mardi 27 novembre 2007

132° Honnêtes et propres.

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Je me sens de plus en plus mal à l’aise dans ma peau de citoyen français. On avait déjà la fracture sociale, maintenant on a quasiment la guerre. Et de plus, nous avons un gouvernement qui nous ridiculise en nous représentant dans le concert des nations, et semble comprendre de moins en moins ce qui se passe chez lui au point qu’on se demande comment les gens qui le composent ont pu vivre dans notre hexagone avant d’en être les élus.

On disait en plaisantant qu’il y avait une langue des banlieues, alors que c’est sur des mots bien académiques comme « violence » que nous n’arrivons pas à nous mettre d’accord.

Par où commencer ?

Quand quelqu’un a un problème, il ne cesse d’en parler. Les bronchiteux parlent de leur bronchite, les hépatiques de leur foie et les mal baisés de leurs prouesses sexuelles.

De quoi Sarkozy parle-t-il le plus souvent ? Vous savez, c’est ce monsieur censé nous représenter qui ne dit jamais ni "La France" ni "nous" mais toujours « Je ».

L’un de ses leit-motiv est « je suis le président de tous les Français ». Il le dit si souvent qu’il ne faut pas chercher plus loin : c’est de là qu’il est malade.

On finit par ressentir avec gène que c’est autant lui-même que les autres qu’il essaie de se persuader de la chose.

Or il est à craindre qu’il ne parvienne jamais à nous le faire croire si on le juge à ses actes : cadeaux fiscaux au peu d’entre nous qui ont « une vie fiscale », création d’une franchise de remboursement à la Sécu, application du principe de productivité et même de rentabilité aux services de l’état comme la justice, la police, le transport public, irruption du secteur privé dans l’éducation nationale, démantèlement de l’appareil provincial de l’état qui transforme la décentralisation en dérobade, en abandon des provinces à leur sort, etc…

Et après, on s’étonne que les abandonnés agissent en desesperados. On les traite de violents, comme si la violence n’avait qu’une forme, qu’un sens : abattre une main vengeresse sur la gueule d’un oppresseur ou d’un de ses représentant.

Tandis que les radiations des Assedic à répétition, l’envoi de forces de l’ordre contre ceux qui habitent dans la rue alors que ce sont ces mêmes forces de l’ordre qui les y ont déjà jetés le jour de leur expulsion, la suppression des subventions aux associations de quartier, des polices de proximité, le rejet de tous les curriculum vitae qui commencent par Mohamed ou Abdou, les banlieues pourtant proches oubliées des transport en commun, les gens qu’on a fait venir pour construire nos maisons et nos voitures et dont on jette aujourd’hui les femmes et les enfants, tout ça, non… ce ne sont pas des violences. C’est pas nous qui avons commencé, m’sieu…

Non, pour être le président de tous les Français, il ne suffit pas de le proclamer ou de l’imposer à coups de gourdin à ceux qui ont du mal à y croire quand ils voient le gouvernement à l’œuvre. Pour l’être vraiment, il faut être reconnu comme tel par tous les Français. Et là, les actes du nôtre sont très cyniquement et très volontairement en contradiction avec ses promesses.

Et ça se sent tellement que ça déborde jusqu’en Amérique où il s’est réjoui, dans un discours très officiel, de voir une dame comme Condolizza Rice, sans doute au prétexte qu’elle n’est pas cliente des salons de bronzage, représenter les « de souche non américaine » au gouvernement de Monsieur Bush.


Or, il n’y a pas plus Américaine que Condolizza Rice, dont les parents et grands parents saluaient déjà le drapeau étoilé au 19° siècle !. Alors qu’à côté d’elle, une Madeleine Albright, elle, est née en Tchécoslovaquie, vous savez, ce pays montagneux voisin de la Hongrie où les parents de notre président virent le jour. Ce qui n’empêche d’ailleurs pas Madame Albright d’être aussi américaine que les habitants de Villiers le Bel sont français.

Tout cela fait désordre, surtout lorsque notre ministre de l’Immigration et de l’Identité Nationale se lâche en direct sur M6 dimanche soir dans l’émission « Capital » où il se prend à "rêver d'une société idéale dans laquelle il n'y aurait que des citoyens honnêtes, propres (...) »

Je pensais, moi, que des choses comme ça, depuis Vichy, on ne les entendrait plus au gouvernement. Qu’on avait compris. Que ça resterait l’apanage de quelques cénacles de nostalgiques. Je suis déçu. Un peu honteux. Parce que, perdre les élections, en quarante ans de carte électorale, ça m’est arrivé pas mal de fois, mais je m’étais toujours retrouvé dans la république. Là, non. Pas cette fois. Je me croyais honnête et propre, mais si c’est ça, d’être honnête et propre, alors, je ne le suis pas.


Ou alors, c’est comme « violence ». On ne s’entend plus sur le sens des mots. L’incompréhension risque d’ailleurs bien d’être la même lorsqu’on va parler de pouvoir d’achat.

http://www.republique-des-lettres.fr/10062-rassemblement-democratie-television.php

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vendredi 23 novembre 2007

131° Nous les vivants.

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J’étais en manque d’un certain cinéma depuis la disparition de Fellini, de Buñuel et de quelques autres grands symbolistes du 7° art .

Les programmes me rendent perplexe : si j’écarte systématiquement les histoires de cocus, de crimes, de flics, de bandits, d’espions tapageurs, de super héros et de vive l’Amérique, il ne reste plus grand-chose pour nous faire rêver dans le théâtre de lumière, comme l’appelait John Huston, théâtre que le progrès a d’ailleurs réduit à l’état de cube lisse et impersonnel.

Eh bien si : ne jetez pas forcément votre Prozac, car tout ce qui est drôle n’est pas forcément gai, et allez voir « Nous les vivants » pendant que vous faites encore partie de ceux-là.

C’est de l’humour suédois, d’un monsieur Roy Andersson, avec deux s, à qui on devait déjà un « Chansons du deuxième étage » que j’avais failli aller voir en 2000 lors de sa sortie, et finalement négligé.

Les caméras de monsieur Andersson avec deux s ne bougent jamais. On les pose là, pour faire de longs plans fixes, et ce sont les comédiens qui, comme au théâtre, se débrouillent pour rester devant. Il faut donc être très vigilant : c’est parfois un détail de quelques centimètres sur l’écran qui donne tout son sens à la scène : le petit truc qui bouge là bas dans le coin, la croix gammée qui apparaît en marqueterie sur la table lorsqu’on en ôte accidentellement la nappe, l’enfant qui bouge au milieu d’un immense parterre de figurants si immobiles qu’ils semblent appartenir au décor, je vous laisse jouer au jeu de piste de cet imbroglio symbolique.

De ce théâtre filmé, on retient aussi les décors, assez carton-pâte pour qu’on voie bien qu’ils en sont faits, et assez bien léchés pour qu’on ne sache plus très bien où s’arrête le décor et où commence le vrai. Avec un extraordinaire préalable : tous les murs sont gris. Tous les appart, les maisons, les magasins, les bars, les écoles, les bureaux, les hôpitaux, les hall d’immeuble, les églises, tous les lieux où se déroule l’action ont des murs et des sols d’un même gris uniforme de science fiction.

Monsieur Andersson avec deux s connaît aussi son Jacques Tati par cœur et s’attarde avec tendresse sur les petits gestes désuets, répétitifs et souvent inutiles de notre existence, toutes ces conventions stupides qui rendent le gentleman d’autant plus ridicule qu’il veut se démarquer de monsieur tout le monde.

En suivant le leit-motiv de l’hélicon plon plon cher à Fellini et à Bobby Lapointe, on se transporte au gré d’une action qui n’existe pas à travers les tribulations de personnages maquillés à la CineCitta et qui sont tous laids sauf les deux de l’affiche, encore que… je ne vous raconte pas le film.

Allez, encore quelques clés, l’avion qu’on voit à un certain moment est bien un B52, le bombardier américain ultime, celui-là même qu’on voit dans le Docteur Folamour d’un certain Stanley Kubrick.

Bref, si vous aimez rêver, planer, si vous en avez marre des amants qui se déchirent, des minables qui s’entretuent pour un sac d’oseille, des voitures qui volent, des connards qui empêchent les avions d’aller où ils veulent, des flics, des serial killers, de chambres de torture, des héros amerloques et autres must du cinéma actuel, allez voir les étranges morts-vivants de «Nous les vivants ».

Chez les vivants de chez nous, ceux qui ne rêvent pas et ne vont pas au cinéma, -bien heureux lorsqu’ils le tolèrent-, nous avons encore une très belle histoire de justice saoudienne. Une dépêche de l’AFP du 16 novembre nous apprend qu’un tribunal de Qatif, charmante oasis proche de la côte occidentale du golfe Persique, a eu à connaître d’une affaire de viol dans laquelle sept jeunes mâles avaient emmené en automobile aux confins du désert une jeune fille de 19 ans afin de s’y livrer à ce que nous appelons chez nous une tournante. Comme quoi la civilisation occidentale répand ses bienfaits jusque dans les terres les plus lointaines.

Les violeurs ont été condamnés à des peines de deux à neuf ans d’emprisonnement, ce qui paraît quasi-civilisé, mais la jeune fille…. à 90 coups de fouet pour avoir exalté la virilité de ses agresseurs en acceptant de monter dans leur automobile.

Voilà un pays où les femmes n’ont pas le droit de conduire une voiture, mais quand elles y montent accompagnées, on les fouette. Subtilité de la charia : il aurait fallu que le conducteur soit un membre de la famille. Quand on sait que 60% des viols et 85% des affaires de pédophilie se déroulent dans le giron familial, on saisit tout le modernisme de la loi islamique.

Bref, scandalisée par cette injustice, la jeune fille a fait appel. Après examen, la cour d’appel a confirmé la peine des violeurs, mais augmenté la sienne à 200 coups de fouets. Les 90 premiers confirmés pour son escapade en voiture, 90 autres pour avoir organisé un remue ménage médiatique autour de ce qu’elle estimait être une injustice, et 20 pour avoir osé faire appel de l’application de la charia. On ne commente pas une décision de justice. Affaire suivante.

Notre président à haut débit vient de découvrir l’utilité des ministres. A vouloir tout faire soi-même, on se retrouve en position de responsable lorsque les choses ne vont pas comme ont les a rêvées. Du coup, François Fillon et Xavier Bertrand ont eu pendant cette grève toutes les occasions de se griller pour protéger le responsable mais pas coupable qui a foutu le feu partout et regarde maintenant, comme Néron, l’incendie se propager. Car si les trains se sont provisoirement remis à rouler, il reste la réforme de la justice et le mécontentement étudiant et même lycéen dont l’ébullition frise avec le bord de la casserole. Sans parler des mal logés ou de toute autre catégorie de non nantis déjà déclarés ou à venir qui ont été largement servis par le généreux épandage d’injustices et de calamités prodigué par je-suis-partout.

La dernière en date étant son projet de voyage à Pékin pour demain. De bonnes fées humanistes se sont penchées sur cette occasion pour demander à notre élu d’entretenir les Chinois de petits problèmes qui agacent chez nous et tuent chez eux.

Ainsi Reporters Sans Frontières, -un site indispensable à mettre dans vos favoris-, a-t-il demandé au président de parler en Chine des droits de l’homme en général, de ceux des journalistes en particulier, et à l’occasion de ceux des cyber-dissidents, ces blogueurs trop libres emprisonnés grâce aux renseignements fournis par Yahoo.

http://www.rsf.org/rubrique.php3?id_rubrique=30

http://www.rsf.org/rubrique.php3?id_rubrique=272

http://www.rsf.org/article.php3?id_article=24366

Ainsi les organisations LGBT ont-elles demandé à notre président de tous les Français de mettre sur le tapis la situation des gays chinois, qui devraient être au nombre de 140 millions, si on applique à la population locale les indiscutables chiffres de Kinsey.

Que nenni. La priorité sera donnée aux droits des… ayants droits. Hermes, Vuitton, LVMH, Microsoft et les majors américaines trouveront dans notre émissaire un avocat tout dévoué à la défense de leurs situations désespérées. Les autres attendront encore un peu. On ne commente pas une décision d’injustice. Affaire suivante !...

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jeudi 15 novembre 2007

130° Ce qui est et ce qu'on en dit.

Notre président duracell aux batteries crépitantes qui aime tant voir l’actualité du jour pousser aux oubliettes ses gesticulations de la veille a de plus en plus de mal à maîtriser sa machine. (voir mon article n° 111).

Entre les évènements qui prennent du retard et ceux qui pètent en avance, il y a une saturation qui le contraint à un silence auquel nous ne sommes plus habitués. Depuis qu’il a été victime d’injures homophobes de la part d’un pêcheur breton qui l'a, de surcroît, menacé de zidanisation, on le voit et on l’entend beaucoup moins. Ça fait tout drôle d’entendre ses ministres : on n’avait plus l’habitude.

Ce qui devait se produire est arrivé : une collision des évènements qui ne parviennent plus à passer en bon ordre sous les fourches caudines de son service médiatique. Il y a embouteillage au portillon !

La robe des avocats en pétard traîne encore sous les pieds des étudiants privatisables, lesquels sont poussés à coup de pare-chocs d’autobus sur les voies des conducteurs de trains qui obligent les automobilistes à brûler dans les embouteillages une précieuse essence privée de TIPP flottante.

Y a-t-il un satisfait dans la salle ? Parce que dans les sondages, d’habiles officines en trouvent bien quelques uns, mais dans mon entourage, ou s’épanouissaient pourtant quelques porteurs de bulletin de vote sarkoziques, je n’en connais plus aucun. Si, un, pardon. Pour combien de temps encore ?

La bouze sur le gâteau est que l’absence totale de gauche et d’opposition ne nous laisse aucune alternative entre la sortie de route sarkozienne et la dérive ordinaire. Pauvre France…


Bousculade républicaine vue par Delacroix. Autre chose, non?

Dimanche, Xavier Bertrand affirmait que la réforme était indispensable au point qu’il n’y avait rien à négocier. Ce qui était déjà un cache misère percé puisque la SNCF avait déjà négocié avec un syndicat de conducteurs de trains.

Lundi, il recevait la CGT. Mardi, il écrivait à tous les syndicats. Il doit être vachement copain avec la Poste, puisque dès le lendemain matin mercredi, tout ce beau monde se réunissait pour examiner de plus près ce « rien à négocier » et voir ce qu’il y avait dedans.

Et jeudi, on constate que le « rien à négocier » est si riche de contenu qu’on se donne un mois pour en tirer la substantifique moelle.

Moi, vous me connaissez, j’appelle un chat un chat, et ça une marche arrière stratégique. Puisque tout ne peut pas passer en même temps par l’étroite porte de la démolition des acquis sociaux dessinée par le président, on va retarder certains éléments du convoi pour éviter la bousculade.

La grève des transports étant la plus impopulaire, c’est à elle que l’on accorde en priorité les délais les plus larges.

Ne nous y laissons pas prendre : Face à l’éclosion spontanée des revendications et des protestations, le gouvernement oppose une stratégie construite et planifiée à peine érodée par les bévues de ses ministres.

D’accord, il y en a certains et certaines qui déconnent à plein tube, parmi lesquelles Rachida Dati dont les frasques ne se limitent pas au dépeçage à la hussarde du système judiciaire français. Le Canard Enchaîné d’hier, page 2, nous en apprend de belles sur la gestion des mondanités par la petite dame. Le 6 novembre dernier, trois ministres et une député sont invitées avec notre Nicolas à dîner chez le président Bush. Elles ont un rendez vous précis dans le hall de leur hôtel pour monter dans une limousine qui doit les conduire à la Maison Blanche un quart d’heure avant celle du président. Il y a là Christine Lagarde, Rama Yade, Nadine Morano, et donc Rachida Dati. Les trois premières sont à l’heure, et un quart d’heure après, toujours pas de Rachida. Le protocole décide en cata que la limousine partira sans elle. Drame diplomatique ? Non !

A peine le carrosse des trois fées a-t-il tourné le coin de la rue que Carabosse Rachida paraît radieuse dans sa robe Dior, et s’engouffre avec un sourire entendu dans la limousine sarkozienne qui a pris la place de l’autre devant l’hôtel. C’est en compagnie du président qu’elle paraîtra à la Maison Blanche.

« Elle nous a déjà fait le coup au Maroc, d’être en retard pour arriver dans la voiture du président » confie Christine Lagarde aux journalistes.



On joue à la voiture de Barbie au gouvernement pendant que le désert français s’intensifie avec la disparition de ses tribunaux, que les citoyens qui vivent loin des centres urbains et ne peuvent plus s’offrir de l’essence sont invités à faire du vélo par Christine Lagarde, un des rares membres du gouvernement qu’on n’a justement pas encore vu sur une bicyclette, pendant que nos étudiants voient avec terreur s’approcher le spectre des étudiants américains endettés jusqu’à 45 ans (pour ceux qui réussissent) par le remboursement de leurs études, et pendant que les gens qui nous transportent la nuit, le dimanche et les jours fériés se voient contester quelques compensations dont non seulement ils ne déméritent pas, mais qui de plus ne représentent qu’une goutte d’eau dans l’océan des retraites.

Les médiatiques amis du président ont beau recuisiner l’actualité à leur façon, elle reste riche d’enseignements. Par exemple, les « votes à bulletins secrets » dans les universités y sont présentés comme la voix incontournable de la démocratie alors que n’y votent que quelques dizaines d’étudiants pendant que les assemblées générales sont désignées comme de l’agitation d’extrême gauche alors qu’elles en rassemblent des milliers.

La télé vient de me dire qu’un métro sur quatre circulait alors que la station au coin de ma rue n’a pas entrebâillé ses grilles depuis mardi soir. D’ailleurs, les artistes méconnus de banlieue n’ont pas résisté au spectacle de tant de métros arrêtés au terminus et ont entrepris un peu de décoration, comme en témoigne cette photo prise par mes soins hier après midi.



Vous avez entendu parler du phishing, cette manière d’envoyer des emails reproduisant les pages d’accueils de grandes institutions pour persuader les braves gens de confier à des bandits leurs mots de passe et autres numéros clés de carte de crédit.

Il paraît que ça fonctionne, mais j’en suis bien surpris. Je sais bien que le francé et l’ortograf ne sont pas les matières préférées des surfers, mais pour répondre favorablement à un email rédigé de la sorte, il faut aimer endosser l’habit de gogo.

En voici un que j’ai reçu, et qui a été reproduit par le site d’alerte « secuser.com » auquel je vous conseille une nouvelle fois de vous abonner. (c’est gratuit !)

Internet est international, mais manifestement, les escrocs ne le sont pas. Ils ont donc du confier à un logiciel de traduction automatique la rédaction de leur poulet.

Voici le texte intégral :

Cher Value Customer,

Nous avons récemment passé en revue votre compte et suspect que votre LCL Le Crédit Lyonnais

peut avoir été consulté soit un troisième non autorisé partie.

cliquez dessus au dessous du bouton afin de regagner l’accès au votre compte.

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Pour plus d’information sur la façon de protéger le votre compte, veuillez visiter le centre de Banque LCL Le Crédit Lyonnais. Nous faisons des excuses pour n’importe quel dérangement que ceci peut causer vous,

et apriciate que votre aide en nous aidant maintenezt l’intégrité de l’entier LCL Le Crédit Lyonnais system.

Merci de votre attention prompte à ceci matière

Sincerely,

Tout sur LCL – Informations légales – Dispositions Générales de Banque

On avait déjà à la télé les banquiers chanteurs, mais si vous confiez votre pognon, et à fortiori vos mots de passe à celui-là, vous méritez ce qui va vous arriver.

Faites une expérience : tapez un paragraphe de Victor Hugo (ou d’un autre, Brethmas par exemple). Faites le traduire en anglais (ou n’importe quelle langue) par un logiciel de traduction. Faites retraduire le résultat en français par le même logiciel. Une fois, déjà c’est rigolo. Deux fois, c’est impayable. Trois fois et plus, c’est l’overdose. Pour égayer une soirée, ça vaut un bon Trivial Poursuit.

mercredi 7 novembre 2007

129° La nouvelle histoire de Zorro.

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"J'irai chercher ceux qui restent, quoi qu'ils aient fait (...) le rôle du président est de prendre en charge tous les Français"

Président de la république est un métier si original que nombre de ceux qui l’exercent ont tendance à le mettre à des sauces pour lesquelles il n’est peut-être pas fait.

Il y a un modèle, heureusement abandonné en Europe, qui consiste à enfiler l’écharpe de président sur un uniforme de colonel ou de général. Il y en a d’autres plus insidieux comme en Russie où le winner rappelle à qui veut l’entendre qu’il fut un militaire « sans uniforme » de l’espèce la plus dangereuse.

Et puis il y a le genre Far West qui consiste à associer le « faut tout faire soi-même » à « achetez l’élixir du Dr. Nicolas qui soigne tout » dont nous avons depuis six mois un des exemplaires les plus caractéristiques.

N’empêche que ça a conduit notre petit Zorro à recevoir une très belle leçon de droit constitutionnel.

Une première fois par le ministre tchadien de la Justice, Albert Pahimi Padacket, et une seconde par le Zorro de là-bas, Idriss Deby. Tous deux ont laissé entendre qu’ils n’ignoraient pas qu’ils puisse exister des républiques bananières où le président décide de tout et notamment des affaires de justice, mais qu’au Tchad, c’était les juges et personne d’autre qui décidaient de qui ira en prison, comment et pourquoi.

« Après tout, nous ne réclamons pas que les Tchadiens arrêtés en France soient extradés chez nous pour y être jugés » a ajouté le premier pour faire bonne mesure.

Voilà qui nous rappelle au moment où on ne l’attendait plus le douloureux débat sur « les effets positifs de la colonisation »…

Déclaration pour le moins maladroite d’un Sarkozy si prompt à traiter ses collaborateurs d’imbéciles pour un rendez-vous pris à la bousculade et à envoyer sur les roses d’autres journalistes qui font leur boulot dès lors qu’ils ne posent pas les questions convenables.

Déclaration d’autant plus maladroite que notre président a enfilé, je le rappelle, son écharpe de président sur une robe d’avocat ! Comme quoi l’habit ne fait pas le moine.

On sait déjà que la « côte » de la France au Tchad n’est pas au plus haut, était-ce bien la peine de jeter un tel pavé dans la mare, et de compromettre ainsi les chances raisonnables d’extradition des six zozos de Zoé, qui étaient jusqu’ici relativement négociables dans le cadre d’un accord franco-tchadien de 1976 ?

Quand j’ai entendu ça à la radio, je me suis demandé si notre timonier, qui ne boit jamais, n’avait pas fait exception à la règle…Voyons, où était-il ? Ah oui…Les pêcheurs bretons. L’hydromiel breton serait-il venu à bout de la tempérance quasi-intégriste de notre héros ? Ou un petit coup de Sancerre avec un plateau d’huîtres ?

Puis, dans un deuxième temps, m’est revenu à l’esprit l’éclat du Zorro Vladimir qui, lui « voulait aller chercher les Tchétchènes jusqu’au fond des chiottes ». « Y zont pas de chiottes au Tchad de toute façon » me dit mon voisin de comptoir qui arrose, lui, sa carte du FN avec un vrai verre de Sancerre pendant que je bois mon café.

Néanmoins, je me prends un instant pour l’arche de Zoé: Si j’allais, moi, rechercher Zorro à l’Elysée pour le ramener à Neuilly ? On peut rêver, non ? Les égarés de N’Djaména ont déliré bien davantage.

Dans le cadre de l’opération « Je me fâche avec tout le monde », après s’être mis à dos le monde judiciaire français, notre fine équipe a réussi à se fâcher avec les juges et les avocats tchadiens. Dommage qu’ils ne votent pas chez nous.

Voilà maintenant que notre élu retourne aux Etats-Unis voir s’il n’y a pas moyen de se fâcher avec quelqu’un là-bas aussi. Or c’est ici, en France, qu’il va se fâcher avec plein de monde, si ce n’est déjà fait, en allant tenir là-bas les discours qu’on entend. Il veut « reconquérir le cœur de l’Amérique ».

Sans doute faudrait-il rappeler au président-de-tous-les-français, comme il aime à s’intituler, que jamais à aucun moment la majorité des Français n’a été favorable à la participation de la France à la guerre d’Irak. Cette majorité anti-guerre a même toujours été supérieure à celle qui l’a porté au pouvoir.

Si l’une des parties devait « reconquérir le cœur de l’autre », c’est certainement celle qui a assujetti le maintien de son amitié à notre compromission dans une affaire à laquelle nous sommes étrangers, où nous n’avions aucune raison d’objective d’intervenir, et dans laquelle nous avons bien fait de ne pas mettre les pieds, attentats de Londres et de Madrid à l’appui.

On peut avoir d’excellents amis et ne pas leur dire oui à tout sans réfléchir. Les Français ne se sont jamais fâchés avec les Américains, ce sont les Américains qui se sont fâchés avec nous comme des gamins qui boudent parce qu'on n'a pas voulu jouer à la guerre avec eux, à travers une campagne médiatique sordide mélangeant la seconde guerre mondiale avec les croisades, débaptisant les « french fries » dont ils sont pourtant si friands, multipliant les embûches à nos exportations et à nos voyages, et publiant, avec l’aide compétent des tabloïds anglais, des journaux entiers d’injures et de brocards orduriers à notre encontre.

Alors, c’est en France qu’il y a des citoyens blessés comme moi, par un « président-de-tous-les-français » qui demande pardon pour des fautes que nous n’avons pas commises, au prétexte que lui les aurait commises à notre place.

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