dimanche 29 novembre 2015

520° Voter à droite, c'est voter homophobe...





Au secours, le moyen âge revient. C'est la mode, décidément. Certes, les moyenâgeux français ne tirent pas à la kalachnikov, mais ils font quand même très sournoisement des morts et des blessés en légitimant les agressions homophobes par leurs discours discriminatoires, et en induisant des suicides, notamment d'adolescents, aux yeux desquels ils rendent tout projet d'avenir irréalisable.



Toutes ces victimes de l'ombre sont moins saignantes, moins spectaculaires, plus éparpillées, plus discrètes chacune dans leur coin, donc moins vendables par les médias.
Les ténors de notre belle droite bien française ont donc beau jeu de poser le mariage pour tous sur l'autel du sacrifice, d'en faire un bouc émissaire, une honteuse bannière de ralliement et, à défaut d'un rassemblement républicain, d’organiser un rassemblement barbare des inconscients et des vitupérateurs au service de leurs ambitions électorales.

Le 5 novembre 2012, invitée de LCI, Valérie Pécresse, préconise le démariage des couples homosexuels. Que lui importent les foyers que l'on va briser, les enfants qui se trouveront déchirés, orphelins, les maisons et les entreprises qu'il faudra vendre. Chacune de ces catastrophes se déroulera isolément, dans l'anonymat, et les ronds dans l'eau s'effaceront aux yeux d'une presse qui ne s'intéresse qu'aux rafales et aux explosions.




Depuis, elle ne sait plus trop ce qu'elle doit dire et communiquer sur le sujet. On a du essayer de lui expliquer, mais d'une part elle semble avoir du mal à comprendre, et d'autre part, elle reste persuadée que cet argument est un des plus productifs qu'elle puisse avancer pour draguer des électeurs aux régionales. ( C'est vrai qu'elle n'a pas grand-chose d'autre à dire…)

Alors, ce qu'elle n'ose plus faire directement, elle le fait par délégation. La presse a recensé plus de trente membres de « Sens Commun » et/ou de la manif pour tous sur les listes des Républicains.


Sur ses listes à elle, on en trouve trois notoires : le coordinateur de La Manif pour tous pour des Yvelines Nicolas Tardy-Joubert, le président délégué du Parti chrétien-démocrate (PCD) de Christine Boutin, Franck Margain et le conseiller municipal de Saint-Cloud, du même parti de Christine Boutin, Jean-Christophe Pierson.



Rappelons que « Sens commun », est l'appendice homophobe des Républicains, officiellement rattaché au parti, et auquel les « manif pour tous » adhèrent bien volontiers pour s'assurer une part du gâteau.

Hier 28 novembre, Valérie Pécresse était l'invitée d'honneur d'un sabbat de la Manif Pour Tous à l'Equinoxe, 20 rue du Colonel Pierre Avia à Paris. Cette salle de 2000 places était pleine. Quelques opposants ont été identifiés et fermement repoussés à l'entrée.

Laurent Wauquiez, candidat aux régionales en Auvergne-Rhône Alpes, n'a pas raté une réunion de la manif pour tous, quitte à y apparaître en compagnie de Christophe Boudot, candidat du FN et de Gerbert Rambaud , candidat de Debout la France. Le fond de scène de l'espace Tête d'Or devant lequel il a fait un discours était un immense drapeau de la manif pour tous. Video:





Laurent Wauquiez souffle habilement le chaud et le froid, stigmatisant en avril chez Bourdin le saccage d'un bar gay à Lille, mais comme Valérie Pécresse, il préfère faire dans la lame de fond sournoise, comploter avec les homophobes et leur déléguer les basses œuvres sans se salir les mains. 

La tentation est d'autant plus grande que politiquement, la manif pour tous, « ça paie ». Prenons le cas de Sébastien Pilard, qui a commencé coordonnateur de la manif pour tous dans les pays de Loire. De ce modeste strapontin, il est devenu fondateur, puis président avec Madeleine Bazin de Jessey, de « Sens Commun », branche homophobe de l'alors « UMP ».

Le voilà maintenant promu délégué national de «Les Républicains » en charge des Relations avec les entrepreneurs. L'homophobie ascenseur social, les Américains l'ont inventé, la France fait aussi bien maintenant.

Xavier Bertrand, tête de liste des « Républicains » dans le Nord, tient le même discours et se déclare partisan de la réécriture ou de l'abrogation de la loi Taubira.


Jean Luc Romero l'a dit :
 Un gay qui vote à droite, 
c'est une dinde qui vote pour Noël. 
      ©colette.over-blog


Valérie Pécresse veut faire faire des économies à sa région en faisant le ménage dans les « trop nombreuses subventions à des associations qui n’œuvrent pas précisément pour le bien public ». 

La liste n'en est pas précisée, ce qui inquiète beaucoup les observateurs, qui voient déjà menacées les associations pro-IGV, les associations de lutte contre le Sida et de prise en charge des malades, ainsi que les associations de défense des droits des LGBT et d'assistance aux victimes d'agressions et de discriminations comme SOS Homophobie, la Ligne Bleue ou le Refuge.

Marion Maréchal LePen, elle, tient le même discours, avec le mérite d'être plus précise : elle cible clairement les associations de planning familial, et les associations LGBT…




Quand on voit que Steve Briois, maire d'Hénin Beaumont, a, lui, supprimé en 2014 la petite subvention municipale à la Ligue des Droits de l'Homme, on peut s’inquiéter des dérives possibles de la purge envisagée parmi les associations « qui ne travaillent pas pour le bien public... »

Rappelons encore que chaque année, le parlement européen vote sur les avancées de l'égalité hommes-femmes dans l'union, et que cette année comme les autres, la délégation du front national a voté contre. Pour une fois qu'ils étaient là…

Il y a aussi le droit des femmes, soit dit en passant. Ce sont les mêmes régimes, les mêmes dictatures qui méprisent les femmes et attaquent les homosexuels.
A cet égard, le front national se place également dans la course:
L'eurodéputé frontiste Dominique Martin assure "qu'en gardant les femmes au foyer, on libèrera des emplois".
Sans commentaire...
Alors, ce n'est plus une question de « rassemblement citoyen et républicain » dont il s'agit, mais vu les objectifs souvent communs des Républicains et du Front National, un « rassemblement humaniste » qu'il faut constituer.

Que tous les LGBT prennent conscience des enjeux de cette droite extrémiste, pour ne pas dire radicalisée : Nos droits, nos vies, nos libertés sont en jeu. Ne nous tirons pas dans le pied.

Ne nous trompons pas d'ennemi.





jeudi 19 novembre 2015

519° Et si on parlait enfin de la « secte daesh » ?



Un blog sur les inégalités et les libertés LGBT n'est pas forcément un endroit où il faille réagir à chaud, d'autant plus que l'actualité nous montre par ailleurs que les réactions à chaud conduisent souvent à de désastreux égarements. La mode des « éditions spéciales » des médias nous a déjà fourni non seulement tout l'utile, mais surtout l'inutile jusqu'à plus soif. Nous avons un problème avec notre information.

 Lorsque j'étais au collège, nous passions parfois deux heures « d'explication de texte », deux longues heures à gloser dans tous les sens à propos d'un morceau choisi d'une dizaine de lignes extraits avec malignité par notre professeur d'un livre d'un « grand auteur ». Je me suis fait détester par le prof lorsqu'à la fin d'un de ces échanges migraineux, quelques minutes avant la sonnerie qui allait enfin nous ouvrir les portes vers le soleil de la récré, je lui ai demandé : « Mais, M'sieur, vous pensez vraiment que l'auteur, qui a du mettre deux minutes à écrire ces dix lignes parmi des milliers d'autres a vraiment pensé, en le faisant, à tout ce que trente élèves et vous-même ont pu raconter sur le sujet pendant deux heures ? »

 Il s'est fait un grand silence dans la classe, à peine troublé par les premiers frémissements que l'appel de la récré toute proche infligeait à nos muscles ankylosés. Et aussi à l'impatience de nos cerveaux surchauffés qui avaient besoin d'aller hurler des conneries sous les platanes pour exorciser la tension résultant de deux heures de questionnements trop ardus. Mais on sentait aussi planer dans la classe électrisée la joie, l'exultation, de voir le prof sans réponse face à une question qui ne jouait pas le jeu.


Collé, le prof. Il nous avait assommé de questionnements pendant deux heures, transformé chacun de nous en sbire de garde à vue pour poser aux autres des questions dans les questions et autres interrogations parfaitement irréalistes, et là, par le miracle d'une seule question sur le pourquoi du comment, je pulvérisais tout l'édifice de sa pédagogie supposée, je plantais un brutal rappel à l'ordre du jour : Pourquoi avons nous oublié le livre dans son ensemble au profit de quelques élucubrations qui ont sans aucun doute infiniment dépassé la pensée et les intentions de l'auteur ?

Il en est un peu de même avec les analyses des attentats. Maintenant qu'on a tout entendu, la chose et son contraire, l'analyse et la contre-analyse, l'exégèse et la contre-exegèse, que le plus dur de l'émotion est passé, on peut réfléchir plus posément. On a du mal à imaginer que des gens qui nous paraissent si différents, ne parlent pas notre langue, ont d'autres civilisations et d'autres religions aient une analyse pertinente des points faibles de nos routines et de nos modes de vie. C'est oublier que la plupart d'entre eux viennent de chez nous, ont été élevé au MacDo et au cornet de frites, et que s'ils veulent aujourd'hui nous apparaître si différents, c'est justement pour marquer la profondeur du fossé qu'ils veulent creuser entre eux et nous.

C'est aussi oublier que toutes les grandes nuisances humaines sont organisées par quelques mauvais génies très isolés qui, bien à l’abri dans leurs palais ou leurs casemates, envoient au casse-pipe des hordes de jeunes gens endoctrinés et aveuglés par une propagande bien pensées. Le stalinisme et le nazisme n'ont pas fonctionné autrement. Rares sont les généraux nazis morts dans les massacres qu'ils ont organisé au front : la plupart de ceux qui n'ont pas été pendus à Nüremberg ont fui en Argentine… Staline est mort saoûl dans sa datcha, pas dans une émeute révolutionnaire.



Rien n'est plus efficace pour transformer un pauvre con en tortionnaire que de lui confier des responsabilités qui le dépassent et une autorité trop lourde pour sa comprenette. Alors, le coup de la secte de fanatiques religieux, pour lever une armée de chair à canon, c'est quasiment un coup de génie. Vendre la mort et le sacrifice suprême comme une récompense, toutes les religions ont plus ou moins essayé, fait miroiter des paradis et exhibé des enfers, mais en matière de promesses électorales intenables, l'intégrisme musulman a pulvérisé la concurrence : 70 vierges… Personne ne se pose la question de savoir quel plaisir elles peuvent procurer à un pur esprit… Comme disait Chirac : plus c'est gros, mieux ça marche…

Il n'y a plus qu'à leur apprendre la leçon, programmer le logiciel, et les petits robots foncent à l'attaque. Ceci dit, constatons qu'il faut, chez les auteurs du système, une sacrée couche de frustration et de malaise pour refuser le droit d'exister à des peuples entiers sous prétexte qu'ils s'accordent des plaisirs qu'on se refuse. Toutes les religions basent leur adhésion sur l'ascèse et la privation, mais on atteint là des sommets d'invraisemblance… Ils s'attaquent à la musique, aux lieux où hommes et femmes boivent et s'amusent ensemble avec d'autant plus de rage qu'ils sont eux-mêmes privés de ces menus plaisirs terrestres que nous osons nous octroyer...



Notons au passage qu'ils seraient peut-être moins nombreux à s'embarquer pour des pays de frustrations si notre société qui prétend les intégrer avait tenu ses promesses, leur avait donné les moyens, -la formation et l'éducation- de s'adonner à quelques plaisirs culturels, gastronomiques ou musicaux… Il ne reste plus qu'à leur marionnettistes qu'à s'emparer des ficelles de leurs frustrations pour les contrôler comme autant d'esclaves de leurs petites affaires.

Alors, bien sûr, on nous attaque, il faut se défendre et réagir. Dans un premier temps sur le terrain comme nous le faisons, avec des mesures d'urgence, des enquêtes et des interventions policières .. Mais à long terme, il faut impérativement couper le lien entre les clones et leur big brother. Et cela, c'est par l'enseignement, la culture et l'éducation que nous y parviendrons. Il faut reprendre en main très vite les territoires où nos valeurs ne sont plus cultivées, reprogrammer les clones pour les rendre hermétiques aux dogmes et croyance qui les infectent, et en refaire des citoyens libres et éclairés.

Refaire fonctionner la machine de l'intégration, qui est en panne depuis des décennies. Travail de longue haleine, mais personne n'en parle vraiment, même si on sait depuis longtemps que c'est la seule voie possible pour s'aménager des lendemains tranquilles.

Le gouvernement va recréer les postes de policiers, de soldat et de juges supprimés par ses prédécesseurs, c'est fort bien. Mais personne n'a parlé de créer les postes d'enseignants de toutes sortes dont nous avons besoin…De prendre les mesures sociales et éducatives pour rassembler le troupeau, de restaurer le tissu républicain, d'abolir les communautarismes et de remettre tous les Français en marche dans le même sens. Certains en parlent bien un peu, mais il n'y a pas un sou pour mettre en route un embryon de programme.

On pourra aussi longuement discuter des effets néfastes des « éditions spéciales » par lesquelles nos médias radio et télé se croient obligés de rabâcher les événements les plus tragiques jusqu'à plus soif, d'exposer les détresses les plus déchirantes, et d'appeler à la rescousses pour remplir les longues heures d'antenne forcée des cohortes de psychologues, de traumatologues, d'espions à la retraite, de spécialistes et de théoriciens de toutes sortes.

Il y a des scènes qu'on a vu dix fois, des malheureux qui racontent leur détresse dont on nous a repassé cent fois l'interview, sans parler de ceux qui n'ont rien vu mais tout entendu, de ceux qui habitent à côté, pas loin, de ceux qui n'osent plus sortir pour acheter le pain… Il y en a marre… Un peu de dignité. On nous appelle à la dignité en nous baignant de flots de rubriques people… En nous maintenant en permanence dans cette ambiance délétère de flottement et d'incertitude, les médias se font presque les alliés objectifs de ceux qui veulent désorganiser nos sociétés… Le reste du monde ne s'est tout de même pas arrêté d'exister depuis que les attentats ont eu lieu… Arrêtons de vivre en vase clos… Ouvrons les fenêtres à nouveau.

Il y a aussi les politiques. Ah, les politiques… On sait que je ne suis pas toujours d'accord avec Hollande, et surtout avec Valls, notamment à cause de leur petit protégé Macron. Mais dans ces circonstances difficiles, ils sont parfaits. Autant ils n'ont pas compris ce pourquoi ils avaient été élus, autant ils se révèlent d'excellents gardiens du temple de la République et de parfaits garants de la cohésion nationale. Je trouve au-delà de l'inadmissible et du méprisable tous les opposants qui ont tenté d'instrumenter ces événements pour essayer de mousser un peu, d'exister misérablement et de conquérir quelques points de sondage.

Et au-delà de toute ignominie cet abominable petit hargneux de Sarkozy, qui vient reprocher aujourd'hui à la police et à la justice de ne pas être à la hauteur alors que c'est lui qui, durant sa mandature, a décimé leurs effectifs, ourdi pour rogner leurs prérogatives jusqu'à concevoir le complot -heureusement non abouti- de supprimer les juges d'instructions. Ce sont tous ces faux jetons qui ont tout fait pour déshabiller la fonction publique, proclamé et argumenté qu'ils y avait trop de fonctionnaires, qui viennent nous dire aujourd’hui que les prestations des policiers, des militaires, des magistrats et des services de santé sont insuffisants ?

Un carton rouge aussi pour les imbéciles qui alimentent les conversations de bistrot en laissant croire que la déchéance de nationalité – voire le retour de la peine de mort- pourraient faire changer d'avis des gens endoctrinés au point de regarder la mort comme une récompense. Il faut être con pour le croire et salaud pour le faire croire.

Heureusement, la vrais sagesse est dans le peuple. Et les sondages ont un peu calmé ces agités de l'interview politicien et du conseil avisé de l'expert. Ils ont du mettre une sourdine sur leurs critiques, moucheter leurs fleurets et surtout fermer leur gueule d'imprécateurs.


Terminons toutes ces considérations par une proposition : que tous les médias et le monde politique se décide à ne plus appeler daesh que « la secte daesh ». Je n'y vois que des avantages. Le mot « secte » est dans l'opinion publique, synonyme de piège et d'organisation nuisible. En qualifiant systématiquement « daesh » de secte, on lui retire ce statut de religion. Au cas où certains hésiteraient encore...


jeudi 5 novembre 2015

518° Don du sang : un nouveau camouflet homophobe




Ceux qui espéraient que le mariage pour tous constituait pour les gays l'ultime abandon des derniers bastions de la discrimination et l'expression définitive à leur égard de l'égalité républicaine en seront pour leurs frais. Ils subissent aujourd'hui la même désillusion que ceux qui ont cru qu'ils allaient établir une politique de gauche en élisant François Hollande.

Présenté comme une avancée, comme la fin d'une inqualifiable discrimination, cette ouverture « sous condition » du don du sang aux homosexuels est en réalité à la fois une mesure scélérate et un camouflet inacceptable. D'autant plus inacceptable qu'on préférera à la fin faire face à des homophobes déclarés qu'à d'hypocrites faux amis…

Qu'on en juge. D'abord, le sang destiné à la perfusion est sûr ou il ne l'est pas. S'il est sûr, il a subi tous les test et les contrôles possibles capables d'y déceler la moindre contamination. Si cette certitude est basée sur des analyses complètes et exhaustives, elle est crédible. Si elle repose sur des engagements invérifiables de la part des donneurs, elle n'existe pas.
Or non seulement c'est le cas, mais les exigences requises auprès des donneurs ne sont pas les mêmes suivant qu'il s'agit d'hétérosexuels ou d'homosexuels.

Chaque détail de la mesure est discriminatoire : Le « fenêtre sérologique », c'est à dire le délai à dater de la contamination supposée pendant lequel le virus HIV   ou ses anti-corps - puisque c'est cette crainte qui est mise en avant -, ne sont pas détectables est de 21 à 28 jours suivant les sources. Passé ce délai, les test, de plus en plus élaborés, le détectent de la manière la plus formelle.

Fort de cette certitude le décret de 2009 déterminant le profil des donneurs « hétéros », (les homos sont alors exclus) fixe la période d'observation à quatre mois, y compris pour les donneurs « ayant des partenaires multiples ou un conjoint séropositif ».

Mais ces précautions, largement dimensionnées, acceptables et acceptées sans problème par les intéressés ne sont pas valables pour les homosexuels, ces sous-hommes qui ne sauraient, si l'on en croit les auteurs scélérats de cette mesure, être concernés pas les mêmes normes que les hétérosexuels. Quatre mois conviennent pour qu'un hétérosexuel ne soit plus considéré comme potentiellement contaminant, mais « l'élargissement de la mesure » en prévoit douze pour les homosexuels...



La loi de la république prévoit pourtant l'interdiction de classer les gens suivant certains critères, dont notamment la préférence sexuelle. On ne voit pas au nom de quoi la médecine pourrait y déroger.
Lorsqu'au XIX° siècle, la parole religieuse a perdu la crédibilité nécessaire pour porter les valeurs moyenâgeuse de sexualité licite et pour dénoncer les plaisirs de la nature et la liberté des relations humaines en général, c'est déjà la parole médicale qui lui a servi de relais.

Ce furent les médecins qui prônèrent alors les ceintures de chasteté et autres liens et camisoles supposés empêcher les adolescents de se masturber, prétendirent -encore aujourd'hui pour certains- que homosexualité était une maladie et qu'ils étaient capables de la guérir, ce sont les ouvrages médicaux qui affirmèrent que la masturbation rendait sourd, aveugle et déformait le pénis, que la sodomie détruisait les anus alors que personne ne s'était jamais soucié de l'anus des femmes depuis l'homme de Cro-magnon…

Les maisons de tolérance, lieux de rencontre échangistes, bars spécialisés, et affaires de prostitution ne sont pas, que je sache, l'apanage du monde homosexuel. Faites n’importe quelle recherche de nature sexuelle sur internet et déterminez la proportion de propositions hétérosexuelles et homosexuelles que vous y trouverez.

Vouloir faire croire que les homosexuels auraient une vie plus dissolue que les autres, prendraient plus de risques et posséderaient l'exclusivité de la collection de partenaires multiples est un mensonge par amalgame de la même ignominie que les slogans « arabes - voleurs », « homosexuels - pédophiles », et autres diatribes d’extrême droite. Utiliser une loi médicale supposée d'intérêt général pour faire avancer ce type de message relève au mieux d'une inconscience crasse et au pire d'une volonté de nuire qui interroge...

A travers les conditions inégalitaires et discriminatoires officialisées par la décision de Marisol Touraine, le jeu de massacre continue. Pour la médecine officielle, les homosexuels ne sont pas sortis de leur placard, normalisés, anonymisés. Ils doivent se déclarer, entrer par une porte d’infamie, subir des contrôles particuliers, se soumettre à des exigences aggravées.

On était déjà tenté de penser que ceux qui acceptaient de raconter leur vie sexuelle à une institution médicale pour donner leur sang acceptaient ce chantage justement parce qu'ils n'avaient rien à raconter. Personne ne fera la démarche d'aller donner son sang pour se voir recalé par un questionnaire indiscret. Dès lors qu'on a choisi d'aller le donner, on fera toutes les réponses souhaitables pour y parvenir.

D'ailleurs, le don du sang « par les homosexuels », même s'il existait de façon égalitaire, ne devrait pas représenter un supplément appréciable pour la collecte, leur nombre étant de moins d'un sur dix dans la population. Accepter leur collaboration dans ce domaine relevait donc davantage d'un souci d'égalité républicaine que d'une mesure propre à résoudre les besoins de sang des hôpitaux.


Eh bien, c'est raté. Les homosexuels ne donnaient pas leur sang, il ne vont pas le donner pour autant à partir d'aujourd'hui, parce qu'ils auront à cœur de ne pas se soumettre de bonne grâce à une mesure qui contribue à leur discrimination. Encore une belle victoire d'un gouvernement qui, décidément, accumule les boulettes avec obstination et va d'échec en renoncement avec un entrain dont on cherche en vain le moteur et la motivation.

Pourtant, la solution était simple : contrôler le sang collecté de manière suffisamment crédible pour effacer tous les soupçons. Or cette mesure crée justement des nouveaux soupçons. Pourquoi ?

Diverses réactions dans la presse:

RMC - BFM.tv. 

Huffington Post