Depuis quelque mois,
l’égalité des femmes et les violences qui leur sont faites sont
enfin devenues des sujets d’actualité. Il n’était que temps.
Mais quelque chose
me gène dans la manière dont toutes ces manifs et revendications
sont présentées : elles dénoncent les conséquences, mais pas
LA cause.
Bien sûr, il faut
dénoncer cette violence comme toutes les autres.
Cette violence là
plus que les autres, parce qu’elle s’est petit à petit
« intégrée » à notre quotidien, voire à la culture
dans certains pays.
Mais quand on l’a
dénoncée, on n’a fait que la moitié du boulot : le
féminicide n’est qu’une conséquence.
Causes et conséquences
Le coupable, c’est
le machisme.
Et le machisme, c’est un ennemi sournois, parce que,
justement, il est subrepticement entré dans notre vie de tous les
jours au point qu’on ne le voit même plus…
Le machisme, ça
commence à la petite école avec la grammaire où le masculin
l’emporte sur le féminin. Je ne suis pas pour autant partisan de
l’écriture inclusive, qui transforme la littérature en chantier
inachevé, mais il doit y avoir moyen de présenter les choses
autrement.
Le machisme, ça
continue avec le catéchisme et la religion, qui sont hélas, un
quotidien dans nos sociétés. Dans les religions majoritaires, seuls
les hommes peuvent devenir prêtres. (et en abuser si souvent…)
Bien heureux si on
ne baigne pas dans une religion où les écritures instituent
carrément la domination de l’homme et l’asservissement de la
femme.
Le machisme, ça
continue dans la vie sociale, avec « le chef de famille »,
papa au boulot, maman aux fourneaux, ça continue dans les salaires
et les avancements dans la plupart des entreprises, celles qui ne
possèdent pas de grilles de gestion qui précisent expressément le
caractère asexué des rétributions et des promotions.
Et le machisme, ça
débouche sur l’instauration de l’hétérosexualité comme un
système dominant et dominateur, qui définit les rôles des sexes
dans une organisation théorique de la société.
Du coup, notre monde
regarde comme des asociaux ceux qui sortent du rang, ne se comportent
pas en clones issus du moule, et cela génère donc également
l’homophobie.
Car même lorsque
c’est une femme qui défile à la manif pour tous en déblatérant
des horreurs sur les homosexuels, elle ne le fait que parce que
l’ordre hétéronormé lui a donné un rôle à jouer, et qu’elle
a peur de perdre cette petite position et de se retrouver anonyme et
perdue dans un système où elle n’aurait pas une place bien
délimitée et réservée.
A une heure où on
parle d’une nécessaire convergence des luttes, je pense que les
homosexuels ont toute leur place dans les manifs des femmes, et
j’invite les femmes à se joindre à toutes les prides, marches et manifs
LGBT.
Il faut dénoncer
le machisme.
Les femmes ont
avec les homosexuels un ennemi commun : le machisme.
Et je voudrais que
l’on dénonce, stigmatise, décrive, et vise bien davantage ce
machisme, qui est devenu subrepticement un élément de notre
culture, qu’on l’extirpe de nos habitudes, de nos lois, de nos
schémas sociaux, de notre mode de vie.
A livrer à nos
penseurs, à nos tribuns, à nos législateurs.
Attaquons le
mal à la source.
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