Avant, mais c'était
aaavant, on faisait de la politique avec des idées et des
convictions. On avait un programme, qui contenait des choses bien à
soi qui se démarquaient des promesses de son adversaire. On était
pour le fric ou pour le peuple, pour la guerre ou pour la paix, pour
la bigoterie ou pour la liberté. C'était clair.
Les partis d'avant
ont façonné notre société, instauré la laïcité, mis en place
l'éducation nationale, forgé le code du travail, bâti la sécurité
sociale, assuré la liberté d'expression, ouvert le droit
d'association, construit la citoyenneté.
Maintenant, le
clivage gauche droite a été à ce point effacé par la
mondialisation que les partis traditionnels n'ont plus, pour se
démarquer l'un de l'autre, que quelques points de détail comme le
mariage pour tous, l’ouverture des magasins le dimanche et
l'instauration du ticket modérateur chez le médecin.
On fait même des
riens tellement élaborés pour ne blesser personne qu'on arrive à
indisposer tout le monde.
Par exemple cette loi sur la fin de vie qui, par sa vacuité, mécontente tout autant les bigots qui trouvent qu'on ne souffre pas assez fort et assez longtemps que les humanistes raisonnables qui estiment qu'on aurait bien tort de se priver des moyens de la science pour abréger la douleur.
Par exemple cette loi sur la fin de vie qui, par sa vacuité, mécontente tout autant les bigots qui trouvent qu'on ne souffre pas assez fort et assez longtemps que les humanistes raisonnables qui estiment qu'on aurait bien tort de se priver des moyens de la science pour abréger la douleur.
Exemple encore :
Tout le monde est d'accord sur le prix excessif des autoroutes, mais
on a su se fourrer dans une situation si inextricable, et surtout si
bien verrouillée par la finance qu'elle en devient inaccessible à
la volonté populaire. On voudrait bien faire quelque chose, mais pas
de chance : on a tout fait pour se retrouver pieds et poings
liés devant les exploiteurs de la voie publique....
Sauf à renverser la
table à jouer politique, mais alors où vont aller jouer ceux qui,
au prétexte de servir leur peuple et leur pays, ont entrepris de
longues et lucratives carrières de joueurs invétérés ?
Le Front National ne
fait pas autre chose que de surfer sur l'impuissance de ceux qui ont
avant lui multiplié mensonges et promesses pour s'assurer une place
à la lucrative table de poker. Parce que sa place à la table de
jeu, il la veut. Ils la veulent. C'est la ruée de la meute des
incompétents, des arrivistes de tous poils, des sans-diplômes et
des aventuriers sans scrupules pour devenir vizir et calife à qui
n'en veut.
Il reste un argument
politique très lâche, très facile, que seul Pétain avait promu
avant le Front National : la peur. On vend de la peur. C'est
tout le contraire de la volonté nationale de bâtir sans faillir un
monde nouveau, c'est le déni des valeurs humaines brandies comme un
étendard derrière lequel on monte au combat, la peur, c'est la
queue entre les jambes des faibles, des vaincus-d'avance, des
pleutres et des sans-convictions.
Faute d'avoir ses
convictions propres, on se contente de dénigrer les autres. Et bien souvent, même pas pour leurs convictions, mais simplement pour ce
qu'ils sont.
Il y a des
communautés qui ont l'habitude de ce rôle de boucs émissaire :
les Juifs, maintes fois exclus de nombreux pays au cours de
l'histoire, déportés pendant la dernière guerre, et toujours visés
aujourd'hui par les vociférations de bistrot.
Il existe aussi les minorités « occasionnelles », celles qui passent au mauvais endroit au mauvais moment, et que l'on charge de tous les péchés du monde. Les Polacs dans le nord au début du siècle, suivis des Ritals et des Espingos, sans parler des Portos qui font pourtant des maisons si solides.
Il existe aussi les minorités « occasionnelles », celles qui passent au mauvais endroit au mauvais moment, et que l'on charge de tous les péchés du monde. Les Polacs dans le nord au début du siècle, suivis des Ritals et des Espingos, sans parler des Portos qui font pourtant des maisons si solides.
Puis il y a eu le
Bicot, le Bougnoul, le Melon, qu'on a fait venir pour reconstruire la
France abattue par la guerre et dont on s'est étonné ensuite qu'ils
prétendent également habiter les immeubles qu'ils avaient
construit.
Et il y a aussi les
homosexuels, les pédés de service, qui de toutes les époques, sous
tous les régimes, ont été jetés aux fauves de la vindicte
populaire. Ça faisait des jeux du cirque pour pas cher, et leur
supplice avait, outre sa qualité d'attraction populacière, la valeur
pédagogique de convaincre les foules ébahies de continuer à
fabriquer à qui mieux-mieux les petits travailleurs et les petits
soldats dont nos maîtres avaient besoin pour continuer à
s'enrichir. Chômage, famines ? Qu'importe ! Plus vous
serez nombreux, plus les salaires seront bas et plus les riches
seront riches.
Comment manœuvrer
les têtes vides, les cerveaux à courants d'air et les hommes sans
savoir ?
Regardons les
meetings et les micros-trottoirs du Front National : c'est tout
de même la plus belle concentration de jeunes sans culture et de
vieillards aigris qu'on puisse trouver dans l'hexagone. Une
véritable sélection anti-eugéniste !
Alors facile :
Déjà, le mensonge et la religion, ce qui revient à peu près au
même.
La religion a
néanmoins sur le mensonge une supériorité de taille : elle
fonctionne toute seule, en autarcie, en auto-suffisance. Il suffit de
la lancer une fois pour toutes, et elle trouve, comme la végétation,
sa nourriture dans ses détritus. Ne reste plus, par d'habiles
manœuvres de communication, -ce qui est facile quand on possède la
finance-, qu'à l'orienter dans le sens où on veut la rendre
servile.
Le mensonge, c'est
un peu plus compliqué, parce qu'il faut le nourrir quotidiennement.
Mais l'avantage du mensonge, c'est que, comme justement, il vit au
jour le jour, on peut le télécommander quasiment au millimètre
pour le faire agir exactement où et quand on a besoin de lui.
Sans préjuger de ce
que les partis traditionnels en ont fait, et il faut tirer un coup de chapeau à la virtuosité avec laquelle le Front National le manipule actuellement.
D'abord en tordant
les chiffres. Non, le Front National n'a pas reçu les suffrages de
30 % des Français, mais seulement, aux dernières européennes,
son élection de prédilection, de 25 % des quelque 50 % de
ceux qui sont allés voter. Or 25 % de 50 %, ça fait
12,5 % sur toutes les calculettes…
Autre technique de
mensonge : les prévisions apocalyptiques, traditionnellement
utilisées à outrance par les prédicateur les plus comiques :
le mariage pour tous va conduire à l'effondrement de la société,
« l'invasion » des immigrés est telle qu'ils nous
« remplaceront » à brève échéance.
Si les couples
homosexuels devaient abattre la société, elle serait à terre
depuis longtemps ! Aussi loin qu'on remonte dans l'histoire, on
trouve des hommes qui vivent avec des hommes et des femmes avec des
femmes, et lorsque l'un d'entre eux a eu un enfant d'un couple
hétérosexuel antérieur, ils ont un enfant… Dont certains sont
devenus de grands personnages. Alors, c'est « une signature au
bas d'un parchemin » qui va chambouler l’histoire ?
Commencez dont par l'étudier, l'histoire, messieurs-dames dont la
seule jouissance semble être de décrier celle des autres.
Et le grand
remplacement, c'est remplacer des Français par des Français ?
Où est l'abomination ? Si les nouveaux Français n'ont pas les
idées haineuses et tordues des anciens, ce serait même plutôt un
bienfait !
Et encore une autre
technique de mensonge : l'amalgame. La majorité des délinquants
sont immigrés. D'abord, l'immense majorité des délinquants sont
des petits délinquants, tireurs de sacs, voleurs à l'étalage et
cambrioleurs occasionnels. Et ce qui caractérise la majorité de ces
pauvres gens, ce n'est pas leur origine, c'est leur pauvreté. Et à
eux tous, ils volent beaucoup moins que nos quelques grands escrocs
en col blanc… Vous savez, ceux qui ont plein d'avocats, ne sont
jamais jugés en comparution immédiate et proclament aux télévisions
serviles qu'ils sont victimes d'erreurs judiciaires et de
machinations.
Il ne faudrait pas
oublier de parler des immigrés qui réussissent, qui sont pourtant
nombreux. Et ceux-là constituent une véritable provocation pour les
familles bourgeoises dont les rejetons qui n'ont manqué de rien ont
lamentablement foiré leurs études.
Regardons par la
bonne lorgnette, et on verra les choses comme elles sont : allez
dans une entreprise, un bureau d'étude, dans un service
informatique ; il y a autant d'enfants d'immigrés qu'en prison,
mais ceux-là n'excusent pas l'échec des petits bourgeois, ils
l'accusent plutôt, alors on les passe sous silence. On les voit si
peu à la télévision… Et Zemmour n'a jamais eu un mot pour eux.
Amalgame encore que de dire que le mariage pour tous serait une antichambre de la pédophilie. Chiffres du ministère de la justice à l'appui :
91 % des affaires de pédophilie sont hétérosexuelles, et
71 % se passent au sein des familles hétérosexuelles bien de
chez nous, de celles qui
dénoncent les autres. 4 % seulement concernent des enseignants
ou chargés d'éducation, avec toujours cette même proportion de
90 % d'affaires hétérosexuelles. Les gays représentent dans
le domaine pédophile le même pourcentage minoritaire (environ 10%)
que dans la société. Et cela depuis des millénaires. Pourquoi le
mariage pour tous y changerait-il quelque chose ?
Tout cela pour
définir la campagne électorale que nous subissons aujourd’hui :
plus personne ne sait « ce qu'il faut faire », et donc
tout le monde proclame haut et fort « ce qu'il ne faut pas
faire ».
A ce jeu de
fais-moi-peur, le Front National est champion sur tous les tableaux.
L'injure est l'argument de ceux qui n'ont rien à dire.
D'abord parce que
quand on ment, qu'on tord les chiffres et qu'on se livre à des
amalgames malsains, on est forcément le meilleur menteur. Et à ce
jeu là, aucun parti n'arrive à la cheville du Front National.
Mais surtout parce
que la vraie peur dans cette affaire, ce n'est pas celle que le Front
National distille à propos d'une situation dont personne ne
contestation l'aspect précaire, mais la vraie peur, -et de celle-là
on ne parle pas assez-, la vraie peur devrait être celle de ce qui
se produirait si, par malchance- ce parti gagnait en influence et
parvenait au pouvoir. La vraie peur brandie par Manuel Valls, avec
qui je ne suis pas souvent d'accord, mais qui sur ce terrain,
recueille tous mes suffrages.
Les premiers faits
et gestes du F. N. dans les mairies qu'il a conquises devraient nous
alarmer, mais on joue « Pierre et le loup ». Fermeture
des locaux de la Ligue des Droits de l'Homme, exclusion des pauvres
des cantines scolaires, désengagement du Téléthon et de la Journée
de la mémoire de l'esclavage, décrochage des drapeaux européens,
dissolution des jumelages culturels avec des villes étrangères,
etc.
Sans parler du
cataclysme économique qui s'abattrait sur nos têtes si d’aventure,
on se retirait de l'euro, qui, sans être une sinécure, demeure la
meilleure façon d'avancer dans un contexte international hostile où
les vautours sont prêts à fondre sur les plus faibles et les plus
petits. Le programme économique du Front National n'a même pas le
réalisme d'un stratagème de Monopoly. Il n'est qu'un fantasme aviné
de mythomanes de comptoir.
Alors, la peur que
le Front National instille dans nos chaumières, ce n'est qu'un conte
de fées à côté de celle qui s’emparera de nous si d’aventure
il devenait le marionnettiste en chef. Mais ce sera trop tard.
Et souvenons nous
qu'il vaut mieux voter pour pas grand-chose que de se tirer dans le
pied, ou de se jeter dans le vide en espérant que s'ouvrira un
parachute promis par… Marine Lepen…
Plusieurs sites dressent la liste des dérapages les plus odieux des élus du Front National. En voici un assez bien documenté:
http://www.lentente.net/
A consulter au fur et à mesure de ses mises à jour...
http://www.lentente.net/
A consulter au fur et à mesure de ses mises à jour...
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