mercredi 30 septembre 2015

515° Et cette horreur là, personne ne l'a relevée ?






Tout le monde se scandalise des logiciels menteurs de Volkswagen, des déclaration racistes de Nadine Morano, des mensonges publics de Poutine à l'ONU à propos de l'homophobie dans son pays, et de nombreux autres sujets d'abomination, au point que certaines agressions aux valeurs les plus fondamentales arrivent à se frayer un chemin dans ce vacarme sans que personne ne les relève.

 

C'est le cas de cette déclaration d'Emmanuel Macron , et je trouve très grave que personne ne l'ait relevée comme elle le mérite :

 

Emmanuel Macron « estime qu'accéder aux plus hautes fonctions par l'élection est un cursus d'un ancien temps ». 

 


Cette imprécation évoque immédiatement dans le fil de mes pensées le nombre de citoyens, résistants, héros, qui ont versé leur sang et donné leur vie pour que dans ce pays vive et perdure la démocratie qui permet au peuple de choisir ceux qui le conduisent. Tout cela serait-t-il donc de la foutaise, non seulement pour monsieur Macron, mais également pour Hollande et Valls qui l'ont nommé ministre en affirmant bien le connaître, et donc en connaissance de cause ?
C'est facile de dire après coup que ses déclarations n'engagent que lui, mais c'est tout de même eux qui l'ont mis aux commandes, et c'est surtout eux qui l'y maintiennent alors qu'ils ne peuvent plus ignorer la nature du monstre.

Et voilà maintenant, grâce aux bons soins de ces apprentis sorciers, que ce termite de la finance, ce rongeur des institutions qui fait des risettes à l'opinion publique en se drapant d'un geste large de son voile de démagogie et de populisme dans la plus belle tradition des tribuns d'extrême-droite, s'engage dans une escalade de popularité dont il espère qu'elle le conduira aux sommets de l'état par une sorte de voie messianique...

La démocratie, l'élection, le consensus du peuple, c'est, pour lui, un passé révolu. De la gnognotte, indigne de sa grandeur, incompatible avec son génie. Le voilà auto-promu empereur galactique, issu, sinon de la cuisse de Jupiter, du moins de quelque force obscure qui fait fi de la voix du bon peuple et s'apprête à le poser en majesté sur un trône de toute puissance…

De qui se moque-t-on ?

Le roi était « de droit divin ». Macron serait « de droit financier », de « droit technocratique ». Vous savez qu'on a fait des révolutions, et pas seulement France, pour éradiquer ce genre de tyrannie ?

Dans la foulée, et pendant qu'il jonglait avec les énormités, l'incube de la république a même rajouté que 

« le libéralisme est une valeur de gauche ». 


Encore un ou deux sophismes de ce genre, et le libéralisme deviendra une valeur sacrée, un dogme intouchable, la source de toute chose, le Verbe, et il faudra l'honorer et même lui faire des sacrifices…  

Comment? On lui en fait déjà? Ah oui, tu as raison! 

Si on se réfère au Thatchérisme, dont Macron a prétendu quelque temps s'inspirer, notons qu'il aura fallu 35 ans à l'Angleterre pour en revenir. Or pourtant, Thatcher a été élue, elle, elle a été député et chef de parti…




L'Angleterre, comme bien d'autres pays, -comme tous les pays-, est un pays riche habité de citoyens pauvres, comme le sont tous les pays gouvernés par cette doctrine. La richesse est dans les tours vitrées des multinationales, sur les graphiques des institutions financières, dans les paradis fiscaux, mais certainement pas dans les poches des citoyens. De plus en plus de villes ressemblent à Metropolis, avec sa ville haute et sa ville basse. Notre société entière ressemble à Metropolis, avec ses quartiers favorisés hébergeant une élite glapissante de plaisirs et ses immenses contrées grises et mornes où végète le reste de la population.

Si c'est cela que nous voulons, laissons faire Macron et ses suppôts. Continuons à le trouver souriant et bien propre sur lui, à voir comme un sourire ses dents de carnassier, et à répéter comme des incantations ses imprécations dictatoriales, à entendre comme des prophéties ses attaques contre la démocratie et la république.

Les admirateurs du prophète Emmanuel, -enfin surtout ceux qui habitent la ville haute-, essaient bien de rassurer les esclaves en leur disant « qu'on ne fait pas toujours ce qu'on veut ».

Mais ne pas pouvoir faire ce qu'on veut ne signifie pas que l'on doive faire ce qu'on vous dit et obéir à des maîtres que l'on n'a pas choisis.

Ce sont les gens qui ont beaucoup à perdre qui calculent avant d'agir et bâtissent des doctrines pour ne pas perdre leurs avantages. Méfions-nous de ceux qui n'ont plus rien à perdre. Ceux-là ne vont pas concocter un « coup en trois bandes ».


Ils iront droit au but. Ou vers ce qu'ils croient être une solution. Car l'exaspération d'un peuple que l'on méprise et que l'on croit pouvoir manipuler sans limite, c'est justement le terreau sur lequel prolifèrent les fleurs vénéneuses du front national. Macron veut priver le peuple de droit au chapitre. 

Plus fine, hélas, Marine Le Pen veut lui faire dire ce qui l'arrange. Deux manières de court-circuiter la véritable aspiration au bonheur humaniste d'un peuple que l'on fait tourner dans son enclos. Car le résultat est le même : persuader le peuple qu'hors de l'enclos, point de salut.

Or c'est justement là que les Hommes veulent aller.



jeudi 17 septembre 2015

514° Pffff.






Comment ne pas se sentir mal à l'aise en voyant à la télé ces cohortes de réfugiés, avec vieillards, femmes et enfants, marcher dans la poussière ou sous la pluie le long d'improbables routes, à travers champs ou sur des voies ferrées, poussés en avant par la fureur des bombardements, coincés entre l'apocalypse qui les talonne et la haine des gros cons qui les harcèlent tout au long de leur chemin.



Je me sens mal. Je n'ose plus regarder les informations, me plaindre de mes petits bobos et des inconvénients de la pluie qui me retient d'aller acheter le pain. Puis, le malaise laisse la place à la haine, la haine pour tous ceux qui les persécutent. Pour les Hongrois, dont plus de deux cent mille se jetèrent pourtant sur les routes de l'exode en novembre 1956 lorsque les chars russes envahirent Budapest. Ont-ils déjà oublié ? Nulle part, ils ne furent repoussés. Plus de cent mille furent accueillis en Autriche, le reste se répartissant sur toute la planète. Nous, en France, on a hérité des Sarkozy. Je ne sais pas si on a vraiment fait une affaire, mais on l'a fait.

Même les USA qui refusèrent dix ans plus tôt d'accueillir les Juifs fuyant le nazisme,  acceptèrent d'héberger les Hongrois qui parvinrent jusque chez eux. Des victimes des communistes, quelle aubaine pour la propagande de l'Oncle Sam ! 





L’histoire, - et c'est là qu'on voit à quel point elle est imprégnée d'américanisme-, nous enseigne donc qu'il vaut mieux avoir les communistes au cul que les fachos ou les fous d'allah.

Je me souviens d'un voyage en Hongrie que j'ai fait, dans les années 70, en voiture, de ville en ville, en touriste aventureux. A l'époque, le pays était sous la férule communiste, et cela se sentait. Chaque fois que nous débarquions dans une auberge de campagne, une berline sombre qui nous suivait souvent venait stationner au coin de la rue. L'aubergiste enregistrait nos passeports et nos numéros de visa. Puis, il téléphonait. Je suis obligé, nous disait-il sans parler, en nous adressant un regard de chien battu. Ils en chiaient, les pauvres Hongrois.


Mais chaque fois qu'ils se sentaient en intimité avec nous, quel accueil ! Les bonnes bouteilles remontaient par miracle de la cave, de celles qu'on ne montrait pas à l'autorité. Peut-être même étaient elles interdites. Des bouteilles de « barrack », un sublime alcool d'abricot qui parfuma nos papilles pendant tout le voyage. La goulash se mettait à bouillonner, et les gâteaux à dorer. Ils voulaient des nouvelles de l'ouest, nos amis hongrois. Comment nous vivions, comment on travaillait, ce que nous gagnions… Avions-nous la télévision ? Eux, n'avaient alors que la radio. Pouvions nous acheter ceci, posséder cela ? Oui, nous pouvions. Oui, nous allions voter, et il y avait plusieurs candidats, et on pouvait choisir celui qu'on voulait sans crainte de représailles. Ma modeste « Golf » garée devant la porte faisait figure de berline de grand luxe.

Quand je vois comment ils sont devenus fachos et arrogants aujourd’hui, j'ai du mal à imaginer que c'est ce peuple qui me réserva hier un accueil si chaleureux. On oublie vite. J'ai envie de prendre un Slovaque pour taper sur un Hongrois quand je vois leurs nervis frapper des familles de réfugiés, les poursuivre dans les champs, les parquer derrière des barbelés. 


Tiens, à propos de Hongrois, Sarkozy a dit que l'immigration menace notre façon de vivre. C'est vrai que ce fils de Hongrois l'a beaucoup changée, notre façon de vivre, en déchirant notre tissu social, en suscitant le communautarisme à la place de l'intégration, en désignant les gens suivant leur religion, leur origine ou leurs préférences diverses, en les renvoyant chacun dans leur coin comme autant d'invitations à se détester. Il voit ce que ça fait, maintenant que c'est son propre parti qui se déchire. Finalement, on aurait peut-être du laisser son papa s'enrhumer derrière les barbelés communistes, non? 

Justement, à propos de Sarkozy et de la légende urbaine qui court à propos de ses nobles origines, des historiens ont fait des recherches sérieuses, qu'ils ont publiées dans le Monde.


On apprend que la saga familiale ressemble plus à du Zola qu'aux chroniques de l'Olympe, et que son père, avant lui, possédait un talent certain pour prendre en marche le train des nantis. Mais bon, on médit, on médit, réveillons-nous : Où ai-je rangé mes pavés de 68 ? Ce que c'est, tout de même, de vivre sans domestiques, faut tout faire soi-même. 

Puisqu'on fait la tournée des popotes du Fouquet's, son pote Serge Dassault pense que si on laisse faire les homosexuels, dans dix ans, il n'y aura plus personne.


Là, on se perd en conjectures. Deux solutions : soit monsieur Dassault croit au Père Fouettard et prend à la lettre tout ce qu'on lui dit comme un enfant gâté tancé par sa nounou, soit il n'est pas si naïf qu'il en a l'air, mais il croit que nous, nous le sommes, et qu'on va croire à ses terreurs infantiles.
On notera que j'ai écrit « prend à la lettre » parce que je n'ai pas osé « prend pour argent comptant » à son propos.

Bon, allez. Ça va être l'heure du journal télévisé. Je vais aller voir cette foule de malheureux camper dans la poussière, implorer le plus élémentaire humanisme, et se heurter aux terminators dont les casques ne protègent que des têtes vides et aux bureaucrates auxquels les ordinateurs tiennent lieu de cœur et de cerveau.

Avec le sentiment qu'au delà de cet humanisme que nous devons à tous ces gens comme nous et qu'on nous empêche de prodiguer suivant notre cœur, les Allemands font, comme d'habitude quand il s'agit de faire des affaires, le bon choix : tous ces médecins qui manquent dans nos campagnes et dans nos hôpitaux, tous ces ingénieurs qui font défaut dans nos laboratoires, tous ces techniciens que recherchent notre industrie et nos chantiers, tous ces travailleurs potentiels qui pourraient payer des impôts et nos retraites, ils sont là-bas, dans la boue derrière les barbelés, avec leurs femmes et leurs enfants en pleurs. Les faire venir, c'est au-delà de l’humanisme le plus élémentaire, une excellente affaire. Et c'est l'Allemagne qui est en train de faire cette bonne affaire.



vendredi 4 septembre 2015

513° Humanisme, politique et communication.





On entend souvent dire que nos dirigeants ne vivent pas dans la même sphère que nous et n'ont pas idée des petits tracas quotidiens du citoyen lambda, du genre fin de mois dans le rouge, métro bondé, voiture en panne, machine à laver pétée et autres désagréments qui leur semblent zéphyr, mais qui nous sont aquilon.

Mais le système nous permet-il, à nous, qui n'avons de supérieur que notre grand nombre, de vivre vraiment dans la sphère des réalités ? Nous en revenons à l'information.

Ainsi, par exemple, madame Merkel démontre soudain une humanité et une philanthropie inattendues en accueillant plus de réfugiés que les autres pays européens et en incitant ses voisins à en faire autant. Toute la presse explique avec application que l'Allemagne vit avec douleur le poids de sa sauvagerie passée et espère, par cette ouverture, sinon réparer cette tache de son histoire, du moins construire une image nouvelle d'une Allemagne actuelle dont les ressortissants n'étaient pas nés à l'époque nazie.

Il y a sans doute du vrai dans cette explication, et nul ne peut rester insensible à la manière dont certains jeunes Allemands expriment cette position. Mais ce soudain remords est-il la seule raison qui ouvre l'Allemagne à l'accueil des réfugiés ?

Quel journal nous a expliqué que l'Allemagne est un pays vieillissant, où la relève des départs en retraite n'est pas assurée, et qui a un besoin urgent de techniciens et de bras pour faire tourner son industrie, de main d’œuvre pour son agriculture et de cotisants pour payer ses retraites ? Et que, dans ces circonstances, un afflux de réfugiés, dont bon nombre sont diplômés, est une manne qu'il ne faut pas laisser passer….


© Reuters

Vous me direz, l'Allemagne n'est pas le seul pays européen dans cette situation, son seul mérite en la matière est d'en être conscient, de le regarder avec lucidité et de le gérer avec le pragmatisme qui a toujours été la marque du fonctionnement germanique

Bon, on ne va pas gâcher le plaisir et souiller le tableau jusqu'à l'insupportable, mais reconnaissons qu'on n'avait pas constaté tant d'humanité et de générosité dans les positions allemandes lorsqu'il s'était agi de gérer la dette grecque, et que là, madame la Chancelière s'était montrée impitoyable devant la misère quotidienne qui avait atteint ces pauvres Athéniens, mais qui ne rapportait rien à ses concitoyens...

Ainsi encore, jusqu'à hier, on regardait couler les bateaux de migrants avec commisération et on en recueillait ce qu'on pouvait pour les entasser dans des camps, on a du ramasser des centaines de cadavres sur les plages, et l'Europe assistait à ce spectacle consternant en se disant que c'était vraiment pas de chance, mais qu'il n'était quand même pas raisonnable pour ces gens de s'entasser à ce point sur des rafiots qui n'étaient pas certifiés par les commissions de sécurité.

Et puis voilà la photo de cet enfant sur la plage de Bodrum, une plage très fréquentée par les vacanciers allemands, justement. Certes, l'image est épouvantable, mais est-elle plus épouvantable que les milliers d'autres qu'on a pu faire jusqu'ici et qui sont restées sur les tables des rédactions sans jamais accéder à la une des journaux ?


 ©Dogan News Agency/AFP

Du coup, on s'agite un peu plus. Le vocable de « réfugié », jusqu'ici exclusivité des humanitaires, fait son apparition dans le langage des médias, et on se dit qu'on va en parler encore plus sérieusement qu'avant. Ce qui n'empêche pas certains pays de rester de marbre devant l'obligation caritative qui s'impose à tous.

On notera que ces pays du « pas de ça chez nous », Hongrie, Pologne, Slovaquie, etc.. sont parmi les plus catholiques du coin. De ceux qui portent au pinacle un illuminé qui a dit « Aime ton prochain comme toi-même »… On aurait aimé que les analyses journalistiques mettent le doigt sur ce détail de l'histoire, mais… zut, encore raté.


© AFP


Dans la série : « on va accueillir les réfugiés, mais ils seront quand même mieux chez le voisin », on se propose maintenant de faire des quotas. Manière de transformer le jeu de « celui en en fera le plus » en jeu de « celui qui en fera la moins ». Mais comment vont vivre les migrants qui, à cette grotesque loterie, tireront le lot Hongrie ou Slovaquie ? Quelle sera leur place dans des pays qui ne veulent pas d'eux ? Moi qui ai entendu ce qu'on pense des Roms en Tchéquie et en Slovaquie et vu de mes yeux la manière dont on les traite, (c'était il y a dix ans, mais change-t-on un peuple en dix ans ? ), je prédis à ces victimes d'un mauvais tirage au sort un avenir très obscur. Les Roms sont pourtant chrétiens, et malgré cela… Alors vous imaginez des musulmans…

Je suis médisant ? Non, je pense que ce sont les médias qui sont « non-disant ».



Appliquons maintenant à notre petite politique hexagonale les conséquences des soudaines bontés de madame Merkel. Jusqu'à présent, les « Républicains » (oui, j'y mettrai toujours des guillemets ), les Sarkozistes (tiens, un Hongrois!!) et autres droitistes nous donnaient l'Allemagne en exemple sur tous les sujets et baisaient les mains fermes et énergiques de la Chancelière Angela.

Coup de billard en trois bandes : Comme à gauche, on se dit que les seules chances qu'on a de gagner les présidentielles de 2017, c'est de les disputer au deuxième tour face au front National, on multiplie les petites agaceries qui font monter ce parti au détriment de la droite conventionnelle. Le Front National est le rempart de la gauche contre la droite, et on entretient donc ce mur de la honte avec soin. Le truc a été inventé par Mitterrand, il a fait ses preuves.

Petites agaceries ? Blocage perpétuel des salaires de la fonction publique et des retraites, baisse théorique de l'impôt sur le revenu largement contrebalancée par la hausse des impôts locaux due au désengagement de l'état, -une aubaine pour les plus riches-, faiblesse à répétition devant tout ce qui bloque les routes, bonnets rouges, taxis, routiers, agriculteurs, etc.

La droite a bien compris cette manière de gérer, ce qui explique sans doute l'attirance quasi morbide de ses ténors vers l’extrême droite. Puisque la gauche a choisi la droite forte pour challenger, il faut être dans la droite forte ou ne pas être.




Mais v'la-t-y pas que Madame Merkel, ce modèle de fermeté économique et sociale, cette statue de l'implacable autorité sur les gens et les marchés ultra-libéraux, est soudain prise de faiblesse et de compassion devant la misère des réfugiés. (Que chez les « Républicains », on appelle toujours des migrants).

Immédiatement, la droite française lui retire sa caution : la Chancelière est aveuglée, victime de mauvais conseilleurs, elle vire sa cuti à gauche.

Angela Merkel était un modèle tant qu'il fallait persécuter les pauvres gens, s'opposer au smic puis en octroyer un à bon marché, écraser les prix, briser les Grecs, défendre la liberté des marchés en folie, gérer l'euro comme jadis l'Allemagne géra le deutschemark, au plus grand mépris de la réalité européenne.




Mais si elle donne soudain dans le caritatif, la philanthropie et l'humanisme, madame la chancelière n'est plus un modèle. Qu'on abatte sa statue, qu'on l'oublie, vive Victor Orban, le nouvel homme de fer dont les résultats économiques sont pourtant misérables. Mais c'est un vrai méchant, lui, un authentique croisé, le nouveau héros chrétien de nos « Républicains » égarés et hagards qui ne savent plus à quel saint se vouer.

On aimerait que la presse, les médias, se livrent à de telles analyses autrement que dans des émissions tardives et confidentielles et des articles discrets et touffus en bas de la page 12.

Mais nous vivons dans le choc des photos, le triomphe des slogans, l'arbitraire des croyances religieuses et l'improvisation commandée par les sondages.