Voir « Les Invisibles »,
absolument.
Des nombreux films réalisés sur la
condition homosexuelle en général, « Les Invisibles »
comptera, avec « La race d'Ep » parmi les plus
importants.
« La Race d'EP » se voulait
un documentaire exhaustif sur l'histoire des droits LGBT depuis le
XIX° siècle, finissant avec les folles années 70. (Le film date de
1979).
« Les Invisibles » est une
promenade en compagnie des aînés LGBT, -la plupart des intervenants
sont nés avant la guerre-, sous forme d'un dialogue émouvant,
drôle, tendre, inattendu, léger...
Le côté pédagogique ou documentaire
semble soigneusement évité même si, après coup, force est de
constater que le choix et l'ordre des séquences font que « tout
est dit ».
Certains se sont pliés dans le moule
hétéroformé jusqu'à la moitié de leur vie, d'autres ont adopté
une vie homosexuelle avec tant de naturel qu'ils n'ont jamais pensé
qu'il pût exister autre chose, d'autres encore ont souffert très
longtemps d'une éducation religieuse et d'une éducation bourgeoise
austère avant de se réaliser, et les derniers, constatant leur
marginalité avec détachement et pragmatisme, ont abandonné la
ville pour les chèvres du plateau d'Albion.
D'aucuns lui reprochent de ne pas être
« raccordé » au monde d'aujourd'hui. C'est s'aveugler
d'un intellectualisme mal placé. Que serait la vie homosexuelle
actuelle si elle n'avait pas été défrichée par tous ces anciens,
que l'on voit faire mai 68 à quarante ans, aller au FHAR (Front
Homosexuel d'Action Révolutionnaire) et fonder des GLH (Groupes de
Libération Homosexuelle) au milieu de leur vie, concilier pour
certains une famille hétérosexuelle heureuse et leur nouveau
compagnon ?.
Fallait-il extrapoler sur la condition
gay d'aujourd'hui dans un film qui décrit si bien « la
fondation de notre émancipation» ? En les écoutant
dialoguer, voire monologuer, on a envie de les aimer, tous. Ils sont
tendres, attachants, émouvants. Le film attire un public plutôt
jeune qui reçoit ce déluge de tendresse et de courage dans un
silence recueilli, et se rafraîchit de grands éclats de rire avec
les protagonistes. A peine sortis des bûchers et des asiles, (on a
enfermé des homosexuels en France jusqu'en 1914), les pédés et les
gouines relèvent la tête. Et sous les cheveux blancs de ceux-là
souffle encore un vent de révolté inspiré, qui manque à bien des
jeunes d'aujourd'hui...
Pourquoi tant de violence à l'UMP ?
Le parti continue à se rouler dans la
boue, non seulement par le combat de ses chefs qui nous distrait un
peu, mais surtout par les dérapages de ses seconds couteaux dont
certains croient encore que la ringardise et le mensonge vont les
sauver d'une déroute électorale annoncée. Car si le parti a perdu
le contrôle de toutes les institutions, quelques vautours se
cramponnent encore à leur rocher local.
Par exemple le député UMP Nicolas Dhuicq prend ses rêves pour des réalités :
pour lui, les enfants élevés par des couples homosexuels ne se
voient pas fixer de repères par le père, et constituent des
terroristes en puissance...
Ah ? Et ceux qui ont deux papas,
par exemple ? Sans compter que le terrorisme a presque toujours
des racines religieuses, ce qui ne semble pas en phase avec
l'éducation que peut prodiguer un foyer homosexuel, en général peu
porté sur la religion...
Il y a dans ce pays un problème de
communication : les discours réalistes, l'exposé de faits
objectifs, comme l'existence de 30 à 50 000 enfants déjà élevés
par des homosexuels, sans compter les 500 000 qui grandissent dans
des familles monoparentales n'ont pas de devenir différent des
autres. Ils ont le même taux d'échec et de réussite...
La plupart des délinquants de nos
belles banlieues sont victimes, comme les services sociaux le
définissent très bien, d'une perte d'autorité du père.
L'abdication paternelle devant un monde où il s'est mal intégré.
Ces explications raisonnables,
assorties de faits et de chiffres officiels ne passent pas la rampe
de la communication. Mais qu'un illuminé s'avise de dire que les
familles homosexuelles vont produire des rejetons incestueux et
terroristes, tous les micros de France et de Navarre se tendent vers
lui pour recueillir ses inanités. Ses imbécillités font
instantanément le tour de la presse.
Alors que les faits, eux, sont toujours
enfermés dans des dossiers qu'aucun journaliste n'ouvre jamais,
sinon dans une obscure chronique en page quatorze ou dans un doc télé
programmé à 23 heures.
Il n'en demeure pas moins que les
homosexuels d'aujourd'hui n'ont pas affronté de mouvements aussi mal
disposés à leur égard depuis Pétain.
Des milices homophobes réapparaissent
à Bruxelles, des agressions ont lieu à Paris, tard dans le Marais.
Casser du pédé redevient une distraction à la mode. La fachosphère
prend plus de place sur internet que la défense des libertés.
Choisissez au hasard n'importe quel grand progrès de la société
depuis la loi Weil, l'abolition de la peine de mort, la
dépénalisation de l'homosexualité, le mariage pour tous, faites
tourner Google et jugez du résultat.
Il faut réagir, d'abord en décapitant
les plus agités. Pour cela, une pétition demandant la dissolution
de Civitas et du GUD est en cours
Apportez lui votre voix...
Ensuite, rappelez autour de vous que la
vocation du clergé est de s'occuper de son culte, pas de notre cul.
Les Chrétiens ne cessent de reprocher à l'Islam d'être plus qu'une
religion, mais un mode de vie, mais dès qu'on leur parle
d'homosexualité assumée et de mariage pour tous, ils se mettent à
faire exactement ce qu'ils reprochent à leur concurrent : se
glisser dans nos maisons et même sous nos draps pour perquisitionner
et prétendre y instaurer une loi qui n'a pas cours dans la
république.
Je ne comprends pas en vertu de quel principe républicain le cardinal Vingttrois est entendu par la commission législative sur le mariage pour tous.
Et c'est le Figaro qui titre "à la sauvette". Dans quel sens faut-il le prendre?
Sauvette étendue, bien entendu, aux représentants des autres cultes qui se sont faufilés derrière lui par la porte mal fermée.
Sauvette étendue, bien entendu, aux représentants des autres cultes qui se sont faufilés derrière lui par la porte mal fermée.
L’Assemblée prépare la modification
du mariage civil, dans lequel les religions n'ont rien à voir.
Quand on pense rétrospectivement qu'un
représentant du clergé catholique s'est incrusté au comité de
censure cinématographique français de 1916 jusqu'à sa dissolution
en 1975, on imagine avec quel puissant Karcher il faut nettoyer
toutes les institutions pour les laïciser. A cette époque, il n'y
avait qu'une religion pour s'opposer aux libertés individuelles,
maintenant, elles sont au moins quatre.
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