jeudi 19 juillet 2018

566° Macron gourou ? Ça commence à se voir...




J’ai souvent qualifié les agissements et postures d’ « En Marche » de comportement sectaire, et cela m’a valu d’être traité de pas mal de noms d’oiseaux, voire d’affidé d’on ne sait quelle secte concurrente.

De plus, les déclarations de quelques autres ténors du monde politique, même s’ils chantent faux, ne m’aident pas dans ma démonstration. Ainsi Marine Le Pen a-t-elle, à de multiples reprises, qualifié les macronistes de secte au pouvoir, et Alexis Corbière, cette chouette posée sur l’épaule de Mélenchon, en a fait autant.

Alors, une fois pour toutes, si Marine Le Pen dit qu’on se mouille quand il pleut, je peux être d’accord avec elle sur ce point, ce qui ne signifie pas pour autant que je soutienne ses idées… Et je n’ai jamais voté non plus pour Jean-Luc Mélenchon ni pour son parti, même si je me sens quand même beaucoup plus proche d’eux que de Marine Le Pen…

Néanmoins, cette image de fonctionnement sectaire d’« En Marche » émerge assez souvent des remous de l’actualité pour mériter d’âtre analysée.

Ce n’est pas d’hier : déjà en octobre 2017, des observateurs politiques pourtant pas renommés pour leur indépendance relevaient déjà le caractère sectaire et étanche du choix des cadres du mouvement...

Le dernier avatar est aujourd’hui le comportement agressif de cet affidé de l’arrogant de l’Élysée qui se déguise en CRS et joue les croisés en matraquant les infidèles place de la Contrescarpe.
C’est la cerise sur le gâteau qui ne permet plus d ‘éluder le sujet.



 C’est précisément l’accident typique de parcours d’une secte qui s’enflamme : le dévot aveuglé qui déborde, et laisse, par sa déraison, entrevoir l’endoctrinement qu’il a reçu. Forcément, être aussi proche du gourou, ça doit exposer à d’intenses rayonnements…

Cet Alexandre Benalla est le résultat, pour ne pas dire le scorie du recrutement tous-azimuth opéré par la macronie pour créer rapidement un mouvent politique à partir de rien. Successivement au service de Martine Aubry, de François Hollande et d’Arnaud Montebourg, il est le modèle de ces arrivistes sans convictions qui se sont engouffrés dans l’offre d’emploi macronienne. On va n’importe où pourvu que la soupe y soit bonne et l’ascenseur social rapide.

C’est la négation même de la vocation politique, qui ne devrait appeler à elle que des hommes et des femmes pétris de convictions sincères et qui veulent travailler ensemble à les faire aboutir.
Le carriérisme politique est l’ennemi de la démocratie.

Les sangsues de la politique…

Dès lors que les critères d’embauche de l’appareil politique s’écartent de la sincère vocation du service de l’état pour laisser place à des conceptions managériales, le ver est dans le fruit.

Or ce n’est pas la première fois que Macron est pris en flagrant délit de se comporter en manager plus qu’en chef d’état, tout comme comme Donald Trump. Ces gens là ne défendent pas des idées, ils vendent un produit. 

D’ailleurs, sans préjudice de son modèle politique, l’image du mouvement souffre des bavures et débordements de ces sangsues de la politique qui multiplient les vaticinations outrancières et les amalgames de mauvais goût. Il existe des florilèges de déclarations de maires et députés « en marche » qui en disent long sur l’inculture et la beaufitude du mouvement.

De plus, la faute est autant dans le débordement de ce fou-furieux que dans l’impunité dont il a bénéficié. On l’a juste « mis au coin » comme un cancre d’école communale. Le pouvoir a couvert l’agression, étouffé l’affaire et l’a tenue à l’abri de la justice. On pense malgré soi à l’attitude des évêques avec les prêtres pédophiles…

En s’affirmant « ni de gauche ni de droite », le président prétend se placer, lui et son parti, par hypothèse, pour ne pas dire par droit divin, au dessus du débat politique type des démocraties. Chaque fois qu’un pays a tenté d’abolir cet équilibre, cela a occasionné une période dictatoriale qui a abouti dans le tumulte à l’inévitable retour à un système bipolaire. Il faut parfois du temps, souvent des convulsions douloureuses, mais les régimes monolithiques ne finissent jamais autrement.

Je crois qu’il y a dans le système de la représentation populaire la nécessité d’un équilibre fondamental basé sur l’influence des diversités.

La preuve en est cette détestation « instinctive » du bon peuple pour les extrêmes : la crainte des extrêmes est bien l’illustration de la peur de la perte de cet équilibre que chaque homme raisonnable estime nécessaire au fonctionnement d’une société juste et humaniste.

Par ailleurs, l’observation de ceux qui se sont présentés jusqu’ici comme « au-dessus des partis » est claire : Tous les partis uniques sont de droite, voire d’extrême droite… Y compris les soviets qui, par leur autoritarisme, ne peuvent être classés qu’au rayon fascisme de notre musée de l’histoire.

Monsieur Macron fait de beaux discours. On ne sait pas quels cadors peuvent bien l’aider dans leur rédaction, et si une prof de français et de théâtre très proche de lui y est pour quelque chose, mais reconnaissons le : ils sont bien ficelés, avec un plan solide, un vocabulaire choisi, une syntaxe impeccable et un style de tribun incontestable.



Mais malgré ce soin apporté à la communication, quelques passages dévoilent la mécanique interne de la machine :
Dans son discours de Lyon, par exemple, il dit
«  vouloir, à chaque instant, changer les règles, si ce ne sont pas les bonnes ».

Mais il ne dit pas qui décide si ce sont les bonnes règles ou pas. Or force est de constater que la France descend dans la rue quasiment à chaque fois qu’il essaie de les changer.

Et l’analyse de ses changements de règles révèle une nette tendance à la ploutocratie : destruction du code du travail, précarisation des contrats, suppression des APL, suppression de l’allocation d’activité des handicapés, suppression des emplois aidés, surtaxation uniforme des pensions de retraite de la plus petite à la plus grosse, (retraites qui restent bloquées depuis 2014), augmentation des tarifs contrôlés par l’état (électricité, gaz, essence), baisse des dotations aux collectivités locales, en même temps privées de la taxe d’habitation, la suppression de l'impôt sur la fortune, la désignation des salariés comme « illettrés », des non-diplômés comme des "riens".

Tout cela aboutit à la précarisation systématique des classes moyennes qui constituent pourtant le « gros des troupes » du pays, et tend à les reléguer à leur place de troupeau dans un système orwellien.

Effleurons au passage les flagrantes contradictions entre ce qu’il dit et ce qu’il fait :
Discours de Lyon :
« Et d’abord, ces biens communs que nous devons protéger, parce que nous devons les transmettre, parce qu’ils n’appartiennent à aucune génération »

Or que le voit-on faire ? :
Brader les propriétés de l’état, vendre les parts de l’état dans les grandes entreprises, les autoroutes, les chantiers navals, les ports, les aéroports et même les gares… 

On va me dire « vous être terre-à-terre, ces biens communs ne sont pas matériels, ce sont les valeurs de la France »…

Je persiste et signe : les « valeurs de la France » ne sont-elle pas l’égalité, l’équité, la solidarité, la main tendue aux plus faibles, le soulagement des moins fortunés ? Et zut ! Bradés aussi !

Preuve en est que même la fraternité qu’il appelle pourtant dans son discours de Lyon :
« Parce que quelque chose nous unit plus profondément dans un projet commun, parce que notre peuple français, il est uni par une institution invisible dont nous devons retrouver le sel, c’est la fraternité. »
cette fraternité version macron, est carrément contredite par sa politique : le mépris des pauvres, la suppression des aides, la taxation des retraites, le refus des migrants, l’émancipation des riches exonérés d’impôts…

Cette fraternité là, n’est pas à proprement parler une fraternité républicaine : elle ressemble bien davantage aux fraternités confessionnelles que l’on rencontre dans les religions dogmatiques, qui agissent comme autant de bras occultes d’un pouvoir central discret.
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D’ailleurs, le penchant de Macron pour le spirituel superstitieux, les liens qu’il tisse avec application avec les religions au plus grand dam de la laïcité républicaine est révélatrice : il y a un appel au mystique dans le rassemblement des forces qu’il sollicite autour de lui.
« Aimez-moi, croyez en moi, en notre action ... »

Jésus avait le mérite de rendre la vue aux aveugles ; Macron travaille avec acharnement à aveugler la raison et l’humanisme et à tout mettre au service d’un système financier auquel il est lui-même complètement dévoué. 

Il est la « Jeanne d’Arc » illuminée du monde de la finance. Mais les victoires de Jeanne d’Arc ont fini dans le roussi. A quand la chute de l’archange ?

Macron bâtit avec une conviction de forcené une classe dirigeante programmés pour maîtriser sans vergogne un peuple relégué à l’état de troupeau.
90 % des médias sont à son service. Il en faudra, du temps, des déceptions, de l’agitation pour que la réalité reprenne le dessus sur cet élan mystique…

Lorsqu’on le compare aux « ni de gauche ni de droite » de l’histoire qui ont tous abouti à la droite dure voire à l’extrême droite, on constate que le macronisme, non seulement s’inscrit pleinement dans cette tendance, mais constitue même une théorie innovante en matière de politique-fiction…



Que faire devant cette gangrène ? Le pontife est sûr de lui, et est « indifférent à toutes les contestations et les critiques ». Le droit divin a fait son œuvre. Voilà la raison et l’humanisme enterrés.

Forcément, un jour, le peuple va débouler dans la rue pour de bon. Ça sera dur, parce que le régime, encouragé et légitimé par la lutte contre le terrorisme, a fourbi ses armes, entraîné ses troupes, perfectionné ses méthodes.

A côté de ce qui nous attend, mai 68 aura l’air d’une promenade de santé. Espérons qu’on n’en arrivera pas à la répression de la Commune.. Mais la multiplication et l’aggravation des violences que l’on constate de jour en jour le laisse craindre : plus le couvercle de la marmite est verrouillé, plus il explose fort….

En attendant, expliquons, expliquons, expliquons. Une bonne parole n’est jamais perdue : on finit toujours par la retrouver...






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