Syriza n'est pas un
tout nouveau parti. Sa fondation remonte à 2004 et ses premiers élus
aux élections de 2007. Depuis le début, en vrai parti de gauche,
Syriza a été favorable à l'égalité des droits pour les LGBT.
Il est vrai qu'en
Grèce, pareille posture est plus avant-gardiste qu'ailleurs :
même les socialistes du PASOC y sont opposés, et en 2015, n'existe
toujours aucune forme d'union, même civile,…
Bien avant
l'élection qu'il allait remporter, Alexis Sipras avait dessiné sa
stratégie politique pour « l'après élection ». Il
faudrait faire face à l'Europe, résister, et pour ce faire,
s'allier de manière un peu « contre-nature » mais
efficace à un parti souverainiste, lui aussi capable de résister à
la pression européenne.
Mais ces gens-là, le parti LAOS, sont de droite, et
même très de droite, puisque copains avec le Front National français, et donc opposés à l'émancipation des LGBT. Qu'à cela
ne tienne : à la trappe, les revendications d'égalité citoyenne des LGBT. Quelque jours avant le scrutin,
Alexis Tsipras a déjà déroulé le tapis à ses nouveaux amis
politiques, et les LGBT sont balayés, comme toujours, sous le tapis.
Évacues, radiés. Sacrifiés sur l'autel du pouvoir.
Les LGBT et leurs
droits -qui sont pourtant un « droit de l'homme » comme
les autres-, ne seront-ils jamais qu'une valeur d'ajustement aux
yeux des politiciens de tous bords, même ceux en qui on a failli
avoir confiance ?
Nous sommes bien peu
de choses, n'est-ce pas, Madame Michu ?
A la lumière de
cette cuisante déception, on peut s'interroger sur le corollaire de
cette douloureuse constatation. On se souvient qu'en 1999, les
socialistes français ont du s'y reprendre à deux fois pour voter le
PACS, messieurs les députés de gauche ayant, lors du premier
passage de la loi, préféré se défiler que de devoir rendre compte
devant leurs électeurs d'avoir voté une mesure si décriée dans
les presbytères et autres sous-préfectures. On sait qu'en 2012 et
2013, les édiles du PS, président en tête, n'étaient pas de
fervents partisans du mariage pour tous, et qu'ils ont mis neuf mois
à voter une loi qui aurait du passer en trois semaines, permettant
ainsi aux bataillons homophobes de distiller des citernes d'eau
bénite et de fomenter des manifestation anti-républicaines qui sont
autant d'injures à la laïcité.
Était-ce, comme je
l'ai supposé dans ce blog en leur en faisant le reproche amer, une
simple valse-hésitation, une incohérence de stratégie politique
comme ils semblent en faire tant ?
A moins que ce ne
soit une manœuvre de diversion, un pavé jeté dans la mare des
médias pour en troubler l'eau de manière assez durable, et
détourner ainsi l'attention des foules hagardes des vrais problèmes,
chômage, dictature économique d’Angela Merkel, et de quelques
autres sujets qu'on aimerait voir passer au second plan ?...
Négligence ou
suprême stratégie politique ? Amateurisme ou dévoiement de
la politique ?
L'échiquier devient
intéressant à observer, l'élection espagnole de Podemos approchant
à grand pas. Sauf qu'en Espagne, les droits LGBT ont déjà été
reconnus.
Syriza et Podemos
vont-ils fraterniser, en dépit de l'abîme qui les sépare en
matière de gestion des droits des minorités ?. Si c'est le
cas, on pourra s'en réjouir en matière de lutte contre l'austérité
merkellienne, mais ce sera une nouvelle démonstration de la virtualité des droits LGBT.
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