Dans les articles précédents, je faisais le bilan des attaques répétées de l'UMP contre le statut, les droits et les libertés des homosexuels dans ce pays. Trois mesures au cours de l'été...
Eh bien non, ça continue. Après les 80 députés, 113 sénateurs dont 98 UMP montent à leur tour au créneau contre l'enseignement de la théorie du genre, Lionel Luca croit pouvoir prétendre que cette théorie conduirait à la banalisation de la pédophilie, et Jean-Marc Nesmes saisit la MIVILUDES (service du ministère de l'intérieur spécialisé dans le contrôle des dérives sectaires) en affirmant que cette théorie du genre relèverait, justement, d'une « dérive sectaire ».
Toute cette haine déversée me ramène à mes manuels d'histoire, et en particulier à la sombre période des années 30 où on accusait les Juifs de tous les maux et de toutes les tares.
On trouve quand même de nombreux et inquiétants parallèles. Bismark affirmait que « les Juifs constituaient une race inférieure ». Vanneste, à notre époque où on n'ose plus parler de race, affirme que « l'homosexualité est une pratique inférieure à l'hétérosexualité », déclaration pour laquelle la justice finira d'ailleurs par le blanchir...
Les Nazis déclaraient que « les Juifs constituaient un danger pour la société », les déclarations sur la « dangerosité de l'homosexualité" se multiplient aujourd'hui, et ceci avec une impunité d'autant plus grande que certaines de ces vociférations émanent du pape, , qui semble au-dessus des lois au point que personne ne voit comment on pourra le traduire devant un tribunal...
En 1880, le pasteur Adolf Stöcker, inspirateur de Hitler pour Mein Kampf, déclare que le lobby juif allemand manipulerait la presse et la finance. Aujourd'hui, tous les jours, la dénonciation d'un « lobby gay » est devenu un argument quotidien des homophobes.
Dans les années 30 et 40 en Allemagne, les années 40 en France, on licencie les Juifs, on organise des « manifestations spontanées » contre eux. Aujourd'hui, des gays sont obligés de déménager sous la pression du voisinage, de démissionner de leur entreprise, ils sont souvent chassés de leur famille au point qu'une institution spécialisée reconnue d'utilité publique croule sous les demandes d'asile des mineurs rejetés.
On estime pourtant à 200 000 le nombre de jeunes français élevés des parents homosexuels. Plusieurs associations sont là pour en témoigner. Mais aux chiffres, les imprécateurs préfèrent le persiflage. On continue à contester la légitimité et même la capacité d'un homosexuel à élever un enfant, alors que personne ne se soucie du devenir de ceux qui sont déchirés dans des familles hétérosexuelles qui ne fonctionnent pas.
Les nazis avaient créé des « zones aryennes » interdites aux Juifs. A Londres, un comité de quartier a tenté de créer une « zone hétérosexuelle interdite aux gays ».... . Et sans aller à Londres, la quiétude des gays dans les belles banlieues de notre douce France est un problème qui ne sera sans doute pas résolu demain...
Quand retrouvons-nous nos valeurs républicaines d'égalité, de fraternité et de liberté ?
Le débat de ce soir entre les candidats socialistes , -que je ne regarderai pas en direct, la presse nous en rebattra les oreilles toute la semaine- peut apporter certaines réponses dans les intentions.
Quelle énergie mettra l'élu de gauche pour faire entrer les bonnes intentions qu'il ne manquera pas de manifester devant les caméras ? Comment s'y prendra-t-il pour redresser les mentalités, remettre l'humanisme au centre de d'opinion publique, gommer les ostracismes, effacer les haines, rétablir le respect et la tolérance ?
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