vendredi 2 mars 2012

409° Vanneste voit des pédés partout !


Nous autres, pauvres pédés, n'imaginions pas flanquer un pareil bazar à l'UMP. Voilà des gens qui ont réussi à se mettre d'accord pour tout un tas de vilaines choses, démonter pièce par pièce le code du travail, avantager les plus riches, affamer les Français « du bas », faire passer subrepticement notre pouvoir d'achat de nos porte-monnaie dans les coffres sans fond des spéculateurs, dévaster notre système d'enseignement, et j'en passe, mais qui n'arrivent pas à se mettre d'accord sur l'égalité des Français face au droit de s'aimer et de copuler à leur guise.


Les histoires de gros sous, les injustices, les discriminations, tout ça, ils l'ont géré. Mal, certes, mais dans un bel ensemble, sans dissensions internes ni discordances notoires. Mais ce bel entrain s'est brisé sur une malheureuse histoire de cul.


Multiplier le nombre des SDF par trois en un quinquennat pendant lequel le titulaire avait promis de le réduire à zéro en deux ans, ils savent faire. Mais savoir si les homosexuels ont le droit de s'aimer et d'avoir des enfants dans les mêmes conditions administratives que les hétéros, c'est trop fort pour eux.

Qu’une entreprise s'avise de ficher ses employés ou ses clients avec trop de zèle, elle passe immédiatement à la moulinette de l'opprobre et de la loi. C'est pas bien, il faut respecter la vie privée des gens, ne pas les catégoriser, ne pas les désigner, ne pas les trier. Fort bien. Mais alors pour quoi n'ont-ils aucun scrupule à perquisitionner jusqu'au fond de nos lits pour savoir si tel ou tel Français a le droit de vivre conformément à ses aspirations, d'aimer qui bon lui semble, et de vivre comme les autres ???

Le « cas Vanneste », car il faut bien appeler ce trop long feuilleton « un cas », est tout à fait représentatif de la vétusté et de la péremption des idées sociales de l'UMP, de son caractère réactionnaire, de sa propension à utiliser dogmes et systèmes pour soumettre et exploiter les braves gens au lieu de les guider vers un équilibre humaniste.


Voilà le parti qui se divise entre partisans de virer Vanneste et partisans de le garder, mais on peut toujours compter sur les doigts d'une main de manchot ceux qui sont d'avis de regarder une fois pour toutes les homosexuels comme des gens ordinaires, et non plus comme une minorité bridée dans un droit réduit sur mesure.


Copé et, de façon surprenante, Thierry Mariani, leader de « la droite populaire », sont partisan de renvoyer Vanneste à ses études mystiques, mais Lionel Luca et Jacques Myard affirment qu'en se défaisant de ce chatterton, l'UMP « tomberait dans le piège de GayLib, ce lobby qui opère au sein du parti une véritable chasse aux sorcières »...


De cette discorde résulte une côte mal taillée qui mécontente tout le monde ! On garde Vanneste au prétexte qu'il a donné « sa parole d'homme » de démissionner, mais on ne l'investit pas pour les législatives....

Lequel Vanneste déclare qu'il n'a jamais promis de partir, mais qu'il va s'en aller quand même. Mais que ce soit bien clair : s'il s'en va, ce n'est pas pour le prix de « son homophobie », mais au contraire parce que ce parti étouffant ne lui permet pas d'exprimer ses sentiments.




Ce qui nous donne quand même quelques morceaux choisis, lorsqu'il déclare, notamment :

«Mes interventions sur l'homosexualité sont rares, beaucoup moins dures que certains de nos amis. Elles sont fondées sur des connaissances historiques, psychologiques, anthropologiques».


Rares ? Vous avez dit rares ? Je cherche encore un exemple où il parlerait d'autre chose !

Et quels amis ? Des exemples ?


Autre morceau de bravoure, lorsqu'il estime que l'UMP est littéralement infiltrée de suppôts de sa tante, qui « par cooptation », répandent leur doctrine dans ses rangs dans le but de l'officialiser.

Le bouquet étant atteint lorsqu'il qualifie GayLib de « lobby militant dont les membres prolifèrent au parti », alors que précisément, GayLib a annoncé qu'il cessait de soutenir l'UMP devant son refus réitéré de prendre en compte les revendications LGBT.


Et au final , si Vanneste finit par quitter l'UMP, non pas devant les accusations d'homophobie qui lui sont opposées et dont la justice l'a d'ailleurs blanchi, mais pour le motif qui lui convient « de ne pas pouvoir s'y exprimer librement », où va-t-il aller ? Au FN ? Il risque d'y perturber la savante campagne que Marine a lancée en direction du vote gay en essayant de faire croire que les agressions homophobes seraient le fait de l'islamisation du pays … Pas sûr qu'on y accueille ce trublion de bonne grâce. D'autant plus qu'il y a là bas tout un tas de petits bourgeois à cheveux courts bien propres sur eux et sans doute élevés chez les curés qui n'ont pas du tout envie qu'un discours homophobe vienne perturber l'ordre nouveau...

Au CNI, devenu CNIP, d'où il vient ? C'est le plafond de verre... Le CNIP ne possède qu'un seul député (Gilles Bourdouleix) et un seul sénateur (Philippe Dominati)...et fait quelque peu figure de parti fourre-tout en accueillant pèle-mêle des laïques et des intégristes.

Photo: couverture du journal "Minute".


Enfin, on se perd en conjectures sur les motivations profondes de Christian Vanneste, qui semble s'obstiner à tracer son sillon dans une direction où bien peu de gens vont le suivre, dans notre beau pays où 63% des citoyens sont favorables au mariage homosexuel.

Finira-t-il en psychiatrie ? Ou dans la presse à scandale pour avoir enfin donné libre cours aux vigoureuses pulsions qui, comme le supposent les docteurs de la tête, sont en général à l'origine des cas les plus opiniâtres de fixation et d'obsession ?


Voilà en tout cas sa crédibilité perdue. Un à zéro, la balle au centre. La suite de l'histoire nous distraira de la vie politique mouvementée qui nous attend...


La preuve : Voilà notre Sarkozy chahuté dans les rues de Bayonne, et c'est, bien sûr, la faute du parti socialiste qui exhorterait ses troupes à crier leur joie de le voir arriver. Il est bien connu que la baisse du pouvoir d'achat, la ploutocratie, la montée du chômage, les fermetures d'usines, l'arrogance du pouvoir, l'insécurité grandissante et la politique d'immigration forcenée ne sont pour rien dans le mécontentement des Français, et qu'il est nécessaire que le sauvage parti socialiste aille agiter la muleta sous les naseaux du bon peuple et lui planter quelques banderilles supplémentaires dans l'échine pour qu'il se décide à manifester.


Non, il n'y a pas de commandos de gauchistes pour égayer les visites de Sarkozy, il n'y qu'un mécontentement populaire spontané, qui va bientôt, ne leur en déplaise, se manifester dans les urnes.


Sinon, pourquoi le public des meetings et des visites d'usines de Sarkozy est-il si soigneusement trié sur le volet ? Pourquoi les foules déchaînées sont-elles tenues à distance, les périmètres de visite bloqués et les routes fermées lors des sorties habituelles du petit précieux ?
Pour éviter, précisément, ce qui se produit immanquablement si de telles précautions ne sont pas prises, ce qui fut le cas à Bayonne.


Être un président populiste ne fait pas de lui un personnage populaire : la preuve !

Quant à la sortie sur « l'épuration » de la fonction publique perpétrée par Sarkozy en cas de victoire de Hollande, (il n'a pas dit les « socialo-communistes », mais ça a du le démanger...), elle me réjouit doublement :

Une première fois parce qu'elle dénote que son argumentation a versé au delà de l'outrance, dans l'imbécillité, et la seconde parce qu'elle me remémore 1981, où l’épuration fut également annoncée par une droite aux abois...




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