Poursuivre la rédaction d'un blog
pendant un grand voyage n'est pas chose aisée. D'abord, il faut du
temps et de l'énergie, valeurs fortement entamées par un programme
que l'on a concocté pour se situer harmonieusement entre le tourisme
à la japonaise et les vacances traînantes de ceux qui veulent
seulement pouvoir dire « j'y étais ».
Alors, nous avons conçu un itinéraire,
qui était plausible puisque nous l'avons suivi jusqu'à ce jour
milieu de notre voyage. Il y a aussi la qualité du wifi, qui, dans
les motels, est assez variable et pas toujours très américaine.
Et puis il y a une fatigue due aux
excès du climat, que j'avais mal prévue. Par exemple, nous avons
très peu souffert des 50°C qui règnent à Las Vegas et dans la
Vallée et de Mort, dont la perspective m'inquiétait pourtant
beaucoup, mais nous avons été complètement pris de court par les
cols à plus de 3000m que nous avons franchis dans le Parc Yosémite
et qui nous ont causé de vraies difficultés respiratoires. La
montagne est belle, splendide même, mais elle a son prix.
Les photos ? J'en suis déjà à
plus de 2500, dont je publierai en septembre une sélection classée
sur un site dédié. Le plus important est « l'expérience
américaine. ».
La première « impression
d'Amérique », celle qui donne le ton dès le premier jour, est
l'accueil dans les boutiques, magasins, bus et autres lieux. Je me
souviens, lorsque j'étais allé à Disneyland-Paris peu après
l'ouverture il y a dix ans, avoir été surpris de me voir salué
avec un grand sourire par tous les « cast members » que
je croisais, y compris ceux auxquels je n'avais rien demandé. Eh
bien les USA sont un vaste Dineyland où tout le monde demande à
tout le monde comment il va, s'il a eu un « good day » et
s'inquiète de savoir s'il aura un « good evening ». Le
moindre épicier te demande comment tu as dormi dès que tu entres
dans son gourbi avec une curiosité qu'en France, on n'accepterait
que de son médecin.
La seconde impression vient quand on
conduit une voiture, ce que je fais plusieurs heures par jour.
D'abord, les voitures sont automatiques, ce qui ne les rend pas
précises et agiles, et les Américains ne sont pas agiles non plus.
Ils roulent avec circonspection à des abîmes les uns des autres en
serrant les fesses dès que le voisin s'approche à moins de deux
mètres sans se rendre compte que la sécurité, ce n'est pas tant sur les
côtés, mais surtout devant et derrière. Et là.... C'est moi qui serre les
fesses. Ils roulent très vite en se suivant de trop près sur les
highways qui sont pourtant le double de nos meilleures autoroutes.
Et cerise sur le gâteau, les camions,
leurs énormes camions n'ont pas de limitation de vitesse spécifique.
Quand le tronçon d'autoroute est limité au maximum, 70 MpH, (130
kmh), les camions aussi, roulent à 70 MpH !!!! Alors, quand tu en as un
qui vient voir de trop près tes pare-chocs arrière, tu « laisses
passer ce fou ».... Pour découvrir qu'il y en a dix autres
derrière qui viennent coller à ton train avec la même assiduité.
Et en plus, rien ne les oblige à revenir sur la file de droite après
usage de celle de gauche. Passer la journée sur la file de gauche
est, sinon légal, en tout cas parfaitement toléré. On se double à
gauche, à droite...Et il faut conduire avec un œil dans chaque
rétroviseur en plus des deux sur la route, ce qu'une mouche devrait
réussir mieux que moi.
C'est ainsi que nous avons échappé,
su le highway entre LasVegas et Grand Canyon, en plein désert, à
une course de camions qui s'est terminée en rodéo, l'un d'eux ayant
parcouru plusieurs centaines de mètres su le terre-plein central
(heureusement immense) avant de se remettre miraculeusement sur
l’autoroute. S'il s'en était empilé deux devant, avec quatre
autres qui déboulent derrière à 130 kmh, je faisais quoi ?
Il y a cette dichotomie entre le fair
play absolu en ville (pas question, même pour une moto, de se
faufiler entre deux files) et la loi de la jungle qui règne sur les
autoroutes. En ville chacun est à sa place, s'observe avec prudence,
s'évite avec circonspection, prend sa place dans la file sans
chercher à niquer le voisin, tourne quand c'est l'heure, évite les
piétons à vingt cinq mètres et ne se gare pas deux minutes en
dehors des emplacements, mais sitôt arrivé sur l’autoroute, la
horde sauvage reprend ses droits et on se défoule...Il est vrai que
les distance à parcourir sont hors de proportion avec celles dont
nous avons l'habitude sur le vieux continent.
Nombreuses expériences comme
celles-là. Il faudrait des pages. L'habitude du pourboire à
l'ancienne, très désagréable, la gestion des boissons dans les
« burgers », très agréable. Non seulement on paie deux
dollars pour remplir son verre ad-libitum de n'importe quel soda, une
fois, deux fois, trois fois, jusqu'au borborygme absolu, mais la
« soda fountain », au lieu d'être située dans l'office
à l'usage des employés, est dans la salle à manger à l'usage du
public.
Inimaginable en France où le
tout-venant entrerait se désaltérer jusqu'à plus soif sans payer,
et flanquerait une pagaille d'enfer dans les piles de gobelets,
couvercles, pailles et autres gadgets mises à disposition...
Assez curieusement, ce pays où les
prestations sociales étatiques sont atrophiées sait faire
fonctionner le mécénat. Ainsi dans chaque grande ville, il existe
un Centre LGBT de plusieurs étages, avec permanences, services
médicaux et sociaux, soutien psychologique et de la place pour
toutes les associations militantes.
Quand je compare au centre LGBT de
Paris, entassé dans un rez-de chaussée et un sous-sol de la rue du
Renard, en panne de volontaires et de permanents, et dont l'existence
est remise en cause chaque année. …
Voici le Gay & Lesbian center
d'Hollywood. Je dis bien de la seule ville d'Hollywood, pas de Los
Angeles...
Avis à la population.
Rendez-vous en septembre...
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