mercredi 25 janvier 2012

406° Que d'agitation contre-productive....



Que d'agitation inutile ! Quel spectacle pathétique que ces responsables de toutes sortes qui s'enfoncent toujours davantage en essayant de démontrer contre les faits qu'ils seraient des chevaliers blancs, que nous n'aurions rien compris à leurs vertus et que ce ne serait pas leur impéritie qui les aurait plongés dans la mouise où ils se trouvent aujourd'hui.


Et ce dans tous les domaines. Commençons par ce monsieur Richard, patron d'Orange, entreprise pourtant condamnée pour entente illicite sur les tarifs il n'y a pas si longtemps, et qui vient proclamer, sans le début d'une preuve, que des clients qui l'auraient quitté pour Free Mobile, déjà déçus, reviendraient au bercail la queue basse...

Alors que dans la réalité, Free Mobile, victime de son succès, n'a servi à ce jour que le quart des demandes qu'il reçoit. Si déception il y a, c'est celle de devoir attendre plus longtemps d'être connecté chez Free, -ce qui est mon cas-, ce qui ne me donne pas pour autant envie de revenir chez mon opérateur précédent, qui n'était d'ailleurs pas Orange. La semaine d'avant, Orange avait même laissé entendre que le réseau de Free n'aurait pas fonctionné.....


Il y a aussi l'involontaire complicité des auteurs de la loi sur le génocide arménien et de ces braves Turcs qui pestent contre elle. Alors que, hormis chez certains négationnistes qu'on n'empêchera jamais de déblatérer, le génocide arménien n'était l'objet d'aucune contestation, le voilà devenu, par la disgrâce de cette fausse bonne intention, l'objet d'un débat médiatique qui donne un écho immérité à la voix de ses opposants.

Du côté du législateurs français, la « bonne intention supposée » est complètement noyée dans le doute semé par l'opportunisme électoral de l'opération, et du côté des Turcs, la vigueur du reniement est révélatrice de la poussière cachée sous le tapis : s'ils n'avaient rien à se reprocher, ils ne s'exciteraient pas de la sorte ! Manifestement, ils ont un caillou dans la chaussure, et ça les gène pour marcher.

Voilà maintenant l'enflure des arguments qui vide sur la place publique les drames de l'histoire qui n'ont pas bénéficié de pareil traitement : L’Algérie, le Vietnam, etc...

On aurait mieux fait de se taire de part et d'autre, avec cette mesure qui sent la récupération électorale et cette protestation qui révèle une culpabilité mal assumée.


Et encore dans un autre domaine : Récemment, je vous parlais de monsieur Guéant qui a voulu faire interdire le site « Copwatch » , et qui a obtenu pour seul résultat que ledit site, inaccessible par son URL officielle, est désormais consultable sur une dizaine de sites-miroirs tous hors d'atteinte de la justice française.


Les majors américaines viennent de réitérer le coup avec la fermeture de MégaUpload, qui a fait sauter de joie Sarkozy. .

Enfin, sauter de joie, c'est peu dire pour un zébulon aussi tressautant, mais disons qu'il a manifesté sa satisfaction.

Et qu'apprenons-nous aujourd'hui ? Que MegaUpload s’apprêtait à mettre en place un système qui aurait permis à n'importe quel artiste de publier ses œuvres sur le net avec rétribution directe, en se passant notamment de l'approbation et surtout de la gloutonnerie des maisons de production !

Il faut savoir que moins de 2% des artistes de toutes sortes (musique, littérature) trouvent un éditeur ou un producteur, mais que l'actualité nous a montré qu'un certains nombre de ces « recalés » avaient trouvé leur notoriété et leur public en mettant leurs œuvres en ligne.

Il semblerait donc que les majors, moteurs de cette condamnation, ne défendent pas tant la rémunération des artistes que leur pré carré : Rémunérer les artistes, oui, mais pas sans se servir au passage. Tout ce qui peut se produire hors de leur emprise ne doit pas se produire.


Affaire à suivre, qui promet d'être intéressante. Car l'énorme trafic de MegaUpload n'était pas constitué que de fichiers illégaux, loin de là...Nombre de particuliers et d'entreprises ont perdu là tout ou partie de leurs archives ou de leurs documents de travail, car il revenait beaucoup moins cher de stocker de grosses données sur MegaUpload que de s'offrir un serveur interne...


Et enfin, l'hyper-agitation de Sarkozy, qui trouve aujourd'hui indispensables plein de choses qu'il récusait hier (taxe Tobin, TVA sociale, police de proximité, etc...) n'est-elle pas très improductive ? Ses contorsions de poisson pris dans le filet d'un échec programmé rendent-elles crédibles les exhortations de monsieur « Qu'est ce que je dois faire ? Ben je vais vous le dire... » ?




lundi 9 janvier 2012

405° Bonne année. (Surtout, j'espère, après le mois de mai)




Merci, merci merci ! Merci à tous ceux qui m'ont souhaité mon anniversaire en même temps que leurs bons vœux, mais merci aussi à ceux qui ne me l'ont pas souhaité : ils m’épargnent un coup de plus sur la tête à un âge où on préfère fêter 364 fois les jours où on ne prend pas un an !

Bonne année à tous, surtout à ceux qui ne seront plus, je l'espère, qu'un mauvais souvenir dès le mois de mai.


On vit quand même une époque formidable. La panique de la droite, qui ne sait plus quoi monter en épingle pour accrocher les socialistes, ses manœuvres désespérées pour instaurer une TVA sociale et une taxe Tobin dans la précipitation et de donner à Sea France le baiser qui tue, toutes ces gesticulations désespérées me ravissent. Hollande, en jouant à l’imitateur, a même réussi à se faire moraniser grâce à un petit « extrait choisi » de ses paroles rapporté par un journaliste indélicat.


Quand les petits enfants ne sont pas sages, on leur dit que la méchante Nadine Morano va venir les morigéner, ça les calme d'un coup. Avant, on les menaçait d'une imprécation de la poissonnière du marché, mais depuis qu'ils ont été dépeignés par une tornade moranesque sortie sans prévenir du téléviseur, la poissonnière, malgré ses relents de hareng, ne leur fait plus peur.


En cherchant Morano sur Google, je suis tombé sur une superbe caricature de la blonde de Nancy avec cette légende : « Après les prothèses mammaires, le scandale des prothèses de cerveau défectueuses » . Cela me plaisait bien : je suis allé sur le site pour connaître les conditions de copyright auxquelles je pourrais reproduire cette image ici. Et qu'est-ce que j'ai trouvé ? « La page que vous cherchez a été supprimée » ! Ils ont reçu un coup de téléphone ? Ou elle est simplement venue piquer une moranite à la réception dans le hall ? La bête est réputée avoir l'assignation en justice chatouilleuse, mais dans quelques mois, ses one woman show risquent pourtant de nous manquer... Le PS compte-t-il autant d'amuseurs publics ?


Un ami me signale le site d'un Philippe Arino , supposé défendre les droits LGBT, mais dont les arguments ne sont pas toujours très convaincants.

Par exemple, l'auteur y crée des profils, et on trouve au profil n° 85 celui d'Hitler.

. On y découvre avec étonnement que l'auteur prend exemple d'une brochette de piliers de boîtes qui, pendant la guerre, se sont acoquinés avec quelques Allemands noctambules pour affirmer que les homosexuels auraient plutôt été collabos... C'est peut-être aller un peu vite en besogne, de prendre modèle sur quelques dandys parisiens pour étiqueter ignominieusement une frange entière de la population ? Plus loin dans l'article, qui est très long, l'auteur y déroule une liste de livres et de films de plusieurs pages qui, si elle dénote une certaine érudition, révèle aussi une quasi obsession dans sa pensée du lien homosexuel-nazisme. Il voit des nazis partout !!


Sur une autre page qui concerne les rapports entre l'église et les homosexuels, l'auteur nous démontre longuement que l'église ne haïrait pas les homosexuels, semblant oublier qu'elle les a brûlés vifs sur la place publique pendant 1500 ans... S'ensuivent de subtils sophismes par lesquels il nous démontrent que les homos perdraient quelque chose à persister dans leur laïcité majoritaire


En fait, ce Philippe me semble user avec une grande maîtrise du sophisme, qui consiste à bâtir des savants raisonnements sur des bases douteuses. Quelques assimilations hâtives constituent pour lui des fondations assez crédibles pour bâtir d'immenses réseaux d'une logique perverse qui le conduisent au CQFD qu'il s’est fixé au départ. Ajoutons une propension particulière au remplissage littéraire et au verbiage pléthorique qui, incitant le public épuisé à sauter des paragraphes, permet à l'auteur de cacher la vacuité de sa démonstration en donnant rendez-vous au lecteur directement à la fin du texte. Et hop ! Passez muscade !


Il en résulte après quelques immersions dans cet immense site qu'on ne sait plus très bien si, à la fin, il sert ou s'il dessert la cause LGBT. Ce qui est certain, c'est qu'il rate sa cible : la vacuité de ses démonstration et les sophismes à la chaîne qui les constituent ne convainquent pas un public averti, et l'immensité du pensum rebute d'avance quelques esprits simples qui auraient pu mordre à l'hameçon s'il avait été moins profond.