Casse-toi, riche con !
L'an dernier, Eric Woerth (encore vaillant) et Catherine Lagarde (tout va très bien, madame la marquise) nous disaient que la France ne saurait se dispenser d'un bouclier fiscal attendu que la Suisse et la Scandinavie en possédaient un (à 60%), et les mêmes nous disent aujourd'hui qu'il faut le supprimer parce que « notre partenaire allemand » n'en possède pas.
La seule morale de l'histoire est que, quoi qu'on fasse, on ne ressemblera jamais ni aux uns ni à l'autre...
Aujourd'hui, François Fillon nous glisse dans un discours que le bouclier fiscal n'est pas un tabou « si on intègre sa suppression dans une vaste réforme fiscale ». (oulà, penser à acheter de la vaseline).
Comme chaque réforme de ce gouvernement se solde par un dépouillement accru de notre pouvoir d'achat et de nos droits et avantages sociaux, c'est avec ces mots clés que l'on s'est mis à chercher en quoi pouvait consister une telle réforme. On a vite trouvé le tour de magie. Car il est évident que s'ils ont si vite changé d'avis, c'est qu'ils ont trouvé un truc pour nous niquer davantage.
Il s'agit d'associer la suppression du bouclier fiscal à celle de l'impôt sur la fortune, en prétextant que le premier avait été imaginé pour adoucir certains effets néfastes du second, et en oubliant de préciser qu'à l'origine, cette « association » visait à protéger quelques bénéficiaires d'immobilier acquis par héritage qui n'avaient justement pas les moyens de faire face à une valorisation rapide de leurs murs (exemple les petites maisons de l'île de Ré et d'Oléron), et non pas de dispenser les vraies fortunes de contribuer à la solidarité nationale.
Cette couleuvre ayant été escamotée une première fois, il semble facile de l'escamoter une deuxième fois. Un petit coup de calculette confirme, si besoin est, la rentabilité du tour de passe-passe pour nos riches Français : L'ISF rapporte 3,2 milliards d'euros, dont on rend 670 millions avec le bouclier fiscal. En supprimant les deux à la fois, l'état offre quelques 2,4 milliards d'euros supplémentaires à ses amis fortunés.
Bien sûr, c'est un manque à gagner, mais comme nous sommes là, nous, pauvres cons, pour rembourser la différence, tout comme nous avons déjà payé le paquet fiscal et tout comme nous risquons bien de devoir payer le coût des retraites, quelle importance ?
L'effet d'annonce de l'abolition du bouclier fiscal est bien supérieur à l'amertume du calice, surtout aux papilles d'un contribuable qui en a déjà vidé une tournée...
L'UMP voyous d'internet ?
Il y a déjà quelques mois que les spécialistes de la communication politique en parlent, et l'affaire se précise. L'UMP prépare 2012 sur internet comme tout le monde, mais ne semble, elle, reculer devant aucun procédé : l'un des plus habituels serait d'inscrire de pseudo-militants de gauche sur les sites et forums anti-sarkozistes pour y glaner « du renseignement » et y semer la zizanie.
Un projet avait déjà vu le jour qui consistait à envahir les partis de gauche d'encartés sous-marins qui devraient élire un candidat aussi peu gagnant que possible aux fameuses primaires de préparation de la présidentielle. Les effectifs nécessaires à pareil phagocytage avaient faut classer ce projet au nombre des mythes.
Par contre, aller faire le troll sur les sites et forums de gauche, ça semble plus facile... Jusqu'à un certain point, parce que les enquêtes sont en cours, des adresses IP déjà identifiées, et des dossiers en train de se constituer.
Souvenons-nous des séduisants arguments des républicains américains qui, pendant la campagne présidentielle, tentaient de persuader les Américains que s'ils votaient Obama, ils allaient devenir musulmans et communistes, et qui, pendant le vote de la loi sur le système de santé pour tous voulu par Obama, affirmaient que si la France possédait un tel système, c'est parce que la France était un pays communiste auquel il convenait de ne pas ressembler.
Il y a plusieurs approches de la technique : celle de Jacques Chirac, qui disait que « plus c'est gros, mieux ça passe », celle de l'inclassable George Frêche, qui affirme qu'il y a 95% de cons, et que c'est donc à eux qu'il s'adresse pour se faire élire, et le vieux proverbe arabe qui dit :
"Pour être compris des chiens, il faut savoir aboyer..."
En tout cas, pour être traité comme un chien, le petit contribuable français peut compter sur « la réforme fiscale de l'UMP »...
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