vendredi 30 novembre 2012

435° Voir « Les Invisibles », absolument.









Voir « Les Invisibles », absolument.



Des nombreux films réalisés sur la condition homosexuelle en général, « Les Invisibles » comptera, avec « La race d'Ep » parmi les plus importants.

« La Race d'EP » se voulait un documentaire exhaustif sur l'histoire des droits LGBT depuis le XIX° siècle, finissant avec les folles années 70. (Le film date de 1979).

« Les Invisibles » est une promenade en compagnie des aînés LGBT, -la plupart des intervenants sont nés avant la guerre-, sous forme d'un dialogue émouvant, drôle, tendre, inattendu, léger...
Le côté pédagogique ou documentaire semble soigneusement évité même si, après coup, force est de constater que le choix et l'ordre des séquences font que « tout est dit ».

Certains se sont pliés dans le moule hétéroformé jusqu'à la moitié de leur vie, d'autres ont adopté une vie homosexuelle avec tant de naturel qu'ils n'ont jamais pensé qu'il pût exister autre chose, d'autres encore ont souffert très longtemps d'une éducation religieuse et d'une éducation bourgeoise austère avant de se réaliser, et les derniers, constatant leur marginalité avec détachement et pragmatisme, ont abandonné la ville pour les chèvres du plateau d'Albion.

D'aucuns lui reprochent de ne pas être « raccordé » au monde d'aujourd'hui. C'est s'aveugler d'un intellectualisme mal placé. Que serait la vie homosexuelle actuelle si elle n'avait pas été défrichée par tous ces anciens, que l'on voit faire mai 68 à quarante ans, aller au FHAR (Front Homosexuel d'Action Révolutionnaire) et fonder des GLH (Groupes de Libération Homosexuelle) au milieu de leur vie, concilier pour certains une famille hétérosexuelle heureuse et leur nouveau compagnon ?.

Fallait-il extrapoler sur la condition gay d'aujourd'hui dans un film qui décrit si bien « la fondation de notre émancipation» ? En les écoutant dialoguer, voire monologuer, on a envie de les aimer, tous. Ils sont tendres, attachants, émouvants. Le film attire un public plutôt jeune qui reçoit ce déluge de tendresse et de courage dans un silence recueilli, et se rafraîchit de grands éclats de rire avec les protagonistes. A peine sortis des bûchers et des asiles, (on a enfermé des homosexuels en France jusqu'en 1914), les pédés et les gouines relèvent la tête. Et sous les cheveux blancs de ceux-là souffle encore un vent de révolté inspiré, qui manque à bien des jeunes d'aujourd'hui...







Pourquoi tant de violence à l'UMP ?

Le parti continue à se rouler dans la boue, non seulement par le combat de ses chefs qui nous distrait un peu, mais surtout par les dérapages de ses seconds couteaux dont certains croient encore que la ringardise et le mensonge vont les sauver d'une déroute électorale annoncée. Car si le parti a perdu le contrôle de toutes les institutions, quelques vautours se cramponnent encore à leur rocher local.

Par exemple le député UMP Nicolas Dhuicq prend ses rêves pour des réalités : pour lui, les enfants élevés par des couples homosexuels ne se voient pas fixer de repères par le père, et constituent des terroristes en puissance...

Ah ? Et ceux qui ont deux papas, par exemple ? Sans compter que le terrorisme a presque toujours des racines religieuses, ce qui ne semble pas en phase avec l'éducation que peut prodiguer un foyer homosexuel, en général peu porté sur la religion...

Il y a dans ce pays un problème de communication : les discours réalistes, l'exposé de faits objectifs, comme l'existence de 30 à 50 000 enfants déjà élevés par des homosexuels, sans compter les 500 000 qui grandissent dans des familles monoparentales n'ont pas de devenir différent des autres. Ils ont le même taux d'échec et de réussite...
La plupart des délinquants de nos belles banlieues sont victimes, comme les services sociaux le définissent très bien, d'une perte d'autorité du père. L'abdication paternelle devant un monde où il s'est mal intégré.

Ces explications raisonnables, assorties de faits et de chiffres officiels ne passent pas la rampe de la communication. Mais qu'un illuminé s'avise de dire que les familles homosexuelles vont produire des rejetons incestueux et terroristes, tous les micros de France et de Navarre se tendent vers lui pour recueillir ses inanités. Ses imbécillités font instantanément le tour de la presse.

Alors que les faits, eux, sont toujours enfermés dans des dossiers qu'aucun journaliste n'ouvre jamais, sinon dans une obscure chronique en page quatorze ou dans un doc télé programmé à 23 heures.

Il n'en demeure pas moins que les homosexuels d'aujourd'hui n'ont pas affronté de mouvements aussi mal disposés à leur égard depuis Pétain.

Des milices homophobes réapparaissent à Bruxelles, des agressions ont lieu à Paris, tard dans le Marais. Casser du pédé redevient une distraction à la mode. La fachosphère prend plus de place sur internet que la défense des libertés. Choisissez au hasard n'importe quel grand progrès de la société depuis la loi Weil, l'abolition de la peine de mort, la dépénalisation de l'homosexualité, le mariage pour tous, faites tourner Google et jugez du résultat.

Il faut réagir, d'abord en décapitant les plus agités. Pour cela, une pétition demandant la dissolution de Civitas et du GUD est en cours


Apportez lui votre voix...

Ensuite, rappelez autour de vous que la vocation du clergé est de s'occuper de son culte, pas de notre cul. Les Chrétiens ne cessent de reprocher à l'Islam d'être plus qu'une religion, mais un mode de vie, mais dès qu'on leur parle d'homosexualité assumée et de mariage pour tous, ils se mettent à faire exactement ce qu'ils reprochent à leur concurrent : se glisser dans nos maisons et même sous nos draps pour perquisitionner et prétendre y instaurer une loi qui n'a pas cours dans la république.


Et c'est le Figaro qui titre "à la sauvette". Dans quel sens faut-il le prendre?

Sauvette étendue, bien entendu, aux représentants des autres cultes qui se sont faufilés derrière lui par la porte mal fermée.

L’Assemblée prépare la modification du mariage civil, dans lequel les religions n'ont rien à voir.
Quand on pense rétrospectivement qu'un représentant du clergé catholique s'est incrusté au comité de censure cinématographique français de 1916 jusqu'à sa dissolution en 1975, on imagine avec quel puissant Karcher il faut nettoyer toutes les institutions pour les laïciser. A cette époque, il n'y avait qu'une religion pour s'opposer aux libertés individuelles, maintenant, elles sont au moins quatre.














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