lundi 25 février 2008

152° "Casse-toi..."

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Le 31 janvier 2003, au forum des Halles, à Paris, un homme qui crie « espèce de Hongrois » au passage du ministre de l'intérieur Sarkozy est condamné en comparution immédiate à un mois de prison ferme.


Le 2 février 2003, à Toulouse, un homme de 36 ans jette un yaourt (en carton) sur la voiture du ministre de l'intérieur Sarkozy dont le cortège remontait un sens interdit en grillant les feux rouges.. Quatre mois de prison avec sursis.


Le lundi 9 février 2003, un jeune homme de 20 ans du quartier Hautepierre à Strasbourg est condamné à un mois de prison ferme pour « outrage [verbal] à personne dépositaire de l'ordre public » pour avoir crié des injures vers le ministre de l'intérieur Sarkozy.


le 5 novembre 2005, six jeunes gens qui se sont filmés chantant des paroles injurieuses à l'encontre du ministre de l'intérieur Sarkozy ont été arrêtés grâce à la diffusion du clip sur leur blog. De trois mois avec sursis à six mois ferme.


Le 15 février 2006, Romain Dunant, outré de la mise en garde en vue d'un instituteur marseillais qui s'était opposé à l'expulsion du parent d'un de ses élèves, écrit un émail trop bien senti au ministre de l'intérieur d'alors, qui se porte partie civile. 800 euros d'amende en février 2008.


le 1° novembre 2006, un jeune homme de 19 ans injurie le ministre de l'intérieur Sarkozy au quartier du Charrel à Aubagne: quatre mois de prison ferme.


Mais...


Depuis trois ans, Christian Vanneste, candidat aux municipales dans le Pas de Calais, maintenant investi par l'UMP après les multiples promesses d'exclusion de ses deux présidents successifs, dont Nicolas Sarkozy, persiste et signe dans ses déclarations injurieuses à l'égard des homosexuels en dépit de condamnations en première instance et en appel. Investi, soutenu et maintenu en fonctions. Deux poids deux mesures?




Alors, que notre président préfère les salons feutrés aux rugueux tapis du salon de l'agriculture, et les effluves des grands parfumeurs de son entourage aux odeurs du terroir, bon... On veut bien. Mais de là à être de si méchante humeur.... L'homme est réputé pour ses colères. Pourvu, comme dit... Marine Le Pen, pourtant habituée aux exploits de son père, qu'il n'en passe pas une sur le bouton nucléaire! Elles ne sont pas toutes filmées, mais souvent rapportées dans les entrefilets de la presse bien informée. Et jamais démenties.


Alors... Dans le cadre du système de communication effrénée où un événement doit faire oublier la boulette précédente, était-ce un truc pour repousser sous le tapis l'affaire du texto dont- effet judiciaire oblige-, on ne cesse de parler? (cf mon billet n° 148, « contreproductif » vers la fin..)


Mauvaise pioche. Quel effet désastreux sur « l'image » de la présidence, à notre époque médiatique où l'image, justement, a acquis une importance qu'elle n'avais jamais eu au cours de l'histoire. On murmure que la reine d'Angleterre, qui a vu à la télévision le rapt du stylo du président roumain, s'inquiète pour les bibelots du château de Windsor, où elle doit prochainement recevoir notre forcené.


Espère-t-il, en faisant de la sorte galoper la people-information, nous faire oublier nos fins de mois difficiles, nos salaires bloqués, nos retraites en régression, la flambée des prix, le mitraillage des radars, l'intrusion des procès d'intention dans la justice, la contestation des décisions du Conseil Constitutionnel, la promotion des valeurs de la religion par un divorcé?



Que dire des mille policiers de Villiers le Bel qui ne parviennent pas à empêcher 150 journalistes de pénétrer avec eux dans des appartements fracturés à l'aube? De ces gens sortis du lit devant une caméra de télévision, et qui ne pourront, eux, pas porter plainte? Car, même non diffusées, les images restes forcément, non floutées, quelque part dans un tiroir d'archives...


Les Français s'interrogent, et moi aussi. La pilule de l'élection était amère, le déroulement du quinquennat au-delà de nos pires craintes devient carrément indigeste. Etre représenté par un opposant politique, c'est le prix de la démocratie et de la république que je suis prêt à payer.




Mais l'être par un repoussoir en matière de désinvolture, d'arrogance, de grossièreté, de bling bling et de religiosité, ce n'est pas prévu par la Constitution. On serait satisfait si notre président parvenait à tenir une seule de ses nombreuses promesses: être le président de tous les Français. En commençant par ne faire honte à aucun...


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jeudi 21 février 2008

151° Sectes, rolex, bazars et tremblements divers.

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Souvent, les informations données « en vrac » par des journaux comme le Canard Enchaîné ou Marianne, liste non exhaustive, ne font pas l'objet de toutes les analyses qu'elles méritent. Bien sûr, on fait confiance au lecteur pour tirer toute la « substantificque moelle » des os qu'on lui donne à ronger, mais c'est bien souvent parce que le nombre des brèves est tel, leur densité si grande et le papier si compté que certaines infos très significatives ne reçoivent pas l'analyse qu'elles mériteraient.

Ainsi, le Canard nous apprend que Sarko pique des colères en série, dont une notoire parce que l'opinion n'apprécierait pas son goût pour le bling bling. Or, la cible de cette ire du monarque en dit plus long que son objet, jugez plutôt:

« Ils [les bien-pensants] me trouvent vulgaire. Comme je ne suis pas riche, je n'ai pas le droit d'apprécier le luxe et les grosses montres. Ça les dérange, avec leurs châteaux hérités, leurs hôtels particuliers et leurs magots bien planqués... »



Ainsi, la France dont le président-de-tous-les-Français se soucie de l'opinion se réduit aux quelques 2% de Français « plus riches que lui » qui répondent à ces critères. Peu lui importe l'avis des millions de Français qui réfléchissent à deux fois avant d'acheter une montre à 25 €, et qui l'ont pourtant élu à plus de 50%. Ceux-là ne sont que de la chair à canon, de la troupe qu'on envoie voter les jours de conquête, des soldats pas payés pour réfléchir, et qu'on rétribue de monnaie de singe avec des augmentations illusoires et des promesses de champ de foire.

Un peu plus loin, on apprend que c'est Emmanuelle Mignon, la dir'cab de l'Elysée, qui lui a proposé l'idée de « faire porter la mémoire d'un enfant victime de la Shoah à un écolier de CM2 ». Le temps pour le Canard d'imprimer cette intéressante nouvelle et sa dir'cab faisait à nouveau parler d'elle en tentant de vulgariser, dans une interview donnée à VSD, l'intérêt du chef de l'état pour les sectes en général, et la scientologie en particulier.

Elle dément maintenant ces propos... Publiés sans imprimatur? D'autant plus surprenant que les sympathies de son patron président pour la scientologie ne sauraient, elles, être démenties: n'avait-il pas en août 2004, reçu triomphalement l'acteur Tom Cruise, scientologue militant réputé proche des instances suprêmes de cette institution?

Et Michèle Alliot Marie n'avait-elle pas préparé le terrain avec tact et discrétion, le 6 février dernier dans Le Parisien en critiquant l'action de la MIVILUDES (Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires) ?

http://www.miviludes.gouv.fr/

C'est maintenant Sarko lui-même qui vient de démentir, et de rappeler sa fermeté à propos des dérives sectaires. Et il s'étonne que ses sondages baissent, à nous dire dans la semaine la chose et son contraire? L'art du menti et du démenti comme méthode de communication? Rendons à l'Auvergne la bourrée auvergnate, trois pas en arrière deux pas en avant, et soyons clairs avec les Français.

Les sectes et autres systèmes dogmatiques et affabulatoires ont de beaux jours devant eux si on laisse faire. Le petit président a beau parler de « l'échec des systèmes sans dieux », il reste néanmoins que dans toutes les dictatures, l'église a toujours été du côté du manche. Le nazisme et le communisme qu'il donne en exemple sont précisément les deux exceptions à cette règle, et c'est avec ce sophisme qu'il veut nous démontrer que la religion n'est pas un instrument de pouvoir?

Et le néo-libéralisme, n'est-il pas le pire des "systèmes sans dieux"? Les religions s'y vendent comme de vulgaires médias de communication...

La fameuse loi scélérate qui voudrait maintenir en détention des condamnés qui ont purgé leur peine au motif qu'ils pourraient délinquer à nouveau, et contre laquelle je me suis fâché tout rouge dans mon billet n°142 n'a pas fini non plus de faire parler d'elle.

Dans mon article, je disais qu'enfermer quelqu'un pour un délit qu'il n'avait pas commis, et dont on ne lui prêtait que l'intention était, outre un déni de justice caractérisé et une atteinte aux droits de l'homme fondamentaux, ni plus ni moins que le prétexte qui avait justifié des horreurs comme la déportation.

Je ne croyais pas si bien dire: Les partisans de cette mesure inique, Rachida Dati en premier, donnent pour la justifier l'exemple de son application en Allemagne. Le Canard Enchaîné, page 3, est allé au bout de la démonstration, et a enquêté un peu. Cette loi allemande, adoptée le 23 novembre 1933, a été promulguée le 27 novembre par un décret signé du chef de l'état de l'époque, un certain Adolf Hitler. Belle référence!

Lequel décret est reproduit in-extenso dans le journal. Merci camarade historien !

Même les mots sont restés inchangés: ce n'est pas une sanction, mais une « mesure de sureté » (Rachida Dati), « eine Sicherungsverwahrung » (décret allemand de 1933), prise contre les « délinquants à risque » (texte du projet) « die gefährliche Gewohnheitsverbrecher » (décret allemand de 1933). Passez muscade.

De là à dire que le régime s'est inspiré de cette loi pour nous pondre celle d'aujourd'hui: bien sûr que non. C'est seulement la démonstration que l'histoire est un éternel recommencement, que les mêmes sorties de l'étroite route des droits de l'homme conduisent aux mêmes dérives, que la justification des mêmes détournements induisent les mêmes périphrases, et que toute idée qui déroge à ces sacro-saints droits de l'homme ouvre une boîte de Pandore dont les effets sont imprévisibles et dévastateurs.

S'il faut perpétuer le souvenir de la Shoah pour qu'elle ne se reproduise pas, -et il faut le faire-, il faut aussi se souvenir des dérives anodines qui, mises bout à bout, ont abouti à pareil désastre.

Du coup, je ne sais plus quoi mettre pour illustrer ce billet. J'ai bien des photos de Sarko avec une mèche et petite moustache carrée, d'autres le montrant levant bien haut le bras droit, mais il excelle à ce point en mauvais goût que je ne voudrais pas faire de peine à ses partisans. Enfin, à ce qu'il en reste. Alors, je vous mets quelques fleurs. Des pensées.



Au moins, il y en aura en photo, des pensées. parce que au PS, la marquise Royal semble faire grève sur le sujet. Figurez vous que le gouvernement de monsieur Fillon a pris une bonne mesure, sans doute la première depuis qu'il est en place. Ça mérite qu'on en parle, non?

Monsieur Darcos, le seul ministre qui ne fait ni rire ni pleurer quand il cause, a décidé de jeter aux orties la méthode globale d'enseignement primaire qui nous a produit deux générations d'analphabètes et de rétablir des principes fondamentaux dont on n'aurait jamais du se départir: Apprendre le français, le vocabulaire, la grammaire, le calcul, et un zeste d'instruction civique.

Après tout, on fait passer un examen aux candidats à l'immigration sur ces sujets, nous aurions mauvais grâce à en dispenser nos enfants.

Et bien, tout ce que cette réforme a inspiré à notre Ségolène, ce sont d'amères critiques au nom d'une opposition aveugle et systématique.

Alors que la gauche n'a jamais eu autant d'arguments devant une droite qui enfile les gaffes plus vite qu'un fabriquant de colliers n'enfile les perles, madame Royal fait de la politique politicienne.

Ce serait tout profit pour le jeune Besancenot, postier à Neuilly, ce berceau de la politique actuelle, s'il voulait, face à la « droite décomplexée », dans son projet de grand parti anti-libéral, faire naître une « gauche décomplexée ». Hélas, Besancenot qui est le premier à dire, à juste titre, que la principale raison de la victoire de la droite est la faiblesse de la gauche, n'assume pas les conséquences de cette évidence: à lui de faire exister une gauche de proposition et de construction. Et là...


Pour terminer, la boulette homophobe de la semaine. (e-llico, 21/2/08)

La terre tremble en Israël, surtout depuis quelque temps. Il y a une bonne raison à cela: le pays est situé juste au-dessus de la faille syro-africaine, connue de tous les sismologues pour son risque élevé de décrochage.

Mais pour Schlomo Benizri, député du parti Schass, dont portrait officiel ci-contre, ce n'est pas la bonne raison. Si la terre tremble en Israël, c'est parce que dieu est fâché. Et pourquoi il est fâché, ce barbu que je croyais pétri de bonté et de miséricorde? Parce que la Knesseth a légalisé l'homosexualité en 1998, puis concédé quelques droits à la communauté homosexuelle locale.

Comme certains visés plus haut, Schlomo possède un art consommé de la périphrase.

Extrait de son discours:

"Dieu a dit qu'il agiterait le monde pour vous réveiller si vous agitez vos parties génitales là où vous n'êtes pas sensés le faire"

Peut-être ce brave Schlomo agite-t-il aussi ses méninges dans un domaine où il devrait les ménager? Qu'a dit dieu sur la question?

Quant à ses parties génitales, il faudrait diriger ce brave homme vers le célèbre psychothérapeute Jacques Chirac, qui possédait la faculté de « s'en agiter une sans faire bouger l'autre ».

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lundi 18 février 2008

150° Tu veux une tarte?

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Si vous avez déjà eu, comme moi, envie de coller une tarte à Sarko...

Pas de chance, c'est déjà fait.
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Petite déception... Passé inaperçu, ce clip daterait du 3 février 1997...

A regarder en bloucle néanmoins...


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Sarko entarté - Seniorplanet



Un pur moment de plaisir à partager avec ses amis


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samedi 16 février 2008

149° Damned, encore tout faux ! ! !



Le 20 décembre dernier, le petit Nicolas déclarait dans son discours du Vatican:


« l’instituteur ne pourra jamais remplacer le pasteur ou le curé, »,


et deux mois plus tard, le 13 février, dans son discours du CRIJF:


« Et jamais je n'ai dit que l'instituteur était inférieur au curé, au rabbin ou à l'imam pour transmettre des valeurs. »


et encore deux jours plus tard, le 15 février, à Périgueux:


« Je propose que l’on entreprenne la réforme de l’Etat par l’évaluation des politiques publiques, en supprimant celles qui ne sont pas efficaces ou qui sont contradictoires. ».





Il y en a plein, comme ça. Quel style! Il y avait les bushismes, nous avons les sarkozismes.


Mais l'art est différent: alors que le bushisme est une connerie finie et autonome, le sarkozisme consiste à rapprocher des déclarations contradictoires qui résultent d'un clientélisme forcené et grossier, mais « plus c'est gros, mieux ça passe » comme disait son prédécesseur.


On part à la chasse au sarkozisme comme à la cueillette au champignons, armé de patience et d'abnégation.


Pour le champignon, il faut longuement marcher dans les ronces et la boue jusqu'à trouver l'objet du délice. Pour le sarkozisme, il faut lire tous les discours qu'il prononce, ce qui n'est guère plus enviable que d'arpenter les ronciers, jusqu'à dégoter la paire qui fait tilt quand on les rapproche.


Mais quand on voit les résultats, on comprend mieux la formidable aptitude de l'artiste à se mettre à dos des catégories sociales que rien n'aurait, à priori, disposé à la révolte.


Parce que donner raison aux uns (par exemple les pasteurs et immams contre les instituteurs), puis se renier et renverser la vapeur ne va pas le réconcilier pour autant avec les instituteurs, et indisposera définitivement le clergé qui aura pu juger à l'occasion de la solidité de son soutien. Maintenant, tout le monde est fâché.


Même s'ils ont obtenu le retrait de la proposition Attali qui les concernait, et même une augmentation de leurs tarifs de 3,1%, les taxis n'ont pas oublié la légèreté avec laquelle on les aurait sacrifié pour faire mousser quelques chiffres. Le vote du gros des troupes est perdu... sans préjudice des dégâts collatéraux: entre les Français qui trouvent en général leurs taxis arrogants et auraient aimé qu'on les mette au pas, et ceux qui n'apprécient pas que l'état recule devant une bronca corporatiste, il y a aussi beaucoup d'électeurs perdus.


Entre les personnes âgées qui n'ont pas apprécié la vie de patachon du président, et celles qui se sont scandalisé lorsqu'il a essayé de racheter leur vote par l'octroi d'une avance sur certaines retraites, il y a encore pas mal d'électeurs perdus.


Et lorsqu'ils constateront que les retraites visées sont minoritaires, que la plupart d'entre elles ne sont pas concernées par la mesure et que l'effet d'annonce est bien plus grand que l'effet social, il y en aura encore bien davantage. Mon billet précédent traitait de la productivité des hommes politiques, nous y sommes toujours.


Sarko n'a pas encore compris qu'en politique, on perd bien davantage en reculant qu'en avançant, et qu'à cet égard, son empressement, sa permanente fébrilité et son état d'agitation sont autant de handicaps rédhibitoires, et qu'il gagnerait plus à réfléchir davantage qu'à foncer dans le brouillard. Le problème est que, comme il avance dans de mauvaises directions et sans discernement, quoi qu'il fasse, il perd. Les sondages sont là pour le prouver.


Le monde ouvrier apprécie d'autant mois le caractère « implacable » des décentralisations qu'il constate que le recours aux subsides de l'état, présenté comme impensable même par Jospin, devient soudain envisageable lorsque les sondages sont en déroute. (Mital à Gandrange, et quinze jours plus tard Kléber-Michelin à Toul).


Résultat, le peuple des travailleurs est écœuré par la versatilité d'un personnage dont la détermination à leur nuire s'avère non pas une raison d'état comme il le prétend, mais le levier de commande de sa popularité, et le cénacle de la haute finance doit s'interroger sur la fiabilité d'un général qu'il a envoyé au front à grand renfort de moyens de toutes sortes pour éradiquer le code du travail, et qui recule à la première fusillade. Car si, rendu où il en est, le souci de Sarko est maintenant de durer, celui du grand patronat est d'avancer, et pas de le faire durer: ils ont d'autres généraux si nécessaire.


Tout cela fait très lutte des classes, j'en conviens, mais je me demande si aujourd'hui, le principe actif de la lutte des classes, devenu un peu désuet dans le monde ouvrier de nos pays européens, n'est pas ravivé « à l'envers » avec force et vigueur par « le parti des possédants ».


On se demande parfois si « le moteur néo-libéral » n'a pas juré la perte des classes moyennes, qui le gène par son accès à la culture et son aptitude à réfléchir et à philosopher, pour revenir à la situation antérieure d'un face à face élite-sous-prolétariat, seigneur - cerf, sachant – ignorant, dans lequel même l'intermédiaire « vassal » serait jugé onéreux et encombrant. Il y a des ordinateurs pour ces tâches subalternes, maintenant. L'appel au retour de l'autorité religieuse dans ses fonctions traditionnelles d'asservissement des masses évoqué par les multiples discours de Latran et de Ryad entre parfaitement dans la reconstitution de cet arsenal de guerre.



Et puis, dans le cadre de « une nouvelle idée tous les matins pour refaire une vitrine neuve », il y a quelques ratés. Les créatifs les plus avisés ne peuvent pas pondre une perle rare tous les jours, et l'un des derniers avatars de cette technique est l'idée de « confier la mémoire d'un enfant déporté » à un enfant de CM2. (âge moyen = 10 ans.).


Je ne suis pas sûr que le détail de l'horreur de la déportation soit particulièrement adapté à la construction de l'équilibre d'un enfant de 10 ans. Et aller chercher l'excuse que le cinéma et la télévision leur distillent également des violences, c'est égarer le troupeau: si on veut faire quelque chose pour nos têtes blondes, épargnons leur plutôt cette brutalité des scénarios et ce culte des héros violents dans les médias au lieu d'y rajouter celle des camps de la mort. Mais, pouvoir religieux oblige, c'est sur le sexe pourtant si naturel bien plus que sur la violence, dont les religions sont de grandes usagères, que se concentre la protection de nos têtes blondes.



Mesure injuste, aussi: car sans rien retirer à l'horreur de la déportation des enfants juifs, il ne faut tout de même pas oublier, qu'aujourd'hui, par la grâce du néo libéralisme et de ses inégalités et par le miracle de la vertu des religions et de leur intolérance, des enfants meurent encore chaque jour pendant que vous lisez ces lignes, des enfants qui ont aussi des noms, mais qui ne sont l'objet d'aucun enjeu électoral.


Il y a aussi les « ratés collatéraux » comme la déclaration de Valérie Pécresse, qui volant au secours de son patron, déclare que « le journal d'Anne Frank » a accompagné ses années de collège. Les miennes aussi, mais au collège, on a 15 ans, pas 10, chose que Madame Pécresse, qui est tout de même ministre de l'enseignement supérieur, ne devrait pas ignorer.


D'ailleurs, puisque notre président a sous la main plusieurs ministres voués à l'enseignement, il devrait en profiter pour rafraîchir ses notions d'histoire. ( Je suis poli, je n'ai pas dit « acquérir »)

Quand il déclare:


« 29 jan 2008 ... « Des dizaines de millions de gens sont morts au cours du dernier siècle à cause des idéologies sans dieu que sont le communisme et le nazisme. »


Loin de moi l'idée de défendre de tels systèmes, mais tout de même... Faisons deux colonnes, l'une « guerres de religion » et l'autre « guerres laïques ». Remplissons les de deux mille ans d'histoire, et voyons quelle colonne sera la plus longue.


Sans parler des victimes du néo libéralisme, -l'idéologie sans dieu à la mode-, dont la liste s'allonge chaque jour, et qu'on ne compte même plus...


Ce n'est pas parce qu'on a pas encore réalisé une spiritualité laïque qu'il faut considérer qu'elle ne peut pas exister. Il suffirait de s'en donner la peine.



On collectionne maintenant les discours de Sarko en fonction du nombre de perles qu'on y trouve.


Donc, après les discours du Latran et de Ryad, dans le discours de Périgueux, on trouve:


« le socialisme est déjà une idée morte ». On va voir ça aux municipales, hein?



« [ je ne veux pas d'une société] qui transforme le citoyen en assisté, », et quatre lignes plus bas:


« [la France] est prête à donner plus à ceux qui ont moins. »


Puis:

« Je le dis comme je le pense : aujourd’hui en France les prix sont trop hauts et les salaires sont trop bas. »


C'est sans doute pour cela qu'il vient de donner un coup de pouce de moins 5% aux retraites, et zéro % au SMIC?



Mais rassurons nous, l'imbécillité politique n'est pas une exclusivité française:


Le royaume de Bahrein, proche de l'Arabie Saoudite, est une monarchie constitutionnelle dotée de deux chambres qui s'occupent actuellement à étudier un projet de loi visant à accroître la répression de l'homosexualité, au prétexte qu'elle serait contraire au coran.


Soucieuse de se donner des moyens à la mesure de ses objectifs, elle prévoit d'inspecter avec soin les salons de coiffure, hammams et bains publics où l'homosexualité serait omniprésente. Si vous avez des cassettes de la Cage aux Folles, il est temps de les enterrer dans le jardin!


On ne sait pas s'il y aura des tests, comme en Egypte, qui les fera subir et quels seront les moyens d'investigation et d'appréciation...


lundi 11 février 2008

148° L'attaque des phobes et des clones

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La scène homophobe internationale revêt des aspects très variés. Et les pays du tiers monde n'ont plus forcément l'exclusivité de la cruauté en la matière.


Ainsi, en Floride, une pétition a recueilli assez de signatures pour qu'un projet d'interdiction définitive de toute union homosexuelle légale soit proposée en référendum aux électeurs en novembre, en même temps que l'élection présidentielle.


Ainsi, à Paris, le tête de liste des verts dans le 16° arrondissement, une comédienne transgenre d'origine algérienne, attend le document régularisateur qui lui permettra de se présenter, et qu'on lui promet de semaine en semaine comme l'Arlésienne. Les élections approchent, Neuilly s'agite mais, étrangement, le coup de tampon promis n'arrive pas...


Ainsi, en Egypte, on arrête des séropositifs au prétexte qu'ils sont homosexuels, et on les enchaîne à leur lit d'hôpital après les avoir battus pour leur refus de signer une « reconnaissance d'homosexualité ». Ils ont été soumis par la police à « des test de sexualité » que les enquêteurs espèrent faire valoir devant un tribunal. L'homosexualité n'est pas délictueuse en elle-même en Egypte, mais une loi fourre-tout contre la débauche permet de persécuter à peu près n'importe qui, et est couramment utilisée à des fins homophobes.


Dom Kino St Petersbourg

Ainsi en Russie, l'homophobie latente, d'après les sondages, est passée de 47 à 85% en deux ans, conséquence de l'exaltation du nationalisme prôné par « Russie Unie », le parti de Poutine, campagne à laquelle vient s'ajouter la surenchère des églises orthodoxes à la suite des échauffourées de la Gay Prides de Moscou. Parallèlement, une querelle à propos du Festival du film gay de Saint Petersbourg enfle déjà dix mois avant l'ouverture de la manifestation. Les artistes officiels sont entrés en lice et suscitent une querelle des anciens et des modernes. Le cinéma Dom Kino où doit se tenir la manifestation est un lieu historique dont « la mémoire serait souillée par de tels spectacles ».


Dom Kino St Petersbourg

S'il ne compte que 400 places, il a été installé en 1952 dans un théâtre qui a connu les gloires de la vieille Russie. C'est là que furent montées certaines pièces de Tchékov et de Maïakovski. Affilié à « Europa Cinémas » sa programmation actuelle est pur « art et essai », et donne cette semaine un festival Jacques Tati.


Dom Kino St Petersbourg


Au Sénégal, des photos d'une fête de campagne présentée comme un mariage homosexuel par un journal en mal de rédactionnel a conduit à l'arrestation au faciès d'un grand nombre de fêtards, pas seulement des invités officiels, mais aussi des villageois qui s'étaient joint aux réjouissances. Ces personnes ont été détenues plus d'une semaine, certaines convaincues d'une prétendue homosexualité par une garde à vue « virile », avant d'être libérées sous la pression internationale. Au Sénégal, un homme qui a subi pareille infamie ne peut plus revenir dans son village...


En Jamaïque, dont on a déjà eu l'occasion de parler dans ce blog à propos de l'interdiction des concerts des chanteurs de reggae, qui chantent à peu près tous la haine et le meurtre des homos , une maison de Mandeville a été attaquée par un groupe de machos. Plusieurs blessés graves, un mort et un disparu.


En Australie, le gouvernement central vient d'invalider les dispositions pour une union homosexuelle qui avaient été promulguées dans deux régions. Le débat sur le sujet fait rage à la télévision en pleine période électorale, mais l'Australie est un des ces pays « pseudo-américains » ou rien ne se fait sans la caution des églises...


D'ailleurs, toujours en Australie, les lieux gay de Sydney sont l'objet depuis quelque temps d'attaques sauvages de bandes armées, et la police est accusée de ne pas intervenir. A l'origine de cette montée de violence, une pièce de théâtre qui mettait en scène un Jésus un peu trop gay au goût des baptistes locaux. La surenchère homophobe a fait sortir de l'ombre des commandos de skinheads qui trouvent là un consensus pour se livrer à des exactions homophobes. Les baptistes et autres réacs au pouvoir sont ravis, d'où ce laisser-faire... (C'est un peu la situation de Moscou avec les orthodoxes: en 2006, une boîte gay avait subi un siège en règle de 72 heures avant que la police ne se décide à intervenir...Et ce ne fut qu'à la demande des voisins, excédés par le désordre qui s'était installé dans la rue. Les gays pouvaient toujours appeler au secours...)


Les orthodoxes de Jérusalem, eux, veulent faire interdire « constitutionnellement » la Gay Pride afin d'en être définitivement débarrassés. Pour ce faire, le député du parti Shas Nissim Zeev compare l'homosexualité à la grippe aviaire.


En République Tchèque, premier pays de l'Est à avoir institué une union asexuelle, il n'y a que 500 couples déclarés au bout d'un an de légalisation. Débuts difficiles pour un pays qui connaît pourtant peu d'homophobes militants déclarés.


Par contre, à la surprise générale, à Cuba, le ministre de la Culture Abel Prieto a affimé son soutien au mariage gay et lesbien, qui n'existe pas encore. Or Abel Prieto est très proche du nouvel homme fort Raoul Castro.


L'Angleterre vient de refuser le visa à un imam notoirement homophobe (et antisémite), Youssef Al Quardaoui, qui était déjà tricard des USA depuis 1999 pour les mêmes raisons. Au moins, eux savent pourquoi ils expulsent les étrangers. Hortefeux devrait en prendre de la graine, au lieu de trancher à vif au milieu des familles.


On pend toujours en Iran et en Irak, et on décapite toujours au sabre en Arabie Saoudite, ce pays dont Sarko a félicité le roi Abdallah pour « ses progrès en matière de droits de l'homme » au cours d'un discours mémorable.


Au Zimbabwé, l'évêque Nolbert Kunonga, en révolte contre sa maison-mère, l'église anglicane, à cause de « sa tolérance à l'égard de l'homosexualité », vient de claquer la porte et de fonder un schisme, une petite entreprise indépendante, une vraie église bien homophobe comme il faut.

Mais comme il n'y a toujours qu'une seule cathédrale à Harare, l'office ne peut plus être célébré sans l'assistance des forces de l'ordre qui occupent l'allée centrale pour séparer les deux communautés.

Nolbert Kunonga est officiellement soutenu par le président Mugabé, 84 ans, militant homophobe, qui le présente comme son « père spirituel ».


Vanneste va bien, merci pour lui. Même pas un rhume. Il se prépare à l'élection de Tourcoing avec l'investiture assumée de l'UMP.



Sur un autre thème, et pour en revenir à nos affaires franco-franchouillardes, j'ai eu une réflexion sur la « productivité » de nos hommes politiques.


Parce que si nous avons l'habitude des promesses électorales pas tenues dans ce pays, notre président concentré superactif, lui, veut exceller dans une discipline bien plus périlleuse: faire le contraire de ce qu'il a promis.


Parce qu'honnêtement, plus il affirme hautement qu'il « fait ce pour quoi il a été élu », moins c'est vrai. D'ailleurs, s'il le dit si fort, c'est sans doute parce qu'il ressent le besoin d'en persuader quelqu'un. Et pas seulement les Français... lui-même, peut-être?


Il devait « être le président du pouvoir d'achat ». Jusqu'à présent, les retraités ont perdu 4 à 5%, les heures supplémentaires sont généreusement payées à +10% alors qu'elles étaient à +25% depuis 1936, et il essaie d'acheter les vieux écoeurés par sa vie de patachon en leur signant un chèque d'avance de 200€.


Là, il y a beaucoup à dire. D'abord, promettre 25% d'augmentation des minimums sociaux en 5 ans, ce n'est pas une avancée sociale comme il essaie de le faire croire, c'est juste ce que le coût de la vie l'obligera à faire de la façon la plus mécanique. Ensuite, limiter cette largesse aux moins de 813€ par mois, c'est une gesticulation qui laisse dans l'oubli les millions de Français qui en gagnent 814 ou un peu plus, qui se croyaient concernés par une mesure au bénéfice des petits revenus, et découvrent à cette occasion qu'on les a classés au nombre des nantis.


Et enfin, on n'achète pas les Français en général, et encore moins les vieux, qui ont à juste titre une fierté et risquent bien de considérer cette « avance » (car ce n'est qu'une avance) comme une tentative de corruption bien davantage que comme une mesure sociale efficace.


J'espère que « les vieux » vont démontrer dans l'urne à notre bonimenteur de l'Elysée que tout et tout le monde n'est pas à vendre, et que la politique ne sera jamais dans ce pays -en dépit de ses tentatives-, une affaire de cadeau bonus.


Encore du contre-productif: avec l'air de rien, on vient d'interdire en France la vente de poppers, dont les gays sont volontiers consommateurs. Voilà encore une mesure sur laquelle il va falloir revenir après avoir mécontenté tout le monde. A l'époque d'internet, les gays vont bien évidemment acheter par correspondance, et les marchés étrangers proposent des « arômes » beaucoup plus violents que ceux qui, justement, étaient jusqu'ici en vente en France. Voilà donc une mesure qui va encourager à la contrebande, et ouvrir le marché à des produit inconnus et non contrôlés. Bref, encore une réussite.


Regardez l'affaire de la plainte contre le site du Nouvel Obs. Quelle maladresse, sociale, de communication, politique, humaine... Quelle gaffe! Il s'est fait des amis, là, mini-lui. La semaine dernière, le Nouvel Obs papier titrait sur la sarkophobie, cette semaine il fait sa une sur le « président qui fait pschiit ». Ils ont mangé du cheval, au Nouvel Obs! Je crois qu'ils ne vont plus le lâcher...


Car le site internet du Nouvel Obs n'est pas un des phares de l'actualité de la toile. Honorable, certes, mais sans plus. Et dans ce site, une grande majorité de lecteurs s'attarde sur les articles politiques de fond, l'international, le social, les chroniques politiques, et zappent avec mépris le bavardage à propos de la couleur des dentelles des dames du palais, et les textos que leur envoie leur Don Juan. On s'en fout!


C'est dire que l'article objet du scandale serait sans aucun doute passé quasiment inaperçu s'il n'avait fait l'objet d'une plainte. Parce que, que Sarko écrive (ou n'écrive pas) en texto à son ex que « si elle revient, il annule le mariage et tout », on s'en moque éperdument. mais qu'un président de la république attaque un journal en correctionnelle, fait inédit depuis des décennies, ça transforme la taupinière en montagne.


Maintenant, toute la presse internationale sait que le président français poursuit des journalistes au tribunal, et du coup, elle veut évidemment savoir pourquoi.


Si le petit Nicolas voulait faire discret, il aurait peut-être du s'y prendre autrement. En tout cas, c'est mon avis et je le partage, comme disait Pierre Dac.


De plus, vu la teneur du message, et sans aucun souci de son authenticité ou de son caractère affabulé, -gardons nous bien de nous prononcer sur la question- tu imagines la bouse d'éléphant qui vient de s'abattre dans la lune de miel des tourtereaux de l'Elysée! Après un coup pareil, les relations ne peuvent plus être identiques à ce qu'elles étaient avant. Ça va pas le rendre plus zen que d'habitude, notre président Duracell... Il aurait mieux fait de pousser la crotte du chat sous le tapis que de la jeter dans le ventilateur. Y en a partout, maintenant: faites une recherche Google sur le texto de Sarkozy, et vous découvrirez qu'il faut aller au fin fond de la jungle pour trouver un village qui ne soit pas au courant!


« Sait pas ce qu'il veut, le gars » m'a dit ma concierge, qui a pourtant voté pour lui, en regardant le journal télévisé. C'était pas la peine de faire leur Grenelle de l'Environnement pour voter aujourd'hui une loi qui en annule les effets les plus remarquables. Même elle, a compris comment le pouvoir fonctionnait: en pilotage à vue devant les sondages et les faits divers. Une loi contre les chiens méchants le jour où ils mordent, une contre les pédophiles récidivistes le jour où ils tirent un coup de trop, un Grenelle de l'Environnement quand les écolos font trop de bruit, et un projet de loi réglementant la culture interdite du Monsanto 810 quand on perçoit une levée de fourches doublée d'une pression du lobby agro-alimentaire. Résultat: tout le monde est mécontent.



Le putsch de Neuilly


Il n'y a pas que dans les banlieues rouges que ça pète. On déplorait la désunion des socialistes, c'était faute de pouvoir s'épouvanter des luttes sanglantes du marigot droitiste. Ils veulent tous être à la tête de Neuilly.


Pierre Sarkozy (né en 1985)


Que voyons nous dans la conjuration?: Alien a fait des petits, et le naissain de crabes commence à se répandre dans le village natal. (Comme dans Cloverfield. N'allez pas le voir, c'est nul...) Je pense qu'on n'a pas fini d'entendre parler de ce nouveau Brutus qui, pour aiguiser ses jeunes dents, vient de vampiriser le protégé de son papa. Je ne sais pas où il ira, celui-là, mais je sens qu'il va falloir faire avec pour un certain temps. Même son père risque d'avoir du mal à le gérer!


Jean Sarkozy (né en 1987)


En tout cas, je préfère le regarder que l'écouter. On retrouve dans ses imprécations tout l'argumentaire de son géniteur, présentant ses oukazes comme des vérités naturelles, avec ce ton comminatoire et cette intonation suffisante qui vous impose son raisonnement en paquet cadeau, avec ruban pour offrir et allez vous faire voir si ça ne vous plaît pas.


Ben ça ne me plaît pas. Fort heureusement, je n'habite pas Neuilly.



Par contre, nous allons prochainement trouver sur notre route un obstacle contre lequel il convient d'ores et déjà de nous prémunir. Le débarquement du clone à Neuilly, ce n'est rien à côté des projets de révision de la loi de 1905 sur la séparation de l'église et de l'état que notre superstitieux président n'a toujours pas abandonnés.


Comme cette révision nous est proposée par un homme qui reçoit les scientologues comme des chefs d'état, qui raconte que les ecclésiastiques sont mieux placés que les instituteurs pour enseigner la morale et que nous avons tous dans notre coeur un besoin de croire...on peut s'inquiéter.


Extrait du discours de Ryad:

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Finalement, le Dieu unique des religions du Livre.
Dieu transcendant qui est dans la pensée et dans le cœur de chaque homme.
Dieu qui n’asservit pas l’homme mais qui le libère.
Dieu qui est le rempart contre l’orgueil démesuré et la folie des hommes.
Dieu qui par-delà toutes les différences ne cesse de délivrer à tous les hommes un message
d’humilité et d’amour, un message de paix et de fraternité, un message de tolérance et de respect.

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Outre les désordres que ça va occasionner (souvenons nous des illustres précédents), une mesure d'apprenti sorcier de ce genre risque de transformer notre pays en contrée où on ne peut plus rien faire sans coup de goupillon. Souvenons-nous de l'époque où Bush et Ben Laden s'engueulaient par déclaration télévisée interposée. Leurs discours respectifs étaient quasiment superposables, faisant tous deux appel à leur dieu pour écraser les fidèles de l'autre. Aux « Allah akhbar » répondaient les « avec l'aide de Dieu ». Les Français voudraient autre chose.


Rappelons que la loi de 1905 est justement faite pour respecter la liberté de chacun, mais surtout la liberté de ceux qui n'ont pas envie de se battre pour ça. L'éducation est et doit rester laïque et républicaine.


Préventivement, une pétition est ouverte sur le net, à laquelle je vous invite à ajouter votre nom:




www.appel-laique.org




Allez en paix.



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lundi 4 février 2008

147° Niqués !

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Dans mon billet n° 108, suite à la Marche des Fiertés de l'an dernier, j'avais décerné quelques prix aux flyers les plus pertinents. L'un d'eux, qui m'avait ébloui par son caractère visionnaire, avait obtenu le grand prix. Je vous le rappelle ci-dessous.




C'est au cours de ce cortège mémorable que le char de l'UMP-Gay-Lib avait essuyé sifflets et quolibets un peu tout le long du parcours, mais notamment lors de son arrivée place de la Bastille, qui n'avait pu s'opérer qu'au milieu d'un service d'ordre musclé encore inédit au cours d'une telle manifestation.


Ces huées avaient donné lieu à d'intéressants débats, au cours desquels les conspués parlaient « d'atteinte à la liberté d'expression ». .Ils avaient raison: c'est d'ailleurs précisément cette liberté d'expression là que Vanneste appelle aujourd'hui au secours de ses propos homophobes pour les justifier. La boucle est bouclée, c'est maintenant la source des calomnies qu'il faudrait boucler.


Aujourd'hui, notre pot de vaseline nous permettra de ne pas agoniser dans des affres de la trahison démocratique – une pandémie en pleine expansion- en entendant le congrès avaliser le « traité européen simplifié » qui n'a de simplifié que sa page de couverture. Aucune des mesures qui justifiaient le « non » prononcé par le Peuple Français en 2005 n'a été rapportée, ni la définition du mode économique impliquant le démantèlement des services publics (qui devrait relever des choix électoraux de chaque peuple), ni par exemple, les nombreux cas d'exception à la peine de mort (voir annexes), ni plein d'autres choses dont l'énumération serait indigeste, mais pas tant que lorsqu'elles seront appliquées.


Mais ne le videz pas, le pot de vaseline, même si ça vous fait très mal. Vous en aurez encore besoin lorsque notre président Duracell, pour la plus grande satisfaction des sectes et autres églises folkloriques, s 'attaquera à la loi de 1905, reprenant le vieil adage suivant lequel « la religion est l'opium du peuple » et que ce qu'elle peut imposer de désinformation et d'obscurantisme par superstition et auto-discipline est autant que le pouvoir n'aura pas à obtenir par la propagande ou la force. Pour le moment, il assouplit l'environnement et prépare le terrain, par des discours du genre « Latran » et « Ryad ». Témoin ce brillant dessin de Cardon dans le Canard Enchaîné du 30 janvier 2008.




Tiens, notre président TGV, pilier du libéralisme, qui, au prétexte que ses sondages de popularité sont en dérapage non contrôlé, veut soudain, au mépris de ses convictions, injecter les deniers de l'état dans une aciérie lorraine que son propriétaire indien, après l'avoir achetée, veut ramener chez lui. Quand je pense à tous ceux qui ont vu leur usine ou leur entreprise s'envoler par la grâce des actionnaires vers des paradis de l'esclavage, et qui n'ont pas été sauvés parce que, le jour du naufrage, les sondages de notre maharadjah étaient au beau fixe... Tant que le fait du prince se limite à des escapades à Disneyland, des remariages à répétition, des collection de montres bling bling et des petits plaisirs de parvenu, c'est juste un peu pathétique. Mais quand cet arbitraire touche le social, que faut-il faire? Y a-t-il un psychiatre dans la république?


Pour se distraire en attendant, on apprend qu'une jeune tête blonde a attaqué un de ses professeurs et lui a brisé le poignet pour récupérer son téléphone portable. On n'apprend pas, malheureusement, que ce bambin musclé a passé sa nuit en garde à vue et sera traîné devant le tribunal correctionnel pour coups et blessures aggravés, comme l'a été un autre professeur, qui avait fort justement collé une tarte à un dévoyé de onze ans qui l'avait traité de connard.


La sécurité, dans les écoles comme dans les banlieues et comme partout d'ailleurs, est largement une histoire d'éducation. Et l'éducation une question de méthode et de responsabilisation des parents. La répression, elle, appelle l'incompréhension et la violence. Vous reprendrez bien un peu de vaseline?