Dans mon billet ci-dessous, je disais tout le bien que je pensais d'un sénateur qui espérait museler internet en obligeant les blogs à posséder un « ours » (références de l'éditeur) tout comme les publications imprimées.
Moi-même et bien d'autres expliquions au sénateur Masson que tous les blogs dignes de ce nom étaient aisément identifiables, et que ceux qui ne voulaient pas l'être ne le seraient pas pour autant malgré sa loi. Tout comme il existe des imprimés signés et des tracts anonymes.
C'était donc méconnaître la technologie que de proposer une loi comme la sienne. D'ailleurs, et en toute matière, il est naïf d'imaginer qu'il n'y a qu'à interdire quelque chose pour que ça n'existe pas.
Les excès de vitesses, les chèques sans provision, les commissions occultes, les trafics d'armes, l'homophobie et le vol à l'arraché sont autant de délits interdits qui se produisent chaque minute.
Tiens, il y a des petits cons qui pétaradent en scooter dans ma rue : si monsieur Masson voulait bien légiférer contre eux, je lui en serais très reconnaissant.
Interrogé sur RMC, le sénateur revendique son incompétence ... comme le privilège des grands de ce monde, exposant qu'il est du ressort de sa secrétaire de se coltiner ce bazar plein de boutons qu'on appelle un ordinateur pour propager la pensée de ce pur esprit. Alleluia ! Nous sommes gouvernés.
C'est à la lumière de ce genre d'exemple que l'on comprend le niveau de perception de nos législateurs et qu'on imagine à quel point les lois Hadopi ou Loopsi -comme tant d'autres-, vont passer à côté de leur objectif. Par contre, quand on est compétent, par les dégâts collatéraux résultant de leur inadéquation, on imagine aussi à quel point elles vont embêter des tas d'innocents, et même peut-être être détournées de leur objectif pour couper internet à des gens qui n'auront rien piraté et n'auront utilisé leur ordinateur qu'au nom de la liberté d'expression.
Aux USA, la piraterie génère plus d'argent légal que la vente du film !
Illustration de ce détournement, la situation aux USA à propos du film « Démineurs » dont le producteur Voltage Pictures a chargé une société privée de poursuivre les téléchargeurs abusifs.
Du rapide petit calcul effectué sur cet article, on déduit que le système de recouvrement privé va rapidement générer bien plus d'argent que le film n'en a gagné en salle !!! . Reste à savoir comment crabes et vautours vont se partager ce pactole, car on peut douter, au bout du compte, que les vrais auteurs du films s'y retrouvent vraiment...
Un prix international pour les héros et martyrs LGBT ?
Enfin, ayons une pensée pour les grands militants qui, depuis Oscar Wilde, Magnus Hirschfeld et Harvey Milk, risquent leur vie pour défendre la liberté de vivre sa vie d'homosexuel. A Moscou, depuis plus de dix ans, Nikolaï Alekseev brave skinheads, nationalistes et intégristes de tous poils pour imposer une Gay Pride à Moscou, qui se déroule toujours contre vents et marées, et chaque année avec des incidents et face à des opposants soutenus par le maire.
Ne serait-il pas souhaitable qu'une instance internationale, LGBT ou pas, mais humaniste et courageuse, décerne chaque année un prix à ces héros de nos libertés ?
Déjà, j'avais proposé, dans un article récent, qu'un gouvernement visionnaire propose un statut de réfugié aux deux gays du Malawi, qui ont été condamnés pour « offense à la nature », puis graciés sous la pression internationale.
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