Ce n'est pas de sa
faute, c'est plus fort que lui. Il a quelque chose de chevillé au
corps. Lui, dit que c'est l'amour de la France. Bien plus nombreux
sont ceux qui estiment que c'est un goût immodéré du pouvoir.
Sarko « veut
ouvrir la droite vers le centre modéré et même vers la gauche ».
Remarquez, si c'est la gauche de François Hollande, ça ne servira à
rien, il a déjà, lui, fait l'ouverture à droite… Mais
faudrait-il lâcher le nul pour l’exécrable ?
Il nous l'a déjà
fait ce coup du cheval de Troie... Avons-nous la mémoire si courte
que cela ? Souvenons nous, qu'en 2007, le petit Nibelung avait
déjà prétendu « abolir le clivage gauche-droite »,
tenté de débaucher des socialistes, ce que avait valu sa célébrité
à des créatures genre Eric Besson. Et tout cela pourquoi ?
Pour, quelques
années plus tard, nous faire un effroyable dérapage vers l’extrême
droite en suivant les conseils tordus de Patrick Buisson. Entrer
« par le centre » pour nous tirer vers l’extrême
droite, les Français se sont déjà fait avoir une fois. Vont-ils le
laisser recommencer ?
Restaurer l'état
« désastreux » de la France alors qu'il en est
précisément le responsable ? C’est tout même bien lui qui a
doublé la dette en cinq ans... C'est de tous les présidents, celui
sous la mandature duquel la situation s'est le plus aggravée… Et
il prétend aujourd'hui détenir la solution des dérives qu'il a
initiées, provoquées et assumé ?
Appeler à son
secours les mannes de Jaurès et de Blum, et se prendre pour un
héros de la République, alors qu'il lui a infligé, justement, à
notre République, le pire camouflet de tous les présidents depuis
des lustres, en s'attaquant à la laïcité, qui est son pilier
fondamental, par son discours dit « du Latran » :
Dans la
transmission des valeurs et dans l’apprentissage de la différence
entre le bien et le mal, l’instituteur ne pourra jamais remplacer
le curé ou le pasteur, même s’il est important qu’il s’en
approche, parce qu’il lui manquera toujours la radicalité du
sacrifice de sa vie et le charisme d’un engagement porté par
l’espérance.
Par ce shoot
mystique dans lequel il s'attaquait également aux Lumières, et par
son acceptation de la dignité de « chanoine de Latran »
que Pompidou et Mitterrand avaient dédaignée, en défigurant la
laïcité avec son concept de « laïcité positive »,
(comme s'il pouvait y avoir plusieurs laïcité ), Sarkozy
ouvrait grande la voie du communautarisme, espérant sans doute
diviser pour régner, au lieu de se faire, comme sa mission le lui
imposait, le chantre de l'intégration et de l'unité nationale.
Alors, travaillons à
étouffer dans l’œuf l'incubation de ce Frankenstein périodique
de la politique.
Sarkozy revient à
chaque élection comme les moustiques après chaque averse. Non, il
n'a pas changé, parce qu'il n'a pas d'idées ni d'idéal :
seulement des ambitions. Et il n'est même pas parvenu à changer sa
manière de les travestir.
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