mercredi 18 avril 2012

413° Les rats quittent le navire.



On connaissait le Chêne et le Roseau. Il y aura maintenant le Sarkozic et le pédalo. Et comme sur son grand ancêtre coulé voici cent ans, il manque cruellement de chaloupes de sauvetage sur le Sarkozic.
Alors, on quitte ne navire à tout va avant le naufrage annoncé. D'abord Martin Hirsch, puis Corinne Lepage, ensuite Fadela Amara et enfin Azouz Beggag.
La semaine dernière, d'après le Parisien, Claude Chirac a déjeuné avec Valérie Trierweiller, la compagne de François Hollande. Elles seraient les meilleures amies du monde... Hugues Ranson et Laurent Glépin, membre du cabinet de Chirac jusqu'en 2007, étaient à Vincennes,
On parle même d'un ralliement de Line Renaud, très proche de Claude Chirac, qui serait, s'il se produit, un événement médiatique important aux yeux de « la France profonde ».

Il en est de même dans les « conversations de bistrot ». Mes rares virées dans le Marais m'ont fait connaître certains piliers, qui sont là tous les jours, et que je ne manque pas de saluer lorsque je les rencontre. Il y a là quelques employés, pour ceux qui s'en sortent le mieux, aucun diplômé, sans parler de ceux dont la seule activité reconnue n'a pas de représentant à la Chambre des Métiers.

Tous militent pour Sarkozy, sans autre argument « qu'il est le meilleur », et que corollairement, « l'autre est nul », répétant inlassablement les éléments de langage distillés par le site de l'UMP et les mémentos mis à disposition des militants. Si une discussion politique s'engage, tous auront à la même période la même réponse, bétonnée, obtuse, mais surtout identique...

De débat social ou démocratique, point. Sarkozy, pour eux, c'est la richesse. Pas la leur, ils sont pauvres. Celle qu'on leur a promise et à laquelle ils croient. On leur a dit que le grand méchant loup de gauche allait croquer toutes les économies qu'ils n'ont pas, et ils le croient aussi. Parce qu'ils ne travaillent pas en bleu de chauffe, ils se croient au-dessus des « classes laborieuses » et du monde ouvrier. Pour eux, l'habit fait le moine, et ils arborent un jean de marque qui les a ruiné et un nœud de cravate.


Mais depuis quelque temps, leurs discours, si on peut qualifier ça de discours, a changé. Dire qu'on ne croit pas aux sondages, ça ne les empêche pas de douter, et ils commencent à comprendre qu'ils n'ont pas embarqué sur le bon navire. Alors, pour mon plus grand plaisir, ils répondent : « Un peu d'alternance démocratique ne nuit pas », et mieux : « Tu verras avec Copé ».

Ils ont déjà fait leur la défaite annoncée. Lorsque la droite gagne, elle met la pâté à une gauche incapable, mais lorsqu'elle perd, elle laisse élégamment la place à l'alternance démocratique...
La « touche Copé » témoignant juste de cet esprit vindicatif très PSG « on a gagné » , ou « on vous niquera la prochaine fois ».

Ces perspectives, même si elles exigent de la gauche de rester sur ses gardes et stratégiquement utile jusqu'au dernier moment, laissent entrevoir ce que sera le fonds de commerce des humoristes et des blogueurs dans la prochaine législature. Car la droite va, bien sûr, éclater, et pour longtemps. Bien plus gravement que l'éclatement du PS que l'on avait prédit à la suite de 2002, et dont il a quand même mis plus de cinq ans à se remettre.

Une première ceinture de satellites va se former autour de Copé, avec tout ce que cette troupe compte de réactionnaires et de pensionnaires de Sarkozik Park. Vanneste, qui ne cesse de proclamer qu'il est toujours présent, pourra y développer ses élucubrations castratrices, Boutin pourra continuer à expliquer qu'elle aime bien les homos à conditions qu'ils ne prétendent à aucun droit, les Guaino et autres Guéant continueront, avec Buisson, à agiter le marigot du régime autoritaire et spoliateur dans d'obscures officines, Hortefeux deviendra VRP en flashballs et tasers... Bref tout ce petit monde grouillera dans les coins sombres pour se protéger d'une lumière nouvelle qu'elle craint comme les vampires.

La seconde ceinture de satellites sera une aubaine pour Bayrou, en lui donnant la chance de poursuivre sa non-existence au lieu de disparaître complètement. Les bisexuels de la politique n'ont décidément pas d'avenir.

A gauche, cela va tirailler aussi, moins fort qu'à droite, mais vaillamment quand même. L'objectif numéro un de se débarrasser de Sarkozy étant atteint, une partie des votes utiles qui se seront portés sur Hollande donnera des députés au Front de Gauche aux législatives qui suivront, et dont on ne parle pas assez aujourd'hui, tout obnubilés que nous sommes par la présidentielle. La gauche va gagner, mais quelle gauche va gouverner ? Ne vont-ils pas déchirer le drap en le tirant de leur côté ?



Aucun commentaire: