lundi 24 juillet 2023

599° Notre République brule et nous regardons ailleurs


Frédéric Veaux, directeur de la police nationale, affirme qu’un citoyen, s’il est policier, doit être exempté de prison préventive s’il est mis en examen à la suite d’une enquête policière.

Or ce monsieur a rang de préfet.

Il aurait du être suspendu dans l’heure au double motif d’atteinte à l’indépendance de la justice et d’atteinte au droit de réserve inhérent à la police nationale.

Et Laurent Nuñez, préfet de Paris, qui a pris sa défense, doit être regardé comme complice de cette forfaiture.

Et Eric Dupond-Moretti, garde des sceaux, n’a pas protesté en voyant tous ces agités piétiner ses plates bandes. Où faut-il le classer ?

Et les policiers qui se sont mis en arrêt de maladie en masse pour rouspéter devraient être poursuivis pour avoir présenté à leur employeur un faux certificat médical, ce qui constitue un délit pénal en vertu de l’article 441-1 du Code pénal qui prévoit trois ans de prison et 45 000 euros d'amende pour faux et usage de faux.

Et il revenait au ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, de voler au secours de l’ordre public et de la République en faisant appliquer fissa ces mesures qu’on peut qualifier de « sanitaires ».

C’est dire que j’attendais Emmanuel Macron au virage, puisque, justement, il devait nous gratifier aujourd’hui d’une allocution depuis son voyage en Nouvelle Calédonie.

Monsieur Macron fait de beaux discours, mais l’emballage est toujours mieux que le produit.

En général, ses bonnes intentions commencent à se déliter lors de la rédaction de la loi et achèvent de se dissoudre lorsqu’il s’agit de les appliquer.

Là, il nous a fait un petit chef d’œuvre d’en même temps. Un spécialiste.

Non, les policiers ne sont pas au dessus des lois, mais les pauvres, ils n’ont pas eu de vacances, alors on ne va pas les gronder trop fort.

Jusqu’ici, j’avais sur le désordre ambiant un regard désabusé, que j’expliquais par l’effondrement de l’éducation civique et l’affaiblissement des valeurs républicaines minées par la politique politicienne, terreau de l’arrivisme dont « En marche – Renaissance - »  est un producteur quasi-industriel.

Toutefois, quand on voit le bazar qui règne dans d’autres pays, on se dit que le nôtre ne flotte pas plus mal qu’eux dans la tempête du XXI° siècle.

Mais là, nous avons franchi un cap alarmant dans le naufrage : il y a à la tête de certaines institutions républicaines « clés » des prises de position contraires à la bonne marche de la République. Et personne ne fait rien.

Les journaux télévisés nous ont parlé d’incendies, de sècheresse, mais pas beaucoup des très nombreux édiles politiques qui, comme moi, sont scandalisés par cette nouvelle dérive.

Certes, j’ai fait des manifs dans ma vie, toujours sans rien casser. Mais même des manifs calmes, bientôt octogénaire, je ne peux plus. Alors que faire ?

Le couvercle de la presse aux ordres étouffe même la fumée que les Républicains font en se consumant de rage.