mercredi 3 juin 2020

590° Ni - ni, « en même temps » et placage ventral...






Les dérapages et autres signes de fin de règne dont j’avais commencé à parler avant l ‘épidémie ont connu une petite pause pendant le confinement. 
Ils ont été « masqués »…

Ce blog s’est confiné aussi… J’ai été assez peu malade. Début mars, j’ai quand même du soigner aux antibiotiques une énorme bronchite, atteinte gargouillante qui ressemblait bien à un début de pneumonie, mais prise à temps, la maladie a été conjurée.

La description précise des symptômes du Covid19 n’est arrivée qu’après dans les médias, et je me suis demandé si je devais m’y reconnaître :
Dessèchement de la gorge et sensation de chaleur, atteinte pulmonaire, puis une semaine plus tard, d’épouvantables et douloureuses coliques. Confronté à cette description, j’ai réalisé que j’avais fait tout le parcours. Mais faute de test, je ne sais toujours pas si j’ai vraiment eu le virus..
Nous en sommes là. Le confinement s’est bien passé, j’espère qu’il en est de même pour vous.

Bref, le déconfinement nous ramène aux élections municipales et au grouillements et paniers de crabes divers qui vont avec :
La campagne reprend de plus belle avec ses parties de chamboule-tout et ses chassés-croisés.

On constate effectivement que la gauche se divise, à la fois par le jeu de la liberté d'opinion et par les provocations des autres partis qui ont intérêt à ce qu'elle s'affaiblisse.
(Suivez mon regard vers le soi-disant ni/ni).

Rassurons nous : on voit que la droite se divise aussi ! ! !.
Cela montre l'inanité du ni/ni puisque les clivages gauche/droite réapparaissent spontanément dans ces partis récemment "reconfigurés".

Ceci dit, LREM compte de plus en plus clairement au nombre des partis de droite, tant par ses prises de position que par ses dérives.

J’ai toujours dit que quand on n’était « ni de gauche ni de droite », on était de droite. L’actualité nous en apporte l’éclatante démonstration.
Les plus beaux exemples de pourrissement par l’intérieur nous viennent de LREM, la fameuse « majorité présidentielle ».

On savait qu’il ne pouvait rien sortir de bon de l'alliance de la carpe et du lapin, ni de la construction hâtive et improvisée d'un parti fait de brics et de brocs, qui recycle les échecs politiques et attire les aventuriers.

Le sauve-qui-peut général de LREM à l’approche des présidentielles est spectaculaire, mais le plus inquiétant est la dérive droitière du macronisme « officiel » dont j’ai déjà parlé, et qui s’intensifie.

Les réflexions déplacées de certains ministres et militants (et préfets) ne sont que des arbres qui cachent la forêt : c’est sur le terrain que l’on constate les trahisons les plus graves, (et aussi malheureusement les plus discrètes).

Par exemple en comptant le nombre d’alliances concoctées par des macronistes avec les anciens sympathisants de la manif pour tous. On avait déjà Gérard Darmanin et Jacqueline Gourault au gouvernement, on va maintenant en avoir partout dans nos mairies :

Paris XV° :
Accord électoral entre Rachida Dati, chef de file de la droite parisienne, et Philippe Goujon, maire du XV° arrondissement, candidat à sa réélection.
Il convient de rappeler que Philippe Goujon est un fervent opposant aux droits LGBT.
Il était en tête de la manif pour tous du 5 octobre 2014, avec Patrick Ollier, Michèle Alliot-Marie, Laurent Wauquiez et Claude Goasguen.

Lyon :
Gérard Collomb déroule le tapis à un homophobe.
IL s’est désisté au profit du candidat LR François Noël Buffet pour empêcher les écologistes, bien placés au premier tour, d’être élus au second.
Or François Noël Buffet, alors maire d’Oullins, était un ferme soutien de la manif pour tous en mars 2014… Il avait même demandé en 2012 un référendum sur le sujet…

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Et ça fraternise partout :

Au-delà de Paris et Lyon :
Aurélie Taquilin à Courbevoie, Hannah Sebbah à Paris XVI°, Patrick Ollier à Rueil Malmaison, Caroline Cayeux à Beauvais, Jean Louis Moudenc à Toulouse, Yvan Lachaud à Nîmes, Maxence Henry et Roch Brancour, adjoints au maire d'Angers, tous ces amis de la manif pour tous vont rouler avec l’investiture ou au moins le soutien ou l’alliance de LREM
Beaucoup disent que c’est le passé, certains même qu’ils se sont trompés.
 On a déjà entendu ça dans l’histoire…
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Encore mieux :
A Perpignan, suite au « retrait républicain » du candidat LREM Romain Grau pour empêcher l’élection du R.N. Louis Alliot, sa colistière Josianne Cabanas quitte sa liste et se rallie à Louis Alliot…

Et on viendra nous dire que les LREM avaient des convictions autres que leur carriérisme ?





Un autre signe du malaise du moment est cette situation « américaine » qui gène aux entournures nombre de polices dans le monde, et en particulier celle de messieurs Castaner et Lallement.

Hier soir, malgré une interdiction  « justifiée » par les précautions sanitaires, plus de 20 000 personnes se sont rassemblées devant le nouveau palais de justice de Paris, à la Porte de Clichy, pour réclamer justice dans l'affaire Traoré, relancée par les évènements de Minneapolis.

La porte de Clichy, c’est plus commode pour manifester que  l’Île de la Cité, il y a beaucoup plus de place, c’est moins facile à « nasser » qu’une île, plein de très larges avenues, et la proximité de nombreuses voies de circulation importantes (boulevard périphérique et voies de la gare Saint Lazare) permettent des débordements plus spectaculaires.

La « bonne conscience officielle » retentit à tout va, comme la représentante du syndicat de police Unité SGP FO qui parle déjà de récupération de l’affaire Georges Floyd pour instrumentaliser celle d’Adama Traoré. On a pourtant du mal à trouver des différences, il faut toute la bonne foi d’un porte-parole policier pour en établir une.

C’est vrai : à Minneapolis, le genou du policier était sur la nuque de la victime, alors que dans le cas Traoré, il s’agissait d’un « placage ventral ». Une enquête de police doit être précise et circonstanciée.

Recherchez « placage ventral «  sur internet, et vous découvrirez que les genoux y sont pour beaucoup. Juste pas appliqués au même endroit. C’est quand même ce qui a aussi coûté la vie au livreur Cédric Chouviat et à quelques autres…

En résumé, c’est toute la planète qui déconfine non seulement ses bistrots, mais également sa conscience politique.

Aux États Unis, Trump tente de désamorcer le soulèvement en brandissant la bible.
Dommage qu’il ne l’ait pas lue : elle y parle des droits du plus faible, de charité, d’amour du prochain, de partage des richesses, et de nombreuses valeurs dont il est quasiment l’antidote.




Je suis de ceux qui disent qu’on n’a pas besoin de la superstition pour pratiquer l’humanisme.
Aucun dieu de la Grèce antique ne parlait d’égalité, mais c’est quand même eux qui ont inventé la République. Certes imparfaite, mais il faut un début à tout.
La république n’est pas née dans une église…

Chez nous, le Père Noël et autres amis invisibles, ça fonctionne moins bien. En fait, ça ne sert bien souvent qu’à ajouter du désordre au chaos, et de la discrimination aux inégalités.
Jésus marchait sur les eaux mais les migrants coulent en Méditerranée.
Moins la religion se mêle de politique, mieux on se porte. D’ailleurs, la pays avec des « religions officielle s» ne sont pas des paradis de sérénité.

En ouvrant le Puy du Fou avant le Parc Asterix, Macron s’est engagé en courant dans cette impasse anti-républicaine. C’est vrai qu’après le discours des Bernardins, où il voulait que la république « répare le lien avec l’église » qui a été aboli en 1905, et prenne en compte la « France humiliée » [de la manif pour tous], il avait déjà commencé à rouler dans le caniveau.

L'effacement de cette frontière gauche/droite favorise en outre l'émancipation des extrêmes, dont personne de raisonnable ne veut.

Bref, nous voilà partis pour un spectacle politique qui relève tout à la fois de Kafka, d’Alfred Jarry, d’Aldous Huxley et de George Orwell...