mardi 6 décembre 2016

546° Sausage Party







Pourquoi tout le monde s’obstine-t-il à voir là un vulgaire porno, alors qu’il s’agit en réalité d’un somptueux pamphlet contre la religion, contre les religions, contre le fait religieux, la croyance, la superstition, un superbe sacrilège géant, une jouissive satire anti-bigote, une volubile diatribe de libre penseurs que n’auraient pas dédaigné les plus sophistiqués de nos athées historiques?

Tout y est, rien n’est négligé, on assiste à un démontage méthodique, systématique et intégral du fait religieux : des cantiques grotesques, des rituels vides et abscons, une sorte de concile de hauts personnages qui connaissent la supercherie mais l’exploitent avec morgue et froideur, l’institution du système de persécution des sceptiques…



Les aliments sur les rayons d’un supermarché croient que leur achat « par les dieux » et leur sortie de l’univers du magasin est une entrée dans le « great beyond », le « grand au-delà », un paradis où ils seront choyés par les dieux dans un éternelle félicité, le tout bourré de gags comme celui de la denrée périssable qui verra abolir sa date de péremption ou celui de la galette lavash musulmane qui espère trouver là-haut 70 fioles d’huile d’olive vierge…

On décortique les causes du déisme, l’invention de la religion, la nécessité de son instauration par ses créateurs pour plonger les foules dans une béatitude artificielle et pour mieux les manœuvrer, on démonte le mécanisme du procès inquisitorial de celui qui doute:
« Tu veux démystifier les foules, mais elles ne se rendront pas à tes preuves ; leur foi est plus forte que ta raison. »

Il n’y a plus qu’à saupoudrer cet intense plaidoyer de très nombreux gags pour faire un film regardable extrêmement drôle :
Par exemple ce couple infernal du Juif et du Musulman, le bagel et la galette Lavash, qui se tirent la bourre pendant tout le film tout en se portant assistance dans les moments cruciaux, et se réconcilient à la fin. (Dans la partouze finale. Oups, Vous n’avez rien entendu.)

Trouvez-vous vraiment quelque chose d’érotique à voir une saucisse de Francfort lubrifiée de moutarde au miel s’insinuer dans la fente langoureuse d’une opulente miche lascive?

Il faut être aussi mal baisé qu’un militant contre le mariage pour tous pour y voir là quelque chose de sexuel. Vulgaire, oui, ça l’est certainement, mais aussi choquant que les films de violence qui font le quotidien du cinéma et de la télévision ?

Ajoutons à cela quelques subtils clins d’œil aux grands films classiques, -on peut être lubrique et cultivé-, quelques allusions aux réalités du moment comme les savantes interventions d’un pastiche de Stephen Hawkins en chewing-gum boudiné, et on a défini le niveau du film : derrière la parodie milite un impitoyable pamphlet.

Pour finir, savoir que « Sausage Party » est en argot américain une party où il y a plus de garçons que de filles..


Un dessin animé est-il toujours fait pour les enfants. ?
Non. Il y a de nombreux dessins animés à l’usage exclusif des adultes, tel « Tarzoon la honte de la jungle »… sans parler d’une famille entière de la pornographie avec une branche américaine « hot cartoon » et une branche japonaise dite « hentai ».


Certes, le film se termine par une scène de partouze géante entre charcuteries, légumes et produits de boulangerie. Mais ce n’est que le nœud du ruban sur le paquet-cadeau de cette plaidoirie pour la raison et l’esprit.

En France, c’est la manif pour tous qui prend la tête des croisés contre le film, et brandit les croix et bannières de son ordre moral contre ces blagues de potache sans voir, ou sans vouloir voir le caractère sacrilège du scénario. Dans leurs diatribes, ils ne parlent que de porno, pas un instant d’atteinte à la religion…
Sont-ils à ce point obsédés qu’ils n’y ont vu que « ça » ?

Il est vrai que notre manif pour tous sont « des enfants de chœur » à côté des bigots américains, pays où, suite à une interprétation erronée du 1° amendement de la constitution sur la « liberté de parole », aucune loi n’empêche d’insulter les gens au nom de la bigoterie la plus grotesque et de l’homophobie la plus dégradante, et où d’importants personnages politiques bâtissent des carrières uniquement fondées sur la discrimination des homosexuels. (Mike Pence, le vice-président de Donald Trump, créationniste et homophobe, par exemple…)
En France, les carrières politiques fondées sur le puritanisme, ça donne Christine Boutin et Jean-Frédécric Poisson, une petite nuance… Et quelques condamnations en justice…

La manif pour tous est-elle à ce point primaire qu’elle n’a vu là que les allusions pornographiques au premier degré et est passée à côté du message mécréant du film ?

Bien qu’on soit tenté de parier sur sa bêtise quant on l’entend salir la sexualité des gens heureux, je crois qu’il faut en réalité voir dans ses protestations ciblées porno la redoutable perversion quasi jésuitique de ses manœuvres.

Car si « Sausage party » contient des passages parodiques de film pornographique, et surtout des dialogues en VO très grossiers, ce n’est là qu’une cerise sur le gâteau très consistant de l’ouvrage, qui est une dénonciation fondamentale de la religion. Sur ce terrain, l’œuvre ne donne plus dans la parodie, elle tire au canon..

Ne voir dans « Sausage party » que la vie sexuelle débridée d’aliments dans un supermarché, c’est se limiter à l’arbre qui cache la forêt.

De même que la manif pour tous pratique une homophobie active par des voies détournées, abandonnant la contestation frontale du fait homosexuel pour discriminer les homosexuels à travers leur famille, leur adoption – et donc leur héritage-, elle n’attaque ce film blasphématoire que par le biais d’une pornographie qui n’est pourtant ici qu’une infantile parodie.

Elle se rend bien compte qu’attaquer un film pour sa seule irréligiosité, c’est, à notre époque d’attentats intégristes, c'est à la fois risquer d'être assimilés à des terroristes et lui faire une publicité supplémentaire. Le sujet est brûlant, et ses stratèges l’ont compris.

Alors, elle biaise, attaque par le flanc, parle de pornographie là où il n’y a qu’une blague de potache, et comme d’habitude, entraîne son public sur les voies erratiques et détournées de la déraison.

Car le but de la manif pour tous est de faire condamner « Sausage Party » par des gens qui ne l’auront pas vu.

Kolossale finesse...

Atteindra-t-elle son but ? Non. Plus on va vers la dématérialisation des médias, plus la censure se transforme en publicité additionnelle et contribue au succès et à la célébrité des œuvres qu’elle prétend anéantir.

A l’époque où les films ne passaient que dans les cinémas ou à la télévision, il suffisait de les interdire pour les empêcher d’exister. Même l’application d’une limite d’âge à leur projection leur apportait un petit plus de célébrité qui élargissait leur audience aux curieux et allongeait d’autant leurs files d’attente et leur durée d’exploitation.

Puis il y a eu l’époque des cassettes et des DVD. Là, les créateurs et leurs producteurs ont commencé à se frotter les mains : un film censuré en salle, c’était l’assurance d’un enregistrement qui se vendrait bien.
Maintenant, il y a internet. Chacun fabrique sa copie. Il n’existe plus aucun moyen matériel d’interdire complètement un film, et plus Anastasie s’acharne sur lui, plus les gens le cherchent et le trouvent pour le regarder sur leur ordinateur.




Les pauvres censeurs en sont réduits à attaquer les salles de spectacle, deux cinémas ont brûlé pour cause de religion à Paris (***voir note) dans les trente dernières années et quelques représentations théâtrales ont été interrompues. Là encore, la méthode est contre-productive. Ce retour à une sanglante inquisition est perçue par l’opinion publique comme une agression bien plus grave que le simple mépris d’un spectacle qu’il suffit de ne pas aller voir si on n’en a pas envie.

Ceci dit, croire qu’il va suffire de s’attaquer à la pornographie pour l’empêcher d’exister, et d’installer d’hypothétiques protections sur les ordinateurs pour empêcher les têtes blondes d’y accéder, c’est illusoire. Elle arrive jusque sur leur téléphones !

Les parents sont souvent les premiers à demander à leurs enfants comment fonctionne l’ordinateur, mais leur fierté ne leur permet toujours pas d’imaginer que sil les enfants savent leur expliquer, c’est qu’ils ont du même coup compris comment on trouve de la vraie pornographie sur un ordinateur, même « protégé ».

On n’arrêtera jamais ni la prostitution ni la pornographie, toutes les lois en ce sens ridiculisent leurs auteurs, et comme ce sont toujours des vieux grincheux mal baisés qui les instrumentent, elles ajoutent aux objets de leur courroux hargneux un délicieux parfum d’interdit.

« Puisque c’est défendu, c’est sûrement très bon »…
« L’ordre moral c’est comme les régimes, ça interdit tout ce qui est bon »
« La prohibition renforce toujours ce qu’elle interdit ». 


Ce n’est pas la première fois qu’Hollywood nous gratifie de films à messages politiques déguisés.
Il y a dix ans, un dessin animé d’aspect inoffensif « Happy Feet », mettait des pingouins en scène.

Or ce remake de « Billy Elliott » chez les pingouins allait déjà au fond des choses, et ne se contentait pas de décrire les affres d’un adolescent contrarié par la culture et les traditions de sa famille et de son groupe.

Non seulement il contenait des scènes de coming-out réalistes, avec le papa qui se fâche et la maman qui veut bien essayer de comprendre, mais il explorait également les causes des interdictions faites au jeune pingouin de danser au lieu de chanter, comme il est « normal » de le faire chez ses semblables.

Sausage party n’est donc pas une première dans le genre « dessin animé à deux niveaux d’entrée ».
Sauf que cette fois, les allusions pornographiques dissuadent les parents un peu naïfs d’y emmener leurs rejetons. « L’autorité » a même ouvert le parapluie en l’interdisant aux moins de 12 ans en France. (17 aux USA!!!)

On ne peut néanmoins qu’applaudir. Que se réjouir qu’il existe aux USA des producteurs en révolte contre l’institution et l’autocensure, qui essaient de faire passer des messages « subversifs », voire « sacrilèges » pour faire face à la bigoterie ambiante qui gagne le pays.


(***)
Rien qu’à Paris :
***  18 mars 1985 : bombe incendiaire au cinéma Rivoli-Beaubourg qui passe un festival de cinéma juif. 18 blessés, et le cinéma ne s’en remettra pas.
***  22 octobre 1988 : incendie criminel du cinéma Saint Michel, qui projetait « la dernière tentation du Christ ».
***  Octobre 2011 : plusieurs représentations interrompues au Théâtre de la Ville par des intégristes qui ne supportent pas la pièce Sur le concept du visage du fils de Dieu tout en proclamant hautement ne pas l’avoir vue.





Suites judiciaires:

Ce 14 décembre, donc quinze jours après la sortie du film,  le juge des référés du tribunal administratif de Paris a rejeté la requête de la manif pour tous qui voulait entraver ou bloquer la diffusion au motif de "corruption de la jeunesse".

Ce jugement provisoire permet au film de continuer sa carrière avec une seule interdiction aux moins de douze ans, sans autre mesure de restriction complémentaire.

L'affaire sera jugée au fond dans les délais imprévisibles et pléthoriques de la justice, mais d'ici là, le film aura largement terminé sa carrière commerciale dans l'hexagone.
L’exploration du film a donc gagné dans cette péripétie judiciaire une belle publicité, comme je l'ai expliqué ci-dessus.
Merci les censeurs !

Toujours pas un mot, ni dans la requête de la manif pour tous, ni donc dans les attendus du tribunal, du caractère très anti-religieux qui constitue pourtant le fond de l'argument du film...








samedi 12 novembre 2016

545° L’Amérique invente le machin à remonter le temps.






Maintenant que Dracula est sorti du sépulcre, tout le monde se demande comment pareille chose a pu se produire. On vaticine sur son caractère imprévisible, alors qu’on a refusé de voir tous les éléments qui permettaient de le prévoir.

Voici des extraits d’un documentaire que les Américains n’ont jamais vu, Trump ayant menacé les télévisions de je ne sais quelles foudres si elles s’avisaient de le diffuser. Il permet de mieux connaître le monsieur. Il a été mis en ligne la semaine dernière.

Et ce ne sont pas nos médias français qui vont faire amende honorable, alors que la même situation se prépare chez nous, mais qu’aucun d’entre eux, actionnariat, manne publicitaire et tirage oblige, n’est disposé à abandonner le mode « louange de l’establishment » qui les fait vivre.

Souvenons nous de la primaire des démocrates aux USA. Qui remplissait stades et palais des sports sans la sponsorisation du parti, qui rassemblait par ses seuls discours les forces vives de la jeunesse américaine ?

Bernie Sanders. Pour en faire autant, Hillary Clinton avait besoin de toute la puissance de l’infrastructure de son parti. A cette guerre d’usure, Hillary devant forcément finir par l’emporter. Et c’est là qu’elle a commis la faute : au lieu de se gargariser de son succès fabriqué, il fallait entendre le peuple, écouter les gens, mettre de l’eau dans son vin, proposer à Sanders une association acceptable pour lui, s’adapter à l’électorat comme il était, représenter vraiment les électeurs démocrates. Elle aurait largement été élue.

Au lieu de cela, son parti bouffi d’establishment a phagocyté la campagne de Sanders, étouffé son discours, l’a contraint à l’abandon sans condition. Mais si on peut écarter un rival, on ne peut écarter le peuple. Et le peuple de gauche, les partisans de Sanders, n’ont pas voté.

Voilà le vote américain en nombre de voix. L'élection de Trump n'est due qu'au système d'élection indirect. Au suffrage universel, il aurait été battu. Mais voyez la carte plus bas dans ce billet, les abstentions sont bien dans la tranche de population la plus jeune, pour qui Hillary incarnait une gauche ringarde dont ils ne voulaient plus...





Là-bas comme chez nous en France, les gens, -et les jeunes en particulier- ne veulent plus de cette gauche caviar institutionnelle, obligatoire et hégémonique qui ne les représente pas mais prétend le faire avec des discours de plus en plus démagogiques et creux.

Avant, de grands hommes nous montraient la voie. Et on ne les suivait pas.
Maintenant, ce sont les imposteurs qui ouvrent la voie, et on les suit…

Être de gauche, c’est autre chose qu’un discours, qu’un label qu’on s’auto-décerne et qu’un pin qu’on s’épingle soi-même sur son veston. C’est être au contact, connaître les réalités, s’attaquer aux fins de mois difficiles au lieu de saupoudrer des mesures qui tombent toujours à côté des besoins des braves gens.

Là, on touche du doigt la déconnexion du monde politique avec les citoyens. Certes, Trump est aussi déconnecté des citoyens que la plupart des politiques, mais il est « déconnecté autrement », et c’est ce qui a suffi à le faire élire.


Ce n’est pas en prenant des bains de foule et en serrant des mains à la chaîne que l’on connaît la vie quotidienne des citoyens. Il y a longtemps qu’on sait que les « je vous ai compris » ne sont que des mots, et que les politicards qui s’assument ont avoué que les promesses n’engageaient que ceux qui les croyaient.

On a piégé Copé avec le prix des pains au chocolat parce que lui-même avait mis le doigt dans l’engrenage avec son histoire de pain au chocolat volé par un méchant lascar exotique sur le chemin de l’école. Mais n’importe quel édile de gauche aurait séché de la même manière sur le prix du pain au chocolat.

Entendre des Valls dire « je suis de gauche » ne serait qu’une mauvaise plaisanterie si ce n’était la prémisse de ce qui vient d’arriver outre-atlantique et qui menace de se produire chez nous.

Il y a bien longtemps que dans notre belle France, on ne vote plus par choix du candidat idéal, mais seulement par défaut contre le candidat qu’on ne veut pas voir élu.

Jusqu’ici, nous avons toujours peu ou prou trouvé des placebos, des « alternatives » à peu près acceptables, réussi à conjurer le repoussoir par un vote biaisé bien souvent exprimé en se pinçant les narines.

Mais nous en sommes rendus à un point que même le vote par défaut n’est plus acceptable.
Qui choisir entre un Sarkozy universellement honni et une Marine Le Pen dont on connaît les miasmes de peste brune cachées derrière le sourire enjôleur ?

Que faire entre un Hollande qui a trahi ses électeurs de gauche ou un Valls qui fut son complice et un Sarkozy qu’on a déjà viré une fois et qui, sans vergogne et sans amour propre, ose se présenter à nouveau comme si rien ne s’était passé. ?

Les seuls électeurs qui ne s’abstiendront pas, les seuls qui voteront par choix positif sont ceux de Marine LePen.

Est-ce cela que veulent les Valls, Hollande, et autres auto-satisfaits du badge de gauche qu’ils ne méritent pas ?

Les "grandes valeurs" sont devenues encombrantes pour sa politique taillée au sabre.

Ce n’était déjà pas pour la gauche de Hollande que nous avons voté, ce n’est pas non plus la gauche usurpatrice auto-proclamée de Valls que veulent les Français. Et c’est donc fatalement le vote qui recueillera le mécontentement cristallisé au-delà de la raison qui emportera la timbale.

Il n’y a plus ni à gauche ni à droite un seul personnage politique crédible. A droite, il y a pléthore d’imposteurs dont les plus « progressistes » ont des programmes sociaux aussi rébarbatifs que les autres, et à gauche, il n’y a carrément plus personne.




Plus personne de crédible dans la mouvance élyséo-matignonesque qui a trahi les idées de gauche avec -entre autres-, le pacte de responsabilité offert aux patrons sans contrepartie, les divagations sur la nationalité et la loi travail, plus personne encore chez les frondeurs qui n’osent pas couper le cordon ombilical, plus personne non plus chez les communistes qui sont bien gentils mais dont les leaders ont un charisme d’huître, et il reste Mélenchon qui se maintient lui-même hors jeu par son caractère suffisant et arrogant.

Il ne suffit pas de faire voter le mariage pour tous pour être de gauche, ou, comme Hidalgo à Paris , de promettre 400 places aux immigrés qui sont des milliers, de découvrir qu’il existe des SDF depuis que la droite les met en concurrence avec les immigrés, et d’offrir les voies sur berge à quelques dizaines d’électeurs oisifs qui y promènent leur caniche alors que des dizaines de milliers de travailleurs en ont besoin chaque jour pour gagner leur vie.

Alors qui ?

Il faudrait que ces messieurs « de l’élite » se souviennent que les classes moyennes et populaires sont celles qui les font vivre, celles, majoritaires, auxquelles ils doivent leur élection et leur carrière.
Il faudrait qu’ils cessent de les opprimer, de les faire payer à la place des riches et des multinationales, de les tondre jusqu’au sang comme ils le font depuis des décennies.

Il faudrait qu’ils se souviennent que représenter des gens, ce n’est pas aller serrer leurs mains à la chaîne et les haranguer du haut d’une tribune, qu’ils réalisent que leurs électeurs ont des fins de mois sont problématiques, que leur pouvoir d’achat est en déroute, leurs services publics en déconfiture et leur information tellement déformée qu’ils ont fini par s’en apercevoir...


Aux USA, tous les sondeurs se sont trompés…
Évidemment ! Qui les nourrit ?
Aucun média n’a prévu l’élection de Trump…
Évidemment! A qui s’adresse leur complaisance ? Qui les possède ?
A quoi aspirent les journalistes qui, de travailleurs de l’information qu’ils auraient du rester, sont devenus des stars avec des salaires à cinq chiffres ?
Est-ce différent chez nous ?
Alors, à quoi devons nous nous attendre ?



Le point de vue LGBT


Voici ce qu’aurait été le résultat de l’élection américaine si les moins de 35 ans avaient voté dans la même proportion que leurs aînés.






L’élection de Donald Trump risque bien de marquer un coup d’arrêt, voire une dramatique régression des droits LGBT aux USA, et il ne restera plus que l’impuissant ONU et l’Europe de Bruxelles pour porter le drapeau arc-en-ciel sur la communauté internationale et tenter de défendre les dizaines de millions de gays et de lesbiennes persécutés, assassinés et agressés à travers le monde.

Dans le programme édité par Trump et répandu auprès de ses électeurs, on trouve la promesse de défendre à la lettre le premier amendement jusqu’à légaliser la discrimination des homosexuels au prétexte de la liberté religieuse qui, comme chez Daesh, prendrait le pas sur toute autre.

On trouve également l’engagement de clore définitivement toute possibilité de mariage homosexuel, ainsi que de consacrer à la thérapie de conversion les subventions actuellement promises à la recherche sur le SIDA, et de priver les sidéens des soins médicaux gratuits que leur avait octroyé « l’Obamacare ».

Trump s’est privé de nombreuses vraies compétences qui pouvaient se trouver dans le parti républicain, dont les caciques se sont tenus à l’égard des excès de sa campagne et ne souhaitent plus lui apporter leur concours. Même si certains, qui comptaient sur sa défaite, tentent aujourd’hui de revenir à la soupe...

Il devra donc chercher ses collaborateurs dans un pool de milliardaires qui sont l’équivalent chez lui de « ses copains de Fouquet’s » et de quelques édiles avec qui il partage des idées rétrogrades, réactionnaires, fondamentalistes, ségrégationnistes et discriminatoires.




Mike Pence, le vice-président, gouverneur de l’Indiana, considère que l’homosexualité causera un effondrement de la société, il est donc non seulement opposé au mariage gay, mais favorable à toutes les discriminations possibles, y compris le licenciement ou le refus d’embauche des gays, qu’il considère comme un moyen efficace de conduire à leur éradication. (« social starvation ») Il favorise les thérapies de rectifications des préférences sexuelles dans son état, par un étrange mélange d’exorcismes religieux et de séances psychiatriques. Des gays de l’Indiana affirment avoir subi des électro-chocs au cours de telles thérapies. Il est également créationniste et climato-sceptique.

On pourrait également assister à un retour de Sarah Palin, la désastreuse sous-gouverneur de l’Alaska qui s’était rendue célèbre par ses déclarations homophobes et créationnistes alors qu’elle était co-listière de John MacCain aux présidentielles de 2008.

On y trouvera certainement Ben Carson, neuro-chirurgien de renom, mais dont les vaticinations s’accordent mal avec les compétences scientifiques. Ardent créationniste et contestataire du réchauffement climatique, ils est viscéralement anti-avortement et homophobe, partisan des méthodes fortes de réassignation sexuelle, et prétend que les pyramides d’Égypte ne sont pas des tombeaux de pharaon, mais ont été construites par les Hébreux pour stocker du grain.

Comme Ben Carson est noir, il servira de « caution  anti raciste » à l’équipe du nouveau président. Ce qui n’empêchera nullement les exactions sur le terrain.

D'ailleurs, le Ku Klux Klan, qui a voté Trump avec les néo-nazis (légaux aux USA), a déjà un peu défilé à Penham (Caroline du Nord) et y promet un grand défilé de victoire le 3 décembre.




Trump était d’avis de supprimer le ministère de l’éducation, qu’il juge inutile, mais William Evers, (à ne pas confondre avec Myrlie Evers-Williams, démocrate), spécialiste de l’éducation qui prétend restaurer l’enseignement du créationnisme en lieu et place de la théorie de l’évolution, insiste pour l’obtenir.

Chris Christie, qui pourrait s’occuper des finances, est gouverneur du New Jersey et fervent opposant au mariage gay.

Michael Huckabie, ancien gouverneur de l’Arkansas, pasteur baptiste impliqué dans l’envoi de missionnaires homophobes en Afrique, créationniste, est le seul membre de l’entourage de Trump a ne pas contester le réchauffement climatique.

Pam Bondi, procureur général de Floride, pressentie pour la justice, est un figure de proue de la lutte contre le mariage gay dans son état.

J’en passe, et des moins bons. Tous ont pour point commun d’être homophobes, créationnistes, partisan des thérapies de rectification, des discriminations et de la prévalence des convictions religieuses sur les devoirs citoyens.

L’avenir s’annonce compliqué…




vendredi 4 novembre 2016

544° Mais non ! La Manif pour tous n’est pas homophobe !






On ne rit pas. C’est la Cour d’appel de Paris qui le dit. Ce sont donc des choses très sérieuses. La justice a condamné le 2 novembre l’ancienne présidente d’Act-Up à une peine symbolique, certes, mais condamné néanmoins.


Comment la Manif pour tous réussit-elle ce prodige ?
C’est tout simple : il suffit d’avoir un discours (officiel) lisse, sans injure, qui ne parle que de ce qu’ils imaginent être le bonheur des petites têtes blondes, un discours inattaquable et bien propre sur lui, et d’organiser une belle grande manif pour laisser la haine déferler dans la rue.

Et laisser le bon peuple, tout heureux de participer à cette psychothérapie de groupe, exprimer à grandes gesticulations ses rancœurs et ses frustrations.



Mais la justice, qui a répondu avec une précision chirurgicale à une question habilement posée, s’est bien gardée d’aller le consulter. « Hors sujet »…
Elle se borne à analyser le discours des organisateurs, pas ses conséquences.


Une petite recherche sur Google des dérapages verbaux recueillis par des journalistes lors de micros-trottoir en pleine manif pour tous révèle un florilège édifiant de dérapages haineux et d’insultes homophobes.

Mais la manif pour tous est, bien sûr, dépassée par tous ces gens qui expriment leur haine. Elle ne leur a pas expressément demandé de venir. Elle a juste dit : « Venez nombreux ».

Ce n’est pas de sa faute si ceux qui disent à haute voix les choses défendues sont là. On donne un coup de pied dans la fourmilière, c’est tout. Après, que les fourmis se mettent à courir partout, ce n’est plus de sa faute.

Sans doute aurait-il fallu s’y prendre autrement : porter plainte contre l’organisation d’une manifestation qui a engendré des troubles à l’ordre public et des incitations à la haine, en produisant nombre de preuves enregistrées et photographiées et en poursuivant individuellement nombre de porteurs de pancartes insultantes et d’imprécateurs dans des interviews haineux.
 
A cet égard, cet article de « Libération », qui explique en détail les attendus de la décision est très explicite :

Pour rappel, selon la loi du 29 juillet 1881 sur la liberté de la presse, «toute expression outrageante, termes de mépris ou invective qui ne renferme l’imputation d’aucun fait est une injure». A ne pas confondre avec la diffamation, constituée par «toute allégation ou imputation d’un fait qui porte atteinte à l’honneur ou à la considération de la personne ou du corps auquel le fait est imputé».

Coller des affiches « globales » c’est une infraction. Mais si on avait pu dénoncer un par un tel ou tel fait précis, ça pouvait se plaider. 



Mais quelle association LGBT a le temps et surtout les moyens d’une telle campagne ?
Les médias qui ont diffusé ces clips justement pour dénoncer cette homophobie « officieuse » laisseraient-ils les associations utiliser leurs clips copyrightés devenir des éléments de preuve au risque de se voir reprocher de les avoir publiés, même « pour la bonne cause » ?

Tout cela est le petit jeu de la justice, pour ne pas parles de jonglerie. Pendant que les LGBT se font pourrir la vie, insulter et agresser, on joue avec les mots dans les tribunaux.

Ce qui laisse le justiciable d’autant plus songeur que la même cour d’appel a condamné le même jour Christine Boutin pour avoir dit que « l’homosexualité était une abomination »...



Le pire est que cela ne changera pas grand-chose à l’état des lieux : L’immense majorité des gens qui défilent à la manif pour tous détestent les homosexuels, (ce n’est pas de « l’homophobie », juste une détestation qui s’exprime dans les écrits et les paroles…), et la totalité des LGBT regardent ces nouveaux croisés comme des ennemis mortels qui mettent en cause jusqu’à leur droit d’exister.

Le must de la communication n’est plus tant d’affiner le message que l’on veut faire passer, mais plutôt d’optimiser l’usage qu’on va faire des médias pour arriver à ses fins. Et là, tous les détournements sont bons, comme un coup de billard en trois bandes,
Un stratège « branché » se contente de dérouler le tapis, les gogos feront le reste. Et se feront, -éventuellement-, condamner à sa place.

Les moutons enragés qui promènent des pancartes insultantes à la manif pour tous se croient couverts par les organisateurs : ce jugement montre qu’ils ne le sont pas.
De même que l’existence de cette manifestation légitime les passage à l’acte des agresseurs d’homosexuels « à l’insu du plein gré » de ses organisateurs qui se sont bien gardé de donner l’ordre d’attaquer.

La justice protège un donneur d’ordre qui ne se salit pas les mains, elle condamnera celui qui fera la basse besogne.
Mais alors, faire un procès comme la manif pour tous l’a fait, -et le gagner- est-il productif pour son image ?
Pas sûr... La focalisation de ce débat sur un point si précis ne fait que cristalliser le problème.

Cela a l’avantage pour eux d’inciter les LGBT a plus de prudence dans le choix de leurs mots.
Cela a aussi la vertu, pas négligeable au prix où est la publicité, de faire parler d’eux.

Mais cela a pour les LGBT l’avantage de mettre le doigt sur le fond du problème : On ne se gratte que là où ça démange. Si une accusation tombait à ce point à plat, faut-il aller jusqu’au prétoire pour asséner qu’elle ne tient pas debout ? La logique et le bon sens n’y suffisent-ils pas ?

Était il bon de découper les droits de l’homme en micro-départements ?

Ne suffisait-il pas de « globaliser » cette homophobie dans un ensemble de droits de l’homme et du citoyen qui se contentait de mentionner que tous les Français doivent être soumis de la même manière aux mêmes lois ?

En fait, la constitution et les lois prévoient déjà cette égalité. Il suffisait de ne pas y accepter de dérogation. Considérer qu’il n’y a qu’une sexualité, qu’un seul droit au mariage, c’était simple. Il aurait fallu y penser plutôt.

Ou tout revoir sous cette optique…

Car il demeure que la manif pour tous est la seule manifestation de l’Histoire qui défile pour retirer à une catégorie de citoyens des droits que les manifestants, eux, possèdent sans s'en plaindre, alors que toutes les manifestations, (à l’exception de quelques unes sous Pétain) ont pour motif l’acquisition de nouveaux droits pour tous.


Dans le cadre de ma collaboration à quelques associations de défense des droits LGBT, outre la nécessité de promouvoir cette égalité universelle, je suis frappé par l’ignominie des agressions gratuites de ceux qui sont attaqués « pour ce qu’ils sont » dans le plus pur style des déportations des années 40, et aussi par la grande détresse annoncée de tous les enfants que des parents inconscients ont traîné à la manif pour tous en les affublant de banderoles et de slogans qui deviendront pour 10 % d’entre eux, des stigmates indélébiles d’enfance malheureuse.

Tous ces parents qui croient qu’au prétexte d’avoir donné la vie, ils vont faire de leur progéniture des clones de leur obscurantisme, des copies conformes de leur petitesse, des êtres dénués de libre arbitre, d’intelligence et de droit de vivre pleinement.

Car tous ces enfants de la manif qui, en grandissant, sentiront naître en eux des sentiments et des désirs homosexuels deviendront la proie des angoisses et des états dépressifs qui caractérise les prisonniers mentaux. Ils se verront « nés au mauvais endroit », regarderont le choix der la nature à leur endroit comme une injustice, et se trouveront devant le dilemme entre une rupture familiale ou une vie ratée. De bien sombres perspectives.





lundi 24 octobre 2016

543° Valls, le pompier pyromane.







Le 22 septembre dernier, à Reims, Manuel Valls se fendait d’un discours grandiloquent affirmant que si la gauche n’affrontait pas les élections à venir dans un ordre plus organisé, elle courait à une défaite majeure. Voire à sa disparition en tant qu’entité de l’échiquier politique. !

« La gauche est la seule force capable de rassembler largement les Français au-delà des camps habituels. Ce sera l’enjeu du second tour. Nous devons y être, rien n’est acquis ».



 Mais il a fait tout le contraire !

Car si la gauche est dans un tel état de décomposition, c’est très largement à cause de lui !

Ce n’est pas en s’affublant aujourd’hui d'un casque de pompier et se donnant une stature de messie qu’il va faire oublier qu’il est le grand responsable de la débandade…

C’est tout de même lui qui a été mis en place par Hollande pour conduire une politique quasiment contraire à ce que les électeur attendaient,  dont tous les principes directeurs résultent davantage de la puantocratie démagogique d’une bande d’ultra-libéraux mal assumés que des principes humanistes et sociaux d’une gauche qui avancerait la tête haute.



Si la gauche en est là, c’est à cause de lui : c’est lui qui en a trahi les principes, en a jeté les valeurs au caniveau, a collé sur une longue série d’exactions fiscales et sociales une étiquette de gauche qui sent à des kilomètres la contrefaçon et le produit avarié…

Si la gauche en est là, c’est largement à cause de la déchéance de nationalité, de la loi travail, de l’acceptation du CETA contre l’opinion de 62 % des Français, du blocage des salaires des fonctionnaires et des retraites, d’une augmentation des impôts qui a duré quatre ans travestie par une petite baisse in extremis à l’approche des élections, qui, outre son aspect de petit cadeau putassier, ne compense pas, de loin s’en faut, l’explosion des impôts locaux qui a résulté du désengagement de l’état de la vie des régions.

Si la gauche en est là, c’est que le seul CICE, (Crédit d’impôt compétitivité emploi) est un cadeau de 20 milliards octroyé aux entreprises sans la moindre garantie de contrepartie. Bien davantage que celle proposée aux classes moyennes et inférieures...

Si la gauche en est là, c’est que la loi promise de séparer les activités économiques et des activités de marché a été vidée de son contenu avant d’être votée et finalement jamais promulguée.

Si la gauche en est là, c’est parce que le pouvoir a lamentablement renoncé à l’écotaxe qui existe dans tous les pays d’Europe, ...et même en Turquie !

Si la gauche en est là, c’est qu’elle n’a pas saisi l’ampleur du redressement qui s’imposait pour remédier aux ravages opérées par Sarkozy dans l’enseignement, la justice et la police, dont les effectifs ont été laminés, les objectifs floutés et compromis et les moyens d’action anéantis.
Ce qu’ils ont fait, -tardivement-, est un petit bricolage d’amateur à côté des nécessités qui s’imposaient.

Si la gauche en est là, c’est qu’elle a pensé qu’un saupoudrage de micro-mesures sociales comme le mariage pour tous ou l’indexation des loyers allait suffire à redorer son auréole de régime social.

Certes, le mariage pour tous n’est pas « une micro-mesure » en tant que telle, mais elle n’était qu’une mise à jour dont un pays comme la France ne pouvait pas faire l’économie attendu qu’il avait déjà été adopté dans tous les pays modernes. Or le gouvernement nous présente ce rattrapage comme un bond en avant.

Et l’encadrement des loyers, mesure progressiste typiquement de gauche, a été phagocytée par Valls en personne, qui en a limité l’application à Paris au lieu des 28 communes en « zone tendue » prévues par la loi ALUR à l’origine… Malgré cette hypertrophie, la mesure est présentée comme une réussite du gouvernement…





Le surréalisme en politique

A côté de cela, le gouvernement a été infoutu d’imposer le tiers payant aux médecins, de mettre au pas la fraude fiscale, (c’est un délit mais un arrangement est toujours possible) et d’assurer ainsi l’égalité de tous devant la justice. On va toujours en prison pour un vol alimentaire, mais les grands délinquants en col blanc vivent toujours chez eux dans l’impunité.


Les délais et les frais à exposer pour obtenir raison placent toujours la justice hors de portée des petits, pendant que les puissants la saisissent pour un oui ou un non, et que les multinationales en usent et abusent pour maintenir artificiellement des prérogatives anti-sociales.

Alors oui, si la gauche en est là, c’est bien à cause de l’incurie de François Hollande qui n’a pas pris la mesure de la tâche pour laquelle on l’avait élu, et de son choix comme chef du gouvernement d’un Valls dont le projet de société n’a rien à voir avec les aspirations du peuple de gauche.

Et leur dérapage à droite inclut toutes les dérives démagogiques d’une droitisation malhonnête qui ne connaît pour argument que l’injure et la diffamation.

Simplement l’information de la semaine : On nous présente dans l’actualité le blocage qu’exerce la petite Wallonie sur la signature du CETA comme une levée de fourches de villageois irascibles, alors qu’ils représentent en réalité l’ensemble de l’opinion européenne qui est opposée aux traités transatlantiques à plus de 60 %..
La Wallonie serait-elle le dernier bastion de la vraie démocratie en Europe ?

A entendre nos gouvernants, les valeurs de la gauche sont dépassées, périmées, et ceux qui y croient ne seraient plus que des nostalgiques.





Valls lui-même déclare « qu’une partie de la gauche s’égare au nom des grandes valeurs ».

On croit entendre un milliardaire expliquer à ses smicards qu’ils ne comprennent rien aux affaires.

Valls est bien le dernier à pouvoir prétendre réunir la gauche. C’est lui qui l’a fait exploser.

C’est à cause de lui qu’elle est en mille morceaux, qu’il existe des frondeurs et que les électeurs ont fui comme une volée de moineaux.

Il n’est pas propriétaire du copyright et rien ne lui permet d’affirmer que le Hollando-Vallsisme est une valeur de gauche.




C’est une valeur de lâche, qui n’ose pas reconnaître sa soumission à l’ultra-libéralisme, change le vocabulaire pour masquer les problèmes, promet des mesures qu’elle édulcore ou n’applique pas ensuite pour faire croire qu’elle a fait quelque chose alors qu’elle n’a rien fait.

C’est une lente glissade vers un univers glauque à la Aldous Huxley, une décadence organisée pour parachever le partage de l’humanité en une minorité possédante et une majorité que l’on tente d’oublier et d’endormir de slogans et de principes vaseux.

C’est la fin de la politique des valeurs républicaines comme méthode de fonctionnement des états, le retour à une féodalité qui ne dit pas son nom…

Ceci dit, il faut bien reconnaître que je ne vois pas qui, actuellement est capable de procéder au redressement nécessaire, et que, même si nous trouvions l’oiseau rare, je ne vois pas davantage comment il s’y prendrait face aux démagogies qui ont maintenant pris racine dans la société. Mais ce n’était pas l’objet de cet article !

Je ne suis pas contre un "renouveau", et même vachement pour, mais de là à remplacer la jenfoutrocratie qui nous gouverne par une vallsocratie ?

Dans quelques décennies, le « sursaut » ne sera plus qu’une utopie, un glorieux épisode que les esclaves de demain pourront lire, si on les y autorise, dans les livres d’histoire.



dimanche 2 octobre 2016

542° L’évaporation de la démocratie… et des voitures.





Plus ils nous parlent de politique réaliste, de vraie gestion des vraies choses, et plus les politiques s’égarent dans des méandres mythomaniaques qui relève tant de la méthode Coué que des fantasmes de Don Quichotte.

On aurait pu espérer que le peuple français, dont on loue parfois la grande sagesse, viendrait tempérer l’imagination débordante de nos édiles, et surtout leur mauvaise foi…
Mais non… Il a lui aussi attrapé le virus de la politique virtuelle, de la combine aléatoire et de la solution à trois balles.



Ainsi, je suis sollicité de toutes parts pour aller voter aux primaires de la droite et de l’extrême centre. Si c’était là le remède absolu à tous nos maux, d’abord j’aurais sans doute trouvé ça tout seul, et puis surtout tous me diraient d’y voter de la même manière…
  
Mais c’est loin d’être le cas : d’aucun me pressent d’y voter Juppé, dans l’espoir d’exorciser la perspective d’un deuxième tour opposant la gauche à Marine que, deuxième tour que, d’après ces Cassandre, la diarrhée brune ne manquerait pas d’emporter.

Mais d’autres m’enjoignent de voter Sarkozy, qui est pour eux le seul droitiste que le pauvre Hollande, dans sa grande faiblesse, serait en mesure de terrasser.

Les uns me disent qu’il est infantile de voir les choses autrement qu’eux, les autres que c’est un devoir citoyen d’aller voter à droite pour faire élire à gauche.

A l’origine, on votait pour ses idées. Puis on a voté pour une personnalité qui représentait des idées. Au moins les siennes, en tout cas. Puis, on a voté par défaut pour celui qui les contrariait le moins. Et voilà qu’il faut maintenant aller voter pour celui pour qui on veut le moins voter, afin qu’il soit élu de toute manière contre celui pour qui on ne veut surtout pas voter. Et on s’étonne que les gens boudent les urnes et les isoloirs ?

Je n’ai jamais rien compris aux feuilletons et aux jeux compliqués avec plein de personnages qui sont les ennemis de nos amis de nos ennemis...

Bref, la politique est à mi-chemin entre une partie de bonneteau et une partie de billard à trois bandes, pour ne pas dire quatre ou cinq…

Bon enfant, j’ai été voir de plus près de quoi il retournait. Voyons voyons : primaires de la droite….
Ça commence très mal : il faut payer deux euros alors que ma retraite n’a pas augmenté d’un sou depuis cinq ans, et surtout, il faut signer une charte rédigée en ces termes :
« Je partage les valeurs républicaines de la droite et du centre, et je m’engage pour l’alternance afin de réussir le redressement de la France ».

D’abord, je ne partage pas, mais alors pas du tout les valeurs de la droite.
Ensuite, si la droite et le centre ont les mêmes valeurs, pourquoi ont-ils des candidats différents ?

Et puis si la manœuvre vise à présenter un candidat contre la gauche, que fait le centre dans cette galère ? Le centre n’est-il plus au milieu ? Et s’il ne peut rester seul et indépendant, pourquoi s’allie-t-il plus à la droite qu’à la gauche ?

Et puis encore, la droite et son centre ont-ils l’exclusivité des valeurs républicaines ?

Et encore encore, cette « alternance » qu’on nous présente comme une panacée nous retient en réalité prisonniers entre deux options quasiment semblables. La question est fermée, dirigiste. C’est autre chose qu’on voudrait, pas une alternance, bien plus même qu’une alternative, vraiment autre chose...

Et enfin, je fais partie de ces vieux têtus pour qui la parole donnée a de la valeur et qui honorent promesses et signatures. Donc je ne signerai pas de soutien au « valeurs de la droite », fussent-elles édulcorées de celles d’un centre qui n’est plus au milieu.

Alors, c’est vrai, je n’ai pas de solution. Aucun des candidats ni en lice ni même en approche ne correspond vraiment à ce que j’espère pour la France. Mais je ne vais pas devenir menteur, approximatif et magouilleur comme eux sous prétexte que tout le système est en train de glisser dans cet abîme de confusion.




Fais ce que tu dois et advienne que pourra. Il y aura sans doute une belle chienlit. Mais de plus en plus, je pense que l’insurrection qui ne saura manquer d’en résulter est la seule voie à travers laquelle on rétablira une situation viable. Sans doute cela coûtera-t-il cher et ne sera-t-il pas indolore, mais l’histoire et la nature nous montrent que le calme ne résulte que des tempêtes.

Tout porte à croire qu’on ne coupera pas à une période de grosses difficultés. Espérons seulement que cela ne sera pas trop long.

Le ciel s’obscurcit jusqu’aux horizons les plus lointains : Même si Trump n’est pas élu, ce qui est loin d’être acquis, le seul fait qu’il serait passé si près du pouvoir montre à quel point la planète est droguée de démagogie, de slogans et de mythes dramatiquement burlesques. Et ce n’est pas Poutine, qui doit sa popularité au même genre d’imposture, qui me démentira.




Les voitures aussi s’évaporent…

Loin des enjeux planétaires, la démagogie et le mythe dogmatique sévissent également pour des intérêts locaux de petite importance. Le débat sur la fermeture des voies sur les berges rive droite de Paris en est la brillante illustration.

Nous avons d’un côté une municipalité issue d’un électorat captif (les parisiens intra-muros), qui n’a de majorité qu’avec le concours des écologistes.
Or il s’agit de statuer sur le devenir d’une voie de circulation qui concerne l’ensemble des franciliens, sur la foi d’une consultation et d’un vote réservés aux seuls Parisiens, qui de surcroît n’en sont pas les principaux usagers.

On sait que seulement 29 % des ménages parisiens possèdent une voiture, contre 78 % des ménages banlieusards. On sait aussi que 73 % des postes et services qui font vivre Paris sont occupés par des travailleurs venus de banlieue. De même qu’environ 45 % des dépenses qui font vivre les commerces de la ville. (Spectacles, restauration, loisirs, etc..)

Mais la religion écologiste a des dogmes : le premier d’entre eux est que la voiture, c’est satanique.

Alors quand on ne connaît rien aux choses que l’on déteste et que l’on se fie aux mythes et croyances, toutes les décisions que l’on prend sont frappées du sceau de l’incompétence, de la sottise et de l’inanité.

On interdit la circulation aux véhicules anciens, qui sont les moins nombreux, et qui -pauvreté de leurs propriétaires oblige-, roulent le moins, mais on laisse circuler tous les plus récents sans se préoccuper de savoir quel carburant ils utilisent (diesel pour plus de la moitié d’entre eux dont tous les plus gros), et sans se soucier de savoir si leur puissance est vraiment compatible avec un usage urbain (faut-il des voitures de 150 chevaux et plus pour rouler dans Paris?), bref on trie en dépit du bon sens.

Ajoutez à cela une Ségolène Royal qui a renoncé à l’écotaxe pratiquée dans toute l’Europe, et même en Turquie (!), et qui vient de supprimer les bonus aux voitures hybrides qui constituent pourtant le meilleur compromis actuel pour ceux qui ne peuvent pas avoir deux voitures, une électrique pour la ville et une routière pour le week end.

On appelle à l’aide des pneumologues qui viennent nous dire ce qu’on savait déjà, à savoir que la fumée, c’est toxique, mais qui profitent de la tribune offerte pour proclamer des mensonges : On ne supprime pas, comme ils le prétendent, la pollution en déplaçant les bouchons…… La réalité est bien sûr qu’on la déplace avec les bouchons...

Les pneumologues nous pompent l’air.



Parce que nous en venons là au summum de la supercherie : si on déplace les voitures des voies sur berges dans les rues alentour, d’après la Don Quichotte de l’hôtel de ville et ses apprentis-sorciers, la pollution cesserait d’exister ! Les voitures polluent sur les voies sur berge, mais entassées dans un embouteillage deux rues derrière, elles ne polluent plus !

Et comme tout miracle exige une liturgie pour être officialisé, on invente la cérémonie de l’évaporation. La circulation que l’on a repoussé dans les rues, dans les quartiers autour de la Seine, elle va s’évaporer. Abracadabra.

L’artisan avec sa voiture pleine d’outils, le livreur avec sa montagne de colis, ils vont s’évaporer.
Lorsque les Parisiens attendront un plombier avec leur seau et leur serpillière, ils recevront un plombier évaporé. Ce n’est pas leur fuite qui va s’évaporer, c’est le plombier…
Tout comme sera évaporé le type qui va les sortir de l’ascenseur bloqué ou ouvrir la porte de leur appartement qui a claqué derrière eux alors que les clés sont dedans.

Pourquoi se compliquer à faire simple alors qu’il est si facile de faire compliqué ?
Il suffit d’évaporer ce qu’on ne veut pas voir.

Pourtant, il suffit de circuler dans Paris pour voir que les embouteillages qui résultent de l’obstruction des voies sur berge affectent des voies ouest-est très éloignées de la Seine, comme le boulevard Saint-Germain et même les grands boulevards. Et comme ces grands boulevards, après la Bastille, se vident sur le boulevard Bourdon que les services compétents de Calamity Anne ont eu la bonne idée de réduire de moitié, il y a même un nouveau bouchon à cet endroit, qui n’existait pas avant.


La circulation ne s’évapore pas, puisqu’elle est nécessaire ; elle se répand sur les itinéraires par lesquels les usagers tentent d’éviter l’obstacle. Et la pollution les suit. Aggravée du fait qu’un embouteillage pollue davantage qu’un flux de voitures qui roulent.

Les églises ont réécrit la création, les écolos réécrivent la physique…

Qu’on ne me fasse pas dire non plus qu’il faut polluer à tout va ! Parce que je les vois venir, avec leur mauvaise foi… Je ne suis pas du tout « climato-sceptique ».

Justement parce que je dis qu’il faut remédier à la pollution, j’affirme qu’il faut le faire avec les bonnes méthodes au lieu de faire une chasse médiatique aux moulins à vent. A savoir trier les voitures par puissance, par carburant et par consommation, n’en déplaise aux bobos à grosses berlines allemandes, fluidifier de la circulation en effaçant les obstacles, ne pas prétendre que Paris a un très beau métro alors qu’il est complètement obsolète : seules 3 % des travées d’escalier sont mécanisées, contre plus de 60 % à Barcelone.

D’ailleurs, l’évaporation, on a démontré que ça ne fonctionne jamais : Sarko aimerait bien évaporer Juppé et Marine, mais même avec son argent et ses relations, il n’y arrive pas.

Quant à nos écolos politico-dogmatiques, il nous reste à espérer que le diable à quatre roues ou leur propre évaporation finissent par les emporter, mais ce n’est pas gagné : l’écologiste ignare, arrogant et arriviste est fait de la matière même qu’il prétend éradiquer : le non-dégradable.

Bref la planète, tant à grande qu’à petite échelle, est affligée d’un tas d’emmerdements qu’un brin de bon sens, d’humanisme et de raison permettraient pourtant d’éviter.