Si on parlait des vrais problèmes ?
L'acharnement avec
laquelle la droite poursuit Valls pour son incursion aérienne à
Berlin est révélateur du grand « rien à dire » de
l'opposition.
S'ils avaient des solutions miracles à proposer à la situation économique, ils trouveraient sans doute des choses plus intéressantes à dire, mais voilà… Faute de bonnes idées on fait tourner la conversation de comptoir du café du commerce…
Nous n'irons pas
chercher combien d'entre eux, députés et maires, et peut-être sénateurs aussi, possèdent des
voitures de fonction et différents avantages immobiliers dont ils usent sans
qu'on les piste implacablement comme des cochons truffiers.
Avant de dénoncer des cas particuliers, il faudrait appliquer avec sévérité une loi réellement républicaine et exempte de toute prébende féodale. La paille et la poutre, ils nous l'ont déjà fait, ça ne convainc plus personne.
Contentons nous de
reprendre certains des plus acharnés pour leur rappeler qu'eux
aussi, en leur temps, prirent l'avion pour des raisons bien moins
valables que d'aller rencontrer Michel Platini.
François Fillon
rentrait volontiers le week-end dans son fief de la Sarthe avec les
aéronefs de la république…
Nicolas Sarkozy est également
un abonné des jets privés. Pour sa dernière escapade au Havre, ils
est bon de savoir que sa voiture a effectué le trajet à vide
pendant qu'il survolait l'autoroute pour le transporter confortablement de
l'aérodrome au palais des congrès où se déroulait son meeting,
distant de quelques encablures. Sans doute les automobiles havraises ne sont-elles pas dignes de son standing.
Lorsque
Jean-François Copé était à la tête de l'UMP, Nadia Copé le
rejoignait couramment à ses meetings provinciaux, par voie aérienne…
Mieux, en février
2011, Nicolas Sarkozy, alors président, est allé à New York avec
deux avions, un de secours au cas où… (Où il échapperait au
crash du premier???)
Le Front National et l'insécurité made-in-France.
Pendant ce temps là, pour pouvoir bien tranquillement agiter le spectre de l'insécurité, des membres du front national n'ont rien trouvé de mieux que d'assurer la terreur eux-mêmes en incendiant des voitures.
Ça, au moins, c'est
de l'insécurité made in France, franco-française, qui sent bon les
rillettes et le gros rouge.
Mais ce n'est pas la
première fois que l'on prend le front national en flagrant délit de
présenter des candidats fantaisistes.
On y avait trouvé
des prostituées, des « malgré eux », des vieillards
cacochymes, et pas mal de militants du côté obscur de l'humanisme.
Pour que les petits
arrivistes en occupent la tête en espérant faire des carrières
populistes qui les dispenseraient de compétences et d'études
appropriées, il faut rassembler des listes où tous les citoyens ne
veulent pas forcément figurer. Alors, après l'échec du
recrutement, on racole. Y arriver à tout prix.
Quand on se fait
pincer, on parle d'accident, de malversation, d'erreur très
localisée, on en radie une paire de vraiment pas présentables, on
jette un peu de plâtre et on passe la truelle. Fini, plus rien à
voir. Mais combien de cas où personne n'a rien vu ?
Certes, tout un
chacun doit pouvoir accéder aux responsabilités de la démocratie,
mais à la condition minimum de vouloir servir le pays et non pas
dans l'espoir de trouver là un tremplin pour une hypothétique
carrière de personnage public. Ce serait confondre ascenseur social
et parachute.
Je m'étais demandé
quels atomes crochus pouvaient bien rapprocher le front national et
la Russie de Poutine au point qu'on se rende visite et qu'on se prête
de l'argent. Je me demande finalement si ce n'est pas ce partage de
la haine qu'ils ont de la démocratie, qui ne serait pour eux qu'un
moyen, mais ni une valeur ni un objectif.
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