Les dérapages et
autres signes de fin de règne dont j’avais commencé à parler
avant l ‘épidémie ont connu une petite pause pendant le
confinement.
Ils ont été « masqués »…
Ce blog s’est
confiné aussi… J’ai été assez peu malade. Début mars, j’ai
quand même du soigner aux antibiotiques une énorme bronchite,
atteinte gargouillante qui ressemblait bien à un début de
pneumonie, mais prise à temps, la maladie a été conjurée.
La description
précise des symptômes du Covid19 n’est arrivée qu’après dans
les médias, et je me suis demandé si je devais m’y reconnaître :
Dessèchement de la
gorge et sensation de chaleur, atteinte pulmonaire, puis une semaine
plus tard, d’épouvantables et douloureuses coliques. Confronté à
cette description, j’ai réalisé que j’avais fait tout le
parcours. Mais faute de test, je ne sais toujours pas si j’ai
vraiment eu le virus..
Nous en sommes là.
Le confinement s’est bien passé, j’espère qu’il en est de
même pour vous.
Bref, le
déconfinement nous ramène aux élections municipales et au
grouillements et paniers de crabes divers qui vont avec :
La campagne reprend
de plus belle avec ses parties de chamboule-tout et ses
chassés-croisés.
On constate
effectivement que la gauche se divise, à la fois par le jeu de la
liberté d'opinion et par les provocations des autres partis qui ont
intérêt à ce qu'elle s'affaiblisse.
(Suivez mon regard
vers le soi-disant ni/ni).
Rassurons nous : on
voit que la droite se divise aussi ! ! !.
Cela montre
l'inanité du ni/ni puisque les clivages gauche/droite réapparaissent
spontanément dans ces partis récemment "reconfigurés".
Ceci dit, LREM
compte de plus en plus clairement au nombre des partis de droite,
tant par ses prises de position que par ses dérives.
J’ai toujours dit
que quand on n’était « ni de gauche ni de droite », on
était de droite. L’actualité nous en apporte l’éclatante
démonstration.
Les plus beaux
exemples de pourrissement par l’intérieur nous viennent de LREM,
la fameuse « majorité présidentielle ».
On savait qu’il ne
pouvait rien sortir de bon de l'alliance de la carpe et du lapin, ni de la construction hâtive et improvisée d'un parti fait de brics
et de brocs, qui recycle les échecs politiques et attire les
aventuriers.
Le sauve-qui-peut
général de LREM à l’approche des présidentielles est
spectaculaire, mais le plus inquiétant est la dérive droitière du
macronisme « officiel » dont j’ai déjà parlé, et qui
s’intensifie.
Les réflexions
déplacées de certains ministres et militants (et préfets) ne sont
que des arbres qui cachent la forêt : c’est sur le terrain
que l’on constate les trahisons les plus graves, (et aussi
malheureusement les plus discrètes).
Par exemple en
comptant le nombre d’alliances concoctées par des macronistes avec
les anciens sympathisants de la manif pour tous. On avait déjà
Gérard Darmanin et Jacqueline Gourault au gouvernement, on va
maintenant en avoir partout dans nos mairies :
Paris
XV° :
Accord
électoral entre Rachida Dati, chef de file de la droite parisienne,
et Philippe Goujon, maire du XV° arrondissement, candidat à sa
réélection.
Il
convient de rappeler que Philippe Goujon est un fervent opposant aux
droits LGBT.
Il
était en tête de la manif pour tous du 5 octobre 2014, avec
Patrick Ollier, Michèle Alliot-Marie, Laurent Wauquiez et Claude
Goasguen.
Lyon :
Gérard
Collomb déroule le tapis à un homophobe.
IL s’est désisté au profit du candidat LR François Noël
Buffet pour empêcher les écologistes, bien placés au premier tour,
d’être élus au second.
Or
François Noël Buffet, alors maire d’Oullins, était un ferme
soutien de la manif pour tous en mars 2014… Il avait même demandé
en 2012 un référendum sur le sujet…
.
Et
ça fraternise partout :
Au-delà
de Paris et Lyon :
Aurélie
Taquilin à Courbevoie, Hannah Sebbah à Paris XVI°, Patrick Ollier
à Rueil Malmaison, Caroline Cayeux à Beauvais, Jean Louis Moudenc à
Toulouse, Yvan Lachaud à Nîmes, Maxence Henry et Roch Brancour,
adjoints au maire d'Angers, tous ces amis de la manif pour tous vont
rouler avec l’investiture ou au moins le soutien ou l’alliance de
LREM
Beaucoup
disent que c’est le passé, certains même qu’ils se sont
trompés.
On
a déjà entendu ça dans l’histoire…
.
Encore
mieux :
A
Perpignan, suite au « retrait républicain » du candidat
LREM Romain Grau pour empêcher l’élection du R.N. Louis Alliot,
sa colistière Josianne Cabanas quitte sa liste et se rallie à Louis
Alliot…
Et
on viendra nous dire que les LREM avaient des convictions autres que
leur carriérisme ?
Un
autre signe du malaise du moment est cette situation « américaine »
qui gène aux entournures nombre de polices dans le monde, et en
particulier celle de messieurs Castaner et Lallement.
Hier
soir, malgré une interdiction « justifiée »
par les précautions sanitaires, plus de 20 000 personnes se sont
rassemblées devant le nouveau palais de justice de Paris, à la Porte de
Clichy, pour réclamer justice dans l'affaire Traoré, relancée par les évènements de Minneapolis.
La porte de Clichy, c’est
plus commode pour manifester que l’Île de la Cité, il y a beaucoup plus de
place, c’est moins facile à « nasser » qu’une île,
plein de très larges avenues, et la proximité de nombreuses voies
de circulation importantes (boulevard périphérique et voies de la
gare Saint Lazare) permettent des débordements plus spectaculaires.
La
« bonne conscience officielle » retentit à tout va,
comme la
représentante du syndicat de police Unité
SGP FO qui parle
déjà de récupération de l’affaire Georges Floyd pour
instrumentaliser celle d’Adama Traoré. On a pourtant du mal à
trouver des différences, il faut toute la bonne foi d’un
porte-parole policier pour en établir une.
C’est
vrai : à Minneapolis, le genou du policier était
sur la nuque de la victime,
alors
que dans le cas Traoré, il s’agissait d’un « placage
ventral ». Une enquête de police doit être précise et
circonstanciée.
Recherchez
« placage ventral « sur internet, et vous découvrirez
que les genoux
y sont pour
beaucoup. Juste pas appliqués
au même endroit. C’est quand même
ce qui a aussi coûté
la vie au livreur Cédric
Chouviat et à quelques autres…
En
résumé, c’est toute la planète qui déconfine non seulement ses
bistrots, mais également sa conscience politique.
Aux
États Unis, Trump tente de désamorcer le soulèvement en
brandissant la bible.
Dommage
qu’il ne l’ait pas lue : elle y parle des droits du plus
faible, de charité, d’amour du prochain, de partage des richesses,
et de nombreuses valeurs dont il est quasiment l’antidote.
Je
suis de ceux qui disent qu’on n’a pas besoin de la superstition
pour pratiquer l’humanisme.
Aucun
dieu de la Grèce antique ne parlait d’égalité, mais c’est
quand même eux qui ont inventé la République. Certes imparfaite,
mais il faut un début à tout.
La
république n’est pas née dans une église…
Chez
nous, le Père Noël et autres amis invisibles, ça fonctionne moins
bien. En fait, ça ne sert bien souvent qu’à ajouter du désordre
au chaos, et de la discrimination aux inégalités.
Jésus
marchait sur les eaux mais les migrants coulent en Méditerranée.
Moins
la religion se mêle de politique, mieux on se porte. D’ailleurs,
la pays avec des « religions officielle s» ne sont pas
des paradis de sérénité.
En
ouvrant le Puy du Fou avant le Parc Asterix, Macron s’est engagé
en courant dans cette impasse anti-républicaine.
C’est vrai qu’après le discours des Bernardins, où il voulait
que la république « répare le lien avec l’église »
qui
a été aboli en 1905, et prenne
en compte la « France humiliée » [de la manif pour
tous], il avait déjà commencé à rouler dans le caniveau.
L'effacement
de cette frontière gauche/droite favorise en outre l'émancipation
des extrêmes, dont personne de raisonnable ne veut.
Bref,
nous voilà partis pour un spectacle politique qui relève tout à la
fois de Kafka, d’Alfred Jarry, d’Aldous Huxley et de George
Orwell...