Estrosi rhabillé pour plusieurs
saisons.
L'actualité continue de résonner
comme un magasin de casseroles un jour de tremblement de terre.
Chacun y va de son petit couplet, y
compris et surtout du petit couplet qui les fait vivre en dépit de
l'opinion publique et de la situation durement rappelée par la
réalité.
Ainsi par exemple Christian Estrosi,
député-maire UMP de Nice et même, depuis « la restructuration
de janvier », vice-président de l'UMP, « le
motodidacte » pour les intimes, ministre de l'industrie du
gouvernement Fillion II, s'est-il mis en devoir de critiquer les
résultats il est vrai encore peu convaincants du gouvernement en
matière industrielle.
Mal lui en prend, car ses critiques
sifflent au oreilles de Jérome Cahuzac, qui n'a pas fait ses classes
dans les boxes d'un circuit automobile, et qui est justement, en tant
que ministre du budget, en train de démêler les obscurs chignons laissés par le gouvernement précédent.
Cahuzac, il est très drôle dans la
vie, ce qui fait que même lorsqu'il s'énerve et qu'il taille un
costume à quelqu'un, il ne se départit pas de son humour et du
coup, lui taille un costume de clown. Rhabillage très réussi du
mannequin Estrosi, dont il rappelle très brièvement l'inconstance
des opinions et l’immense œuvre inaccomplie :
Quand « la marche pour tous » marche dedans...
Photo AFP
Les affaires de la Marche pour tous ne
vont pas beaucoup mieux. Il est vrai que l'imposture était bien
menée, avec les enfants et les familles modèle bien alignées en rang d'oignons au
premier rang, mais les méchants marionnettistes cachés derrière
étaient si grands et si vilains que l'opinion publique a fini par
les remarquer. Il aura fallu un peu de temps, mais voilà un
salutaire vent de printemps qui montre les coulisses peu affriolantes
de l'aventure.
Pour montrer leur puissance, les
homophobes travestis en papa-maman avaient déclaré que leur
renommée était si grande et leur faveur si largement partagée dans
le royaume qu'ils avaient amoncelé 700 000€ de dons pour mener à
bien leur croisade.
Qu'à cela ne tienne, leur répond-on :
la loi française, dans sa grande soif de justice républicaine, et
très précisément la loi n° 87-571 du 23 juillet 1987 modifiée
sur le développement du mécénat et son décret d'application n°
2009-540 du 14 mai 2009 prévoit que toute accumulation de dons de
plus de 153 000€ doit faire l'objet d'une déclaration publique...
Une pétition est donc ouverte chez
Avaaz, le grand spécialiste de la pétition, pour que les marcheurs
pour tous nous expliquent d'où viennent leurs précieux écus et qui
sont leurs généreux donateurs.
Pendant que cette pétition fait son
chemin, une autre pétition, rédigée celle-là par la Marche pour
Tous, s'est heurtée aux portes de bronze du Conseil
Économique Social et Environnemental qui, de toute façon, n'avait
pas autorité pour interférer avec le législatif, attendu que
d'après les textes que Frigide Barjot avait mal lus ou volontairement
négligés, « en vertu de l’article 69 de la
Constitution et de l’article 2 de l’ordonnance du 29 décembre
1958 portant loi organique relative au Conseil économique social et
environnemental, la saisine du CESE pour avis sur un projet de loi
relève exclusivement du premier ministre »
Du coup, un quarteron de députés UMP menés par Jean Marc Lefur a déposé un projet de loi tendant à la suppression du Conseil Economique, Social et Environnemental. Vengeance!
Ah
les Marcheurs pour tous auront au moins appris que quand on jette du
caca dans le ventilateur, il ne faut pas rester devant !
L'arrosage continue...
Avant
même qu'un éventuel amateur lui demande avec combien de doigts, une
forte voix s’est élevée dans l'assistance : celle de Gérard
Zwang, qui avait publié un livre du même titre six mois plus tôt...
Nouveau
coup du sort, donc : il faut retirer le livre de la vente et le
mettre au pilon... Du coup, on apprend qu'il ne se vendait pas :
seulement 800 exemplaire avaient trouvé preneur dans les quinze
jours d'exposition dans les bacs. Et encore le communiqué ne
précise-t-il pas si c'est 800 suivant la police ou suivant les
manifestants...
Mais
le sort continue à s'acharner...
Dieu
aurait-il abandonné les Marcheurs pour Tous ? Voilà que le Sénat s'y met !
Le
collectif de la Marche pour Tous prétend s'inscrire à la Commission
des Lois du Sénat pour y être entendu. C'est compter sans le
pragmatisme du sénateur Jean Pierre Michel, Premier vice-président
de ladite Commission des Lois du Sénat, qui leur répond vertement
qu'ils ne représentent rien d'institutionnel et qu'on les a déjà
trop entendus. Cliquez sur la lettre ci-dessous pour l'agrandir.
Elle
se passe de commentaires. Une association dont on ne connaît ni les
statuts ni les comptes, née de rien en quelques semaines, ne
représente qu'une flatulence de l'opinion publique, et le Sénat a
d'autres sources
autrement plus respectables pour se
faire une idée, si besoin était.
Enfin,
pour terminer en beauté, voici le blog d'un « repenti »
du clan Barjot. Un très proche de la famille, qui retrace tout le
tracé des protagonistes et pointe du doigts toutes leurs
accointances -et elles sont nombreuses- avec l’extrême droite, et
même la droite très extrême.
J'ai
été très surpris d'apprendre que, parmi les dépouilles que j'ai
piétinées sur le marbre et le trottoir d'Assas au début des
années 70 se trouvaient peut-être celles des futurs Basile de Koch
et de Karl Zéro. Le second semble avoir guéri des ravages du
morpion brun qui le rongeait alors., c'est peut-être grâce à moi ?
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