Je suis sidéré par le « shutdown » américain. En France, on se targue (ou on se plaint, suivant le cas) d'avoir la droite la plus bête du monde, mais cette bêtise ne tient qu'à la connerie personnelle et portative de quelques édiles en mal de carrière ou sujets à des problèmes existentiels.
Aux États Unis, c'est tout un peuple
qui, pour rester fidèle à sa féodalité fondatrice, pousse tout le
pays dans le gouffre afin d'être bien sûr qu'il ne va pas
progresser. Le rêve américain, comme son nom l'indique, est un
rêve, mais surtout une légende fondatrice derrière laquelle on
fait courir tout un peuple crédule.
« Un jour peut-être, tu seras
riche ». Nous, on a le loto pour ça, eux, ils ont le rêve
américain. Ce ne serait rien si cette maxime était réellement
appliquée. Mais quand on sait ce que coûtent les études
supérieures aux États Unis, par exemple, et à quel point, si on
n'est pas fils de famille, il faut s'endetter jusqu'à l'os pour se
les offrir, on comprend les malencontreux détournements dont le
principe est l'objet.
Alors, prêter des sous pour que le
rejeton devienne un bon pondeur de brevets, un riche médecin
grassement imposable ou un cadre administratif bien dévoué à
l'Oncle Sam, c'est dans la logique gloutonne du système.
Mais consacrer trois balles (parce que,
proportionnellement au budget américain, c'est bien de trois balles
qu'il s'agit!), consacrer trois balles, donc, au bonheur des gens,
leur assurer un minimum de soins médicaux, non...
Detroit, Michigan
Plutôt faire couler le pays, saborder le navire que de faire la charité aux pauvres. Il y a des bonnes œuvres pour ça, qui permettent aux notables de paraître à des dîners de charité bien mondains et de prodiguer des oboles bien tapageuses pour soulager leur conscience. Mais qu'un état puisse se soucier du bien-être de ses citoyens, c'est hors de la comprenette d'un républicain. Aujourd'hui, il n'a plus de dents, il pleut dans sa maison et le diabète le ronge inexorablement, mais demain il sera riche, le rêve américain lui a promis, Oncle Sam ne peut pas se tromper. Notre bon Américain pourra se soigner et laisser crever les autres sur le tas.
Car le « shutdown », c'est
bien pire que ce qu'on pourrait imaginer. Les « Parcs
nationaux » sont fermés... Mais aux USA, tout est parc
national, à commencer par la fontaine et les pelouses autour du
Capitole et le Mall qui s'étend en face vers le George
Washington Monument et jusqu'au Lincoln Memorial. C'est tout le
Washington touristique qui est fermé.
Voudriez-vous faire un tour en
Californie ? Qu'y a-t-il à voir en dehors des centre-villes
dénués de monuments ? La Vallée de la Mort, Yosemite Park,
le Sequoia National Park, le Boregho National Park. Aller juste à
côté voir Las Vegas ? Sans voir le Lake Mead national Park et
le Grand Canyon National Park tous proches ? Que des National
Parks ! Faire tant de kilomètres pour rien ?
Même à San Francisco, pour aller
photographier le Golden Gate Bridge, il faut pénétrer sur un petit
bout de rivage protégé qui est un National Park...
Visitez mon autre blog, réalisé à la suite d'un long périple dans le pays:
pour vous persuader de l'omniprésence
des National Parks américains, hors desquels point de tourisme...
C'est dire que les hôtels se sont vidés, que les voitures de location restent sur le parking, et que le tourisme américain, qui est largement le fait des Américains eux-mêmes, est en panne. 680 000 fonctionnaires sont en vacances forcées, mais ils ne peuvent pas en profiter pour visiter leur propre pays. Sans compter les millions de touristes qui ont traversé les océans à grands frais, et dont les vacances sont saccagées.
Dernière nouvelle du jour: les malades du sida sont expulsés sans ménagement et sans suivi à San Francisco...
Deux semaines de shut-down coûtent aux Etats Unis un an d'Obama care.
Mais bon, la bêtise n'est pas que chez
les autres. Nos châteaux sont ouverts, mais nous avons notre dose
d'esprits fermés.
Tiens, justement, ça balance dur du côté de chez Frigide. Après le pourtant aimable rappel à l'ordre de sonbeau-frère Karl Zéro, ses anciens copains sont outrés. Elle a réussi à outrager des cathos très à droite du père, et les voilà qui se démarquent dans deux blogs d'où je retiens essentiellement que « le pire qu'on pourrait dire, c'est ce que, par charité, on n'a pas dit ».
Tiens, justement, ça balance dur du côté de chez Frigide. Après le pourtant aimable rappel à l'ordre de sonbeau-frère Karl Zéro, ses anciens copains sont outrés. Elle a réussi à outrager des cathos très à droite du père, et les voilà qui se démarquent dans deux blogs d'où je retiens essentiellement que « le pire qu'on pourrait dire, c'est ce que, par charité, on n'a pas dit ».
Mais ce qui est dit est bien dit. C'est
instructif, édifiant. Je vous laisse au plaisir de la dégustation.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire