Il y a des années
que le FN nous bassine avec « l'UMPS », qui semble, à
défaut de projets cohérents, tant humanistes qu’économiques et
sociaux, constituer, par défaut, son seul programme. Les partis
politiques traditionnels essaient de nous dire ce qu'il faut faire,
le FN fonctionne comme un photographe à l'ancienne : il
travaille en négatif et semble se borner à indiquer ce qu'il ne
faut pas faire, pas accepter, pas intégrer.
Mais l'élection du
Doubs qui s'annonce allume le gyrophare de l'actualité sur le
« Front républicain ». Le Front républicain est une
figure de démocratie qui ne semble fonctionner qu'en sens unique.
L'exemple le plus marquant en est la présidentielle de 2002, qui vit
Jacques Chirac se faire élire avec 80 % des voix, la gauche
l'ayant soutenu pour éloigner du pouvoir le spectre Le Pen qui
s'était pointé au deuxième tour.
Mais lorsque c'est à
la droite de travailler à écarter le front national en soutenant un
candidat de gauche contre lui, le front républicain, soudain, tombe
en panne. Tous les prétextes sont bons, les « ni - ni »
sont portés en triomphe, expliqués et décortiqués, présentés en
plusieurs versions nuancées, et une partie de la droite est prête à
sacrifier les valeurs républicaines sur l'autel du pouvoir.
Fini l'UMPS. Voici
venir le FNUMP (prononcer phonétiquement, comme « flop »),
constitué de tous ceux qui sont prêts à piétiner les valeurs de
la république pour s'assurer un petit strapontin à l'assemblée.
Avant eux, Henri IV avait accédé au trône en estimant que « Paris
valait bien une messe », eux, pensent que les valeurs des
Lumières, la tolérance, l'esprit de la république et les droits de
l'homme peuvent être piétinés devant leurs velléités
d'arrivisme.
L'UMP nous a
longtemps dit que la gauche, c'était fini, brisé, irrémédiablement
divisé, et c'est maintenant eux qui se déchirent comme jamais aucun
parti ne s'est déchiré. Entre les anciens au tribunal et les
nouveaux qui se donnent des coups de pied dans les tibias,
vérification est faite que nous avons bien la droite la plus bête
du monde, ce qui est tout de même inquiétant quand on constate que
nous n'avons pas non plus la gauche la plus intelligente…
Les rares édiles de
l'UMP qui soutiennent la version « front républicain »
du vote du Doubs en sont à se demander s'ils doivent rester dans un
parti où ils sont encore quelque chose, mais avec lequel ils sont en
désaccord, ou migrer vers l'improbable centre de l'UDI où ils
seront plus à l'aise mais ne seront plus grand-chose.
Tragique
illustration des « carrières politiques au long cours »
dont la multiplication est un des fléaux de la démocratie.
Croisons les doigts
pour que « l'effet 11 janvier » éclaire les électeur du
Doubs dimanche prochain.
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