Voilà la campagne
municipale parisienne de LREM qui part en couille…
Cela pose plusieurs
questions d’éthique. Pas une seule, plusieurs.
La première,
effectivement, est qu’un débat politique doit se faire avec des
arguments politiques, et que les attaques à la personne n’ont pas
leur place dans une campagne électorale.
Nous sommes tous
d’accord là-dessus.
Mais deuxième
question :
Faut-il accepter que
nos élus prônent des valeurs qu’ils ne pratiquent pas ?
Les électeurs
ont-ils le droit de savoir pour qui ils votent ?
Benjamin Griveaux a
fait, dans sa campagne, une large place aux valeurs familiales.
Valeurs familiales
qu’il met en valeur avec une modération qui l’honore, puisqu’il
a toujours accepté le mariage pour tous comme une mesure d’égalité
citoyenne.
Ce qui n’est pas
le cas de tous les LREM… Rendons à César…
Mais valeurs
familiales qu’il a quand même utilisées avec insistance pour
donner à sa candidature un aspect bonhomme et rassurant.
(Elle en
avait bien besoin, je trouve, mais bon..)
Alors question à
tous ceux qui s’horrifient de ce qui lui arrive :
Faut-il se voiler la
face et cacher derrière un paravent de pudibonderie les libertinages
d’un homme qui se fait passer pour ce qu’il n’est pas, ou bien
les électeurs ont-ils le droit de savoir à qui ils ont affaire ?
Les deux questions
ont un aspect éthique : la bassesse du procédé, et
l’opération « mains propres »…
Je me garderai bien
de trancher, mais le débat n’est pas nouveau…
Je n’ai rien
contre les libertins, mais à conditions qu’ils l’assument..
Par exemple :
On retrouve le même
dilemme en de multiples exemplaires aux USA, ou grâce à une
législation qui autorise toutes les déclarations y compris les
incitations à la haine, les professionnels de l’homophobie se
multiplient.
Que ce soient des
pasteurs, des hommes politiques, et même le chef de la Maison
Blanche, qui nomme avec empressement des homophobes et des ennemis de
l’avortement à des postes clés.
Cette façon de
« vendre » de l’homophobie est, à-bas, parfaitement
légale. Du coup, certains pasteurs, représentants et sénateurs en font le
principal argument de leur campagne. Leurs fonds de commerce.
Mais ils se font
souvent piéger : bien souvent cette empressement à désigner les
homosexuels comme des ennemis publics est pour eux une manière
idiote et naïve de se soustraire eux-mêmes à une suspicion qui les
concerne directement !
Il existe même un
site qui les recense avec application :
Notez que la plupart
d’entre eux se font dénoncer pas le gigolo qu’ils ont emmené au
motel la veille, et qui est tout surpris de voir le lendemain à la
télévision son client de la nuit déblatérer sur les homos..
Alors, que des
hommes politiques emmènent des partenaires sexuels au motel, c’est
leur droit et tout le monde s’en fout, à condition qu’ils ne
fassent pas carrière en débinant ceux qui en font autant !
La même question
d’éthique que pour Benjamin Griveaux se pose donc là-bas depuis
des années :
Des sex-tapes, il y en a plein internet.
Mais peut-on en faire, puis se présenter aux électeurs comme un parangon de la "famille avant tout" ?
Le coming-out et la dénonciation, c’est très vilain, mais faut-il laisser des détenteurs d’autorité et des faiseurs d’opinion imposer autour d’eux un ordre moral discriminatoire et pénalisant quand on sait qu’eux même s’exonèrent des valeurs qu’ils défendent, et qu’ils « vendent »…
Mais peut-on en faire, puis se présenter aux électeurs comme un parangon de la "famille avant tout" ?
Le coming-out et la dénonciation, c’est très vilain, mais faut-il laisser des détenteurs d’autorité et des faiseurs d’opinion imposer autour d’eux un ordre moral discriminatoire et pénalisant quand on sait qu’eux même s’exonèrent des valeurs qu’ils défendent, et qu’ils « vendent »…
Alors avant de
hurler avec la meute, faut-il se poser la question de la sincérité
et de l’honnêteté des gens que nous élisons ?
Je ne réponds pas à
la question, mais je vous la pose…
2 commentaires:
Bonjour- Un extrait de Wikipédia (oui, je sais...) :
"« En mai 1993, dans l’atelier de théâtre qu’elle anime au lycée de la Providence, elle remarque E. (notre encyclopédie "libre" donne ici, le nom complet de l'élève...), alors âgé de quinze ans et élève de seconde dans la même classe que sa fille Laurence. L’année suivante, le couple commence une relation. »
Balançons, balançons, il en restera toujours quelques chose...Pauvre Gabriel, il n'avait pas pensé que, si la vengeance est un plat qui se mange froid, encore faut il avoir les moyens de sa vengeance...
Merci pour vos billets
J'ai validé la publication de ce commentaire au nom de la liberté d'expression, mais je ne comprends pas ce qu'il signifie, ni où il veut en venir, ni en quoi il fait avancer le débat...
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