu'on regarde en salivant le bocal de foie gras qui nous attend dans le frigo, on va aller chercher la bûche, les SDF que Sarko devait faire disparaître en deux ans sont toujours sous le pont de l'autoroute, les théoriciens du complot se sont emparés de l'élection de Côte d'Ivoire et Hortefeux a été condamné pour la deuxième fois par la justice et à chaque fois soutenu par Fillon.


Autant dire la routine. Hortefeux, justement, vient de se fâcher tout rouge contre un site internet qui « balançait » des policiers à la vindicte populaire. La dénonciation serait dont un phénomène à sens unique, même s'il est, reconnaissons le, anormal de voir son état civil et son domicile livrés aux foules sous quelque prétexte que ce soit. Toutefois, ce genre de choses ne se serait sans doute pas produit si on n'avait pas vu des policiers en civil arborer des badges syndicaux ou infiltrer les manifestants comme s'il s'agissait de nids d'espions. Cette petite vidéo publiée lors des manifs contre la réforme des retraites en novembre donne la mesure de la goutte d'eau qui a sans doute fait déborder le vase.




Manif: des policiers infiltrés.... démasqués
envoyé par LePostfr. - L'info video en direct.



Monseigneur Léonard, primat de Belgique a encore dit des conneries sur les gays, le Vatican ne sait plus s'il doit mettre la capote à l'index ou ailleurs, les propos du PDG sur son usage ayant l'élasticité de l'objet du débat.


La polémique sur les lois HADOPI et LOOPSI 1 et 2 battent leur plein, mais pendant ce temps là, les journalistes et spécialistes font leur boulot et découvrent des choses intéressantes : les films les plus piratés sont justement ceux qui ont déplacé le plus grand nombre de spectateurs et produit les plus grosses recettes.

Ce constat démolit implacablement les lamentations des petits épiciers du show business qui, incapables de prendre le virage numérique, veulent taxer aveuglément tout ce qui enregistre dans l'espoir de renflouer leur business qui prend l'eau. Maintenant, les musiciens les plus célèbres démarrent sur le net et s'auto-produisent, et les films les plus lucratifs circulent aussi sur la toile.

On savait déjà que « les pirates » achetaient plus de musique que les non-pirates...Conforté par l'étude sur les films, cette situation s'établit de plus en plus clairement.

A quand une nouvelle race d'artistes et de producteurs qui aura compris ce phénomène et suppliera le public d'enregistrer leurs œuvres pour mieux les faire connaître ? Parce que quand on aime bien une œuvre musicale, on la télécharge pour la mettre dans ses écouteurs, mais la satisfaction de l'auditeur averti consiste bel et bien à en posséder le coffret original, du moins s'il est disponible à un prix honnête...


Et enfin, un petit conte de Noël, celui du petit garçon qui a deux papas, et qui en est très heureux...




Joyeux Noël à tous...


vendredi 10 décembre 2010

363° Le plus ancien bar gay d'Europe vient de fermer...



La Côte d'Azur n'a pas toujours été cette concentration de retraités se donnant des édiles réactionnaires et votant aux confins de l'extrême droite, tolérant dans un difficile déchirement la légèreté et même la débauche des riches touristes étrangers qui font sa fortune tout en serrant la vis de l'ordre moral aux locaux pour rassurer une population de vieux aigris qui ne sort pourtant pas beaucoup de chez elle, mais qui vote avec application...


Lorsque j'ai connu Cannes dans les années 60, c'était un paradis sexuel et homosexuel. J'y ai vu le plus grand bar gay de France et de Navarre ; il fallait aller à Amsterdam pour en trouver un plus vaste : les Trois Cloches, rue des Frères Pradignac. Et il y en avait plein d'autres partout, de ces établissements gais et colorés... Je ne sais plus les noms, mais je me souviens que j'en faisais la tournée.

Sur la Croisette, chaque palmier avait son gigolo, et le bain de minuit en pleine ville était une activité traditionnelle à laquelle de nombreux homos participaient sans heurt avec les autres fêtards.


Je ne sais pas depuis combien de temps durait ce petit paradis, je suis arrivé pour assister à son extinction. (Et puis, je suis « monté » à Paris.) Les petits retraités cannois se sont plaint de choses qu'ils ne voyaient pourtant jamais -couche-tôt qu'ils étaient- à longues colonnes de lamentations moralisantes dans la presse locale, ils se sont donnés des édiles municipaux ad-hoc qui ont nettoyé le terrain. Les bars ont fermé, les baigneurs de minuit ont été arrêtés, et les plages ont été arrosées chaque soir à grands coups de lance d'incendie pour empêcher les gens d'y dormir, ce qui semble paradoxal dans une région où on donnait la consigne d'économiser l'eau qui faisait défaut chaque été...


En moins de dix ans, tout le domaine public a été nettoyé, la liberté du plaisir populaire anéantie et les frasques ne sont restées l'apanage des nantis que dans des clubs privés et les opulentes villas de l'arrière pays.


Au nombre de ces bars, je me souviens fort bien du Zanzi, le Zanzi-bar, grosse astuce, sur les « allées ». Ce qui s'appelle la rue Félix Faure pour les plans et les touristes, et les allées pour les autochtones. En fait, c'est la « rambla » locale, malencontreusement occupée alors par un vaste parking.


Le Zanzi, c'était un petit bar voûté au bas de trois ou quatre marches, un décor d'acajou marine, -nous sommes sur le vieux port. (Le seul port à l'époque, le port Canto n'étant qu'en construction), et une faune d'habitués dont la principale vertu était la mixité des générations. C'est un des rares endroits où j'ai vu des jeunes gens sur les genoux de leurs aînés dans un mode relationnel qui n'était pas forcément tarifé. Je ne dis pas qu'il ne l'était jamais, mais qu'il puisse ne pas l'être parfois reste une exception dans les établissements de ce genre.


L'alcool coulait à flots, et le barman avait fort à faire dans un établissement alors dépourvu de « videur ». Outre quelques blondinets qui succombèrent à mon charme, (l'histoire est ancienne), mes grands souvenirs de l'endroit restent les fresques du plafond, peintes par Soungouroff, personnage épique avec des airs de Raspoutine qui buvait des flots de vodka presque tous les soirs au bout du comptoir en proposant aux éphèbes de passage de poser pour lui séance tenante dans une chambre qu'il possédait aux alentours.


On voit encore, sur une des photos de cet article, les fresques de Soungouroff qui ornaient les voûtes. Elles vont disparaître sous les perceuses des décorateurs qui vont transformer le lieu en glacier.


Car le Zanzi a vécu. Après 125 ans de bons et cordiaux services, le bar a éteint son enseigne hier.

Victime de nombreux éléments convergents qui ont transformé la Côte d'Azur en Las Vegas dans les quarante dernières années.


Photos extraites du site du Zanzi, encore en ligne aujourd'hui...




jeudi 9 décembre 2010

362° Ca glisse ou ça dérape?





Photo: AFP/Archives/Romain Perrocheau

Alors que Météo-France avait prévu la chute de neige d'hier avec exactitude, (quantité, heure, localisation, suites verglaçantes, tout y était...), le Préfet de Police est allé sans encombre de la Préfecture à la place Beauvau, ce qui a permis à Brice Hortefeux de déduire qu'il n'y avait aucune pagaille.

Un peu plus tard dans l'après-midi, alors que les alarmes commençaient à klaxonner rouge, Brice de Paris replantait son clou : « il n'y a pas de pagaille, juste quelques difficultés »...

Difficultés beaucoup plus préoccupantes, ajoutait-il, « lorsque la route est inclinée ». Ce qui n'est effectivement pas le cas entre la Préfecture de police et la place Beauvau. Et qui ne vas pas sans nous rappeler la route droite, mais la pente raide de Raffarin, même si les inclinaisons des routes du ministre Hortefeux semblent plutôt le conduire vers une déconfiture annoncée de sa mission.

Il n'est plus un policier qui, à la moindre sollicitation, ne se plaigne pas ouvertement de manquer d'effectifs et de voitures pour intervenir quand on le lui demande.




La neige, un centimètre ça va, c'est quand il y en a beaucoup que ça pose des problèmes.


Même le pourtant complice Figaro reconnaît aujourd'hui que le ministre peine un peu à justifier son insouciance d'hier...

Ah, si Roissy n'avait pas été bloqué par cette foutue neige, il aurait suffi de coller le Général Hiver, sans aucun doute un ressortissant des Carpathes pour aimer le froid à ce point, dans le premier avion en partance. Après, bien entendu, avoir relevé ses empreintes génitales.

L'aventure démontre qu'il ne suffit pas d'être le plus glacial de nos ministres pour gérer efficacement une vague de froid.






vendredi 3 décembre 2010

361° Wikileaks ou le secret du dieu-Polichinelle.






Avec un peu de retard, (il est sorti la semaine dernière), je vous suggère d'aller voir, pour vous changer des grosses hollywooderies à la mode, un petit film français délicieux, « Au nom des gens », celui où Lionel Jospin apparaît quelques instants. Non pour Jospin, mais pour l'ensemble du film, un cocktail subtil d'Amélie Poulain et de Woody Allen, plein de reparties explosives, d'humour et d'émotion...


Cela vous déridera un peu des chefs qui se piétinent, de la Côte d'Ivoire à la rue de Solférino, et de ceux qui se font la gueule à l'UMP parce qu'ils n'ont pas été ministres, ont cessé de l'être ou n'ont pas eu de strapontin de consolation acceptable.


Cette impression de vivre dans un panier de crabes, de surnager sur une jungle qui ne maîtrise plus l'aspirateur à fric, laisse crever ses pauvres et oublie ses anciens, cette nécessité de devoir sans cesse discriminer la langue de bois des uns et des autres pour essayer de comprendre un peu finissent par rendre l'existence épuisante.


Ainsi cette étrange affaire Wikileaks.... A la vérité, elle ne révèle rien du tout : que les Iraniens possèdent des missiles, tous les propriétaires de satellites le savent depuis longtemps, que notre président soit susceptible et grincheux, nul ne l'ignorait, et que Berlusconi soit un fêtard indécrottable, tu parles d'une découverte !


Ce qui agace le personnel politique, ce n'est pas que des secrets cessent d'être des secrets puisque de toute façon ils n'en étaient pas, mais la fin de sa stature mystérieuse et obséquieuse de détenteur de secrets, fussent-ils de Polichinelle. C'est le prestige de l'homme politique qui en prend un coup, qui est atteint dans sa dignité lorsque le petit peuple réalise que ses édiles, au lieu de baigner dans les limbes d'un domaine privilégié, se coltinent des notes de service aussi nulles et rébarbatives que n'importe qui au bureau.


Voilà, depuis que la notion de service de l'état a été jetée aux oubliettes, le prestige de l'homo politicus réduit à l'usage d'une voiture de service, de la jouissance d'un appartement de fonction, d'un bureau à lambris dorés et de quelques prébendes, et privé du prestige d'être dans le secret des dieux.


Après tout, les dieux n'ont que les secrets qu'on leur a prêtés en les inventant...